
La personne qui s’intéresse aux pièces de théâtre anciennes, c’est à dire pendant la période de l’Ancien Régime en France, rencontre des pièces de théâtre qui ont été reliées, d’autres brochées ou encore réunies ensemble.
Si je reprends ce que j’avais dit dans un précédent article, il faut savoir qu’à l’époque (Ancien Régime) les ouvrages pouvaient se présenter de trois façons :
– vendus en feuilles (cahiers non reliés)
– brochés sous couverture d’attente
– reliés
C’est donc le cas pour les pièces de théâtre qui sont souvent restées brochées avec leurs couvertures d’attente gris-bleue (le plus souvent) comme dans l’illustration ci-dessus. Les pièces étaient notamment vendues lors des représentations théâtrales (surtout au 18e et 19e siècle). Elles sont majoritairement de format in-8 au 18e siècle (in-12 au 17e) et comportent peu de pages (une feuille recto-verso imposée en un format in-8 donne un cahier de 64 pages), ce qui permettait de composer et d’imprimer très rapidement une pièce de théâtre et également de la vendre à un prix attractif.
La personne qui avait acheté ces pièces pouvait les laisser telles quelles, soit les faire relier ensemble pour former un volume. Relier séparément chaque pièce serait revenu fort cher, ce qui explique le faible nombre de pièces reliées seules. Les pièces qui sont reliées ensemble forment un recueil factice, c’est à dire « un assemblage artificiel (sous une même reliure, liasse ou emboitage) de documents effectué par un possesseur ancien ou par le possesseur actuel de ces documents (Guide méthodologique du Sudoc par l’ABES) ». Ce recueil unique est composite : il regroupe des auteurs différents et des éditions différentes. Pour s’y retrouver un sommaire manuscrit en page de garde est souvent présent comme dans l’exemple ci-dessous :


L’heureux possesseur peut également décider de faire relier une seule pièce comme pour cette Coquette corrigée de Delanoue :

La coquette corrigée, comédie en cinq actes et en vers. Par M. Delanoue. Représentée pour la première fois sur le théâtre de la Comédie Françoise le lundi 23 février 1756. Reprise le 29 novembre de la même année. Le prix est de 30 sols. A Paris, Chez la Veuve Duchesne, libraire, rue Saint Jacques, au-dessous de la Fontaine-Saint-Benoît, au Temple du Goût. M. DCC. LXXVI. [1776]. Avec approbation & privilége du Roi
131-[1] p. ; in-12

Enfin succès oblige on assiste à la réunion de plusieurs oeuvres d’un auteur (oeuvres complètes…) comme pour ces Oeuvres de Racine en trois volumes :

Léo Mabmacien
Très intéressant. Merci.