Habiter la bibliothèque


 

En triant quelques papiers dans une de ces boites à archives (pratiques), en pleine préparation de déménagement (de pré-déménagement) je suis tombé sur une nouvelle qui a dû suffisamment me marquer pour que je la conserve. Le titre est intrigant : « Une magie plus forte que la mort », écrite par René Louis.

Il est question dans cette nouvelle d’une bibliothèque, celle de Gilles Pointal, auteur de la « remarquable, sinon remarquée, Encyclopédie des notions essentielles » (en 12 volumes s’il vous plait !), impliqué dans une affaire qui ne se révèlera qu’à la fin de la nouvelle. Nous avons ici le témoignage d’un ami très proche qui a décidé « que ce brouillon-ci serait l’ultime ».

La bibliothèque de Pointal se composait de 500 000 volumes. Non bibliophile mais ayant le goût des livres, « libre partisan de la libre circulation des biens, des idées et des personnes », il se laisse submerger par les livres. Son cabinet d’avocat péréclitant, il le vend et part s’installer dans une ferme qu’il tenait de ses parents, avec ses livres bien sûr. Mais comment ranger cette masse énorme de livres, lui qui considérait le classement comme une pétrification du monde et qui « empêcherait l’émergence d’un devenir ? ».

Je ne vous en dirais pas plus mais je vous invite grandement à lire cette nouvelle et les autres articles de la revue Autrement consacrée à la maison, cette machine à habiter. Passionnant.

Habiter, habité : l’alchimie de nos maisons. Revue Autrement, série Mutations, n° 116 , septembre 1990. ISBN 978286260304X. 13.95 €

Léo Mabmacien

2 réflexions au sujet de « Habiter la bibliothèque »

  1. J’aime beaucoup cette définition qui n’engage pas son auteur sur ses propres qualités mais qui reconnaît aux bibliophiles un statut à part. « Non bibliophile mais ayant le goût des livres ». Pierre

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