
Parmi les marques typographiques que l’on rencontre dans les livres anciens, on peut mettre à part les marques constituées par un monogramme gravé sur bois ou sur cuivre (plus rare). Selon l’encyclopédie Wikipédia le monogramme est un « emblème qui réunit plusieurs lettres en un seul dessin, avec ou sans ornements supplémentaires. Comme tout emblème, il représente une personne, une entité ou un groupe. Il peut aussi servir à signer, à marquer un sceau, des meubles ou tout autre objet appartenant au propriétaire ou au titulaire du monogramme ». Ici le monogramme est constitué des initiales du nom et / ou du prénom de l’imprimeur-libraire.
Selon Pierre Gheno dans le Dictionnaire encyclopédique du livre, l’usage des marques typographiques s’inspire des marques de fabrique utilisées par les artisans, signes apposés sur des objets pour identifier leur provenance (ne pas oublier que le livre est un objet). Autre origine possible « l’usage des armoiries qui s’est développé depuis le 13e siècle ». On remarquera que les premières marques typographiques sur les incunables sont souvent composées d’un monogramme de l’imprimeur-libraire comme Durand Gerlier à Paris, Martin Havart à Lyon ou le Gymnase vosgien à Saint-Dié-des-Vosges. Les marques typographiques vont s’étoffer au 16e siècle et le monogramme va se retrouver reléguer dans un coin de la gravure soit disparaître. On le retrouve en pleine forme à la fin du 17e siècle et au début du 18e siècle en France comme chez Jacques Josse (exemples ci-dessous et au-dessus) à un moment où la marque typographique est en déclin.



Les marques typographiques avec monogrammes réapparaissent à la fin du 18e siècle et surtout au 19e siècle comme dans les exemples suivants. Le monogramme apparaît de plus en plus dépouillé, retrouvant la simplicité de l’antique, suivant en cela le néoclassicisme et son retour à l’Antiquité. Le monogramme, bien souvent accompagné d’avertissements et de signatures, est utilisé pour empêcher (ou limiter du moins) les contrefaçons. Le monogramme est ensuite conservé sur la page de titre par certaines maisons d’édition jusqu’à nos jours, comme marque et signe de reconnaissance de l’éditeur.







Pour se faire une bonne idée de la diversité des monogrammes et des marques on pourra consulter le Dictionnaire encyclopédique des marques et monogrammes, chiffres, lettres initiales, signes figuratifs… : contenant 12.156 marques, concernant les aquafortistes, architectes, armuriers… Paris : H. Laurens, [1893], 2 vol. in-4. L’ouvrage est disponible en ligne sur Gallica.
Sinon je vous invite à ouvrir les yeux là où vous habitez, vous trouverez peut-être des monogrammes comme celui-ci :

Source utilisée :
Dictionnaire encyclopédique du livre. Tome 2, E-M. Paris : Editions du Cercle de la Librairie, 2005. ISBN 2-7654-0910-2
Articles sur BiblioMab consacrés aux marques typographiques :
Diversité des marques typographiques dans les livres anciens
Diversité des marques d’imprimeurs : l’exemple des Cramoisy
Les marques d’imprimeurs et de libraires dans les livres anciens
Léo Mabmacien