L’éphémère, l’occasionnel et le non livre par Nicolas Petit


L’Éphémère, l’occasionnel et le non-livre à la bibliothèque Sainte-Geneviève (XVe-XVIIIe siècles) / Nicolas Petit. Paris : Klincksieck, 1997. 256 p.  (Corpus iconographique de l’histoire du livre). ISBN 2-252-03157-3. 29,5 €

Plusieurs articles du BiblioMab ont été consacrés aux publications éphémères, notamment « Vieux papiers ! les imprimés éphémères » et plus récemment « Images pieuses, images de dévotion » où l’on se demande si la feuille que je vous présente est bien un éphémère ou non. La réponse est dans les commentaires et provient en grande partie de cet indispensable ouvrage de Nicolas Petit, ex-conservateur à la Bibliothèque Sainte-Geneviève et intitulé « L’éphémère, l’occasionnel et le non livre à la bibliothèque Sainte-Geneviève (XVe-XVIIIe siècles). Paru aux éditions Klincksieck il y’a déjà un petit moment, il a notamment été chroniqué par le Bulletin des Bibliothèques de France (l’article est en ligne).

Pour rappel les imprimés éphémères qui composent encore aujourd’hui une part très importante de la production imprimée (songez aux prospectus publicitaires) peuvent être très variés : faire-part, invitations, cartes de visite, circulaires, factures, publicités, travaux de ville, prospectus et flyers, images pieuses, tarifs, cartes postales, monnaie, affiches, étiquettes diverses, sous-bocks, brochures… Leur caractéristique : une production de masse, une destruction de masse puisque l’imprimé éphémère est rarement conservé.

Nicolas Petit dans son introduction précise que les imprimés éphémères ont deux points en commun : leur gratuité et le fait qu’ils concernent des événements mineurs. Qui songerait à conserver les prospectus publicitaires qui inondent sa boite aux lettres ? Si l’éphémère fait l’objet d’une diffusion commerciale il s’agit alors d’un « occasionnel » comme les livrets de colportage (Bibliothèque Bleue), les chansons, les journaux… Les premiers éphémères sont les indulgences sorties des presses de Gutenberg et diffusées en 1454-1455.

Les imprimés éphémères sont dans la marge (des bibliophiles, des bibliothécaires…) et se retrouvent rangés dans la catégorie « vieux papiers ». La conservation des éphémères en bibliothèque est souvent passée au second plan. Pas ou très peu signalées ces collections ont souvent été regroupées en recueils factices (que l’on songe aux recueils d’estampes de la BNF). Les imprimés éphémères modernes eux sont conservés notamment par les bibliothèques municipales dépositaires du dépôt légal imprimeur dans le fameux « fonds local« . On trouvera aussi une mine d’éphémères dans les archives des bibliothèques ou des services d’archives (voir par exemple la description des archives conservées par la bibliothèque municipale de Lyon).

Nicolas Petit, à partir des collections de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, s’intéresse uniquement aux éphémères anciens : qui ne connait pas les fameuses mazarinades, les factums, images… Le tout est organisé en 12 sections, avec à chaque fois une introduction et une présentation très détaillée de notices, toutes illustrées. Les illustrations sont parfois un peu petites (un cahier à la fin présente quelques reproductions en couleur) mais la qualité des descriptions, les références bibliographiques en font un instrument de référence. Quel plaisir de parcourir ces notices, j’ai personnellement beaucoup appris à le lire.

Léo Mabmacien

6 réflexions au sujet de « L’éphémère, l’occasionnel et le non livre par Nicolas Petit »

  1. super cet article sur les éphemeres.
    Dans un sujet autre et pour donner suite à mes recherches,
    en fait, j’ai trouvé dans un livre que j’ai depuis un moment,(apparition du livre de Febvre et martin), une référence à un auteur qui a fait des recherches sur des ateliers sous Françoic 1er : Ernest Coyecque…. affaires à suivre.
    Les articles de Y. Devaux dans AML sont tjs intérressants mais trop généralistes ; Mais ils sont Bien quand même.
    Bien à vous , Léo.
    Sandrine.

  2. Bonjour,
    @léo, je n’ai pas encore reçu le livre commandé mais dans quelques jours… par la poste:-))) si tout va bien.( allez voir sur le blog du bibliomane moderne, mais je crois qu’on s’est croisé.
    Je suis loin d’une bibliothèque pour y aller régulierement, en plus du quotidien de relieur… c’est bien pour ça qu’internet, c’est quand même chouette.

    @Intaglio, 1236 documents à classer et répertorier….
    Je n’ai lu que le début mais il me manque une iconographie pour que cela me reste imprimé dans ma cervelle,( le premier qui rajoute de moinelle.. ;-).
    Néanmoins intérressant. mais lourd à digérer en une fois.
    Bien à vous
    Sandrine

  3. Aprés quelques aventures, le livre est enfin arrivé. Il est trés intéressant pour ce que j’ai pu commencer à lire.
    Et je suis surprise de voir qu’en fait ce que je prenais pour un livre est dans la catégorie des publications éphémères, pour la diffusion des sciences par exemple; je recommande vivement ce livre à tous les amoureux de vieux papiers.

  4. Bonjour Sandrine,

    Ravi de constater qu’il vous plaît ! C’est une mine ce livre. Bon dimanche
    Léo

  5. Bonjour Léo,
    c’est clair que c’est une mine… en plus avec un humour que j’adore,autant dans la rédaction que dans le choix de certains exemples.. Le mariage du marquis!!!
    Le plaisir de l’auteur à écrire est présent.
    Bon dimanche à vous;
    Sandrine.

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