
73 gravures sur bois. C’est ce que l’on peut trouver dans cette édition populaire du début du 19e siècle des Fables d’Esope, un classique à destination des enfants (« fables dédiées à la jeunesse »). Théophile-Frédéric Deckherr (1776-1848), alors à Porrentruy, s’est associé en 1812 avec ses frères pour former une association (Deckherr frères) qui continuera jusqu’en 1823. Imprimeurs-libraires ils publient des éditions populaires, colportées, dignes héritiers de la Bibliothèque Bleue : almanachs (Le Messager Boiteux), syllabaires, estampes à thèmes religieux, factums… et livres à destination de la jeunesse.
Si l’on connaît parfaitement les fables de La Fontaine, on pense moins à Esope, dont les fables ont inspiré Phèdre ou La Fontaine. Entouré de multiples légendes, on lui a attribué de nombreuses fables relevant de la tradition orale ; les fables qui sont sous son nom ont été écrites lui sont postérieures… Ainsi le portrait imaginaire et infondé que l’on donne d’Esope (laid, difforme) permet d’obtenir une représentation particulièrement saisissante comme on peut le constater sur cette gravure sur bois :

On a l’impression d’avoir en face de nous l’Ogre dans Le Petit Poucet ! Une gravure qui devait fortement marquer les enfants à cette époque tout comme les 72 autres illustrant les fables d’Esope.

Une gravure sur bois est répétée deux fois pour une même fable. Je n’ai pas compté le nombre total de fables proposées ici mais sachez que le nombre de fables attribuées à Esope est de 297 au XVIIe siècle et atteint le nombre de 474 au XIXe siècle (Source : Encyclopaedia Universalis).
Certains de ces bois ont déjà servi auparavant dans une édition de 1799 à Paris des Fables de La Fontaine (quelques reproductions sur le site « La bibliothèque du presbytère »).
Vous trouverez l’ensemble de ces gravures sur Flickr, à votre disposition pour toute réutilisation avec mention de la source (BiblioMab). Joyeux Noël !
Les fables et la vie d’Esope le phrygien, avec le sens moral en quatre verts, traduites du grec, dédiées à la jeunesse. A Porrentruy, chez les Frères Deckherr, imprim.-Libr. 1814
Pour compléter cet article je vous invite fortement à aller voir l’article du Bibliomane moderne consacré lui aussi aux Fables d’Esope :
Léo Mabmacien
Joyeux Noël Léo ! PS : cet ogre me fait peur aussi…
Merci Céline, un très bon Noël à vous et à toutes les personnes qui suivent BiblioMab (en pause pendant une bonne semaine)
Léo
Bonne fêtes de Noël en famille, Léo, et merci pour les cadeaux que vous nous offrez chaque semaine de l’année ;-) Pierre
Merci beaucoup Pierre ! De très belles fêtes à vous aussi.
Bien cordialement
Léo
A cette adresse, reproduction d’autres éditions populaires des fables d’Esope : http://www.inrp.fr/she/lej/liste_2_ej.htm
Bertrand en avait aussi parlé sur son blog : http://le-bibliomane.blogspot.fr/2011/06/les-fables-desope-et-les-vignettes-qui.html
Jean-Marc
Merci Jean-Marc, je connaissais la page de l’inrp mais j’avais complètement oublié celle de Bertrand, un comble alors que j’avais posté un commentaire. Très intéressant, le portrait d’Esope de l’édition de Lons-le-Saunier, 1809 et celui présenté ici sont identiques ! Et c’est très intéressant de voir la différence dans le soin des gravures entre les éditions publiées à Paris et les éditions populaires de province. Je rajoute un lien dans l’article vers l’article de Bertrand (qu’il me pardonne pour l’oubli).
Léo
bonjour,
les bois de l’édition d’Esope 1814 (frères Deckherr) ont déja servis pour une édition des fables de la Fontaine-1799:
http://vergile.unblog.fr/2014/12/05/gravures-sur-bois-dapres-francois-chauveau/
Connaissez vous le graveur?
la bibliothèque du presbytère
07 800 678 19
pas du tout, merci en tout cas pour votre commentaire qui permet de voir la réutilisation des bois…
Cordialement
Léo