Editions Jean de Bonnot : livres pour bibliophiles ?


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Je voudrais évoquer avec vous un sujet qui fâche les bibliophiles et les amateurs de belles éditions, en tout cas qui pose de nombreuses interrogations. Je veux bien sûr parler des éditions Jean de Bonnot, libraire tenant négoce à l’enseigne du canon (tel que l’éditeur se définit sur la page de titre…). Une « galerie d’exposition » est ouverte à Paris mais l’achat de livres se fait principalement par correspondance notamment à travers leur site et par publicité dans la presse.

On sait peu de choses sur Jean de Bonnot si ce n’est qu’il a été mis en examen pour abus de biens sociaux comme le rapporte le blog du bibliophile dans un article du 28 juillet 2007 ! Je ne connais pas les suites de cette affaire et si il est toujours au commande de ses éditions. En tout cas la société anonyme SAMEP Jean de Bonnot fonctionne bien, compte entre 21 et 50 personnes et a réalisé un chiffre d’affaires brut de 2 à 5 millions d’euros en 2007 selon le site Kompass. Jean de Bonnot semble avoir commencé son activité dans les années 60.

Le principe de ce « club de livres » est d’offrir au public (nous dit l’éditeur) des : « volumes, de format in-octavo (14 x 21 cm) ou in-quarto (21 x 27 cm)  imprimés sur papier vergé fabriqué à la forme ronde et filigrané « aux canons ». Chaque reliure est réalisée en plein cuir de mouton, coupé d’une seule pièce. Les coins sont rempliés à la main. Les fers du décor sont gravés et ciselés à la main. L’or utilisé est titré 22 carats. »

Les textes édités sont des textes « classiques », libres de droit, c’est à dire tombés dans le domaine public, ne nécessitant pas de droit d’auteur. Les textes retenus sont consensuels et classiques, principalement en littérature (française en grande majorité), histoire, poésie, ésotérisme, spiritualité et « curiosités ». Soit ces textes sont des facs-similés d’anciennes éditions célèbres et illustrées, soit le texte est repris et accompagné de lettrines, culs de lampe… dans « l’esprit du temps ».

Le tirage est élevé : entre 3000 à 7000 exemplaires, sauf quelques tirages de têtes et « séries limitées » (dixit l’éditeur).

Le tarif tourne autour de 42 euros le volume (version « bibliophile » de base).

L’achat peut se faire sans engagement mais l’éditeur propose de devenir membre du club privé (20 000 places offertes !) afin d’ obtenir des offres alléchantes et là cela se complique. L’éditeur nous dit que « Jean de Bonnot n’organise pas plus de deux Ventes Privées par mois. » Y’aurait t’il ici obligation d’acheter un ouvrage à chaque vente comme le fait France Loisirs ? C’est juste une question que je me pose, je n’ai pas la réponse !

J’ai eu autrefois dans ma bibliothèque (et oui !) un ouvrage de cet éditeur, acheté d’occasion (chez Emmaüs) qui m’avait séduit (j’étais jeune et novice ;-))). Il s’agissait des « Oeuvres de Maistre François Villon », publié en 1969. Un exemplaire est actuellement proposé sur e-bay à 27 € en achat immédiat. C’est un petit in-8 avec des gravures, il a été imprimé avec de l’encre mélangé à de la poudre d’or et relié plein cuir en mouton…

Cette description fait son petit effet mais m’amène aussi à plusieurs remarques.

D’une part l’exemplaire que je possédais avait une reliure qui n’était pas de première fraîcheur, le cuir partait en petits morceaux très friables facilement. L’effet obtenu (« belle reliure ») est bien là et l’intérieur de l’ouvrage était correct mais il faut savoir que l’on en a pour son argent. Le cuir de mouton s’il est employé brut nous dit Le Manuel Roret du relieur est « celui qu’on emploie en reliure, et on le choisit brut pour les livres de peu de valeur et raturé pour les ouvrages plus ou moins précieux. » Peut-être la qualité s’est elle améliorée depuis ? En tout cas on peut s’étonner du manque de description sur leur site des différentes éditions proposées. Rien n’est dit sur les particularités de telle ou telle édition et seule la description générale est offerte (voir au début de l’article). Des « avis » plus ou moins partiaux d’acheteurs sont disponibles sur le site Ciao.fr et certains vont dans le même sens que moi en parlant d’édition « industrielle » et de reliures qui « restent tout de même des reliures d’éditeur de type industriel » !

Bref ! Tout cela pour dire que les éditions Jean de Bonnot peuvent faire illusion si l’on n’y prête pas suffisamment attention. Il existe bien des collectionneurs et amateurs de ces éditions. Allez faire un tour sur le blog jean2bonnot qui a eu un « petit » soucis avec eux ! Allez voir le guide d’achat proposé par un e-bayeur.

Quant à moi je préfère aller faire un tour chez de vrais éditeurs à l’ancienne, auteurs de magnifiques livres d’artistes, originaux, contemporains, inventifs, avec un vrai tirage limité et portés par quelques amoureux. Du bel ouvrage.

Léo Mabmacien

218 réflexions au sujet de « Editions Jean de Bonnot : livres pour bibliophiles ? »

  1. Bonsoir,
    Les éditions JDB me semblent des livres pour bibliophiles. Pas très fortunés mais bibliophiles… Autrement, ils se seraient contentés de leurs livres de poches, c’est sûr ! On pourrait même préciser que ce sont des livres pour bibliomanes tant le nombre d’ouvrages « comme neuf » est important sur les sites d’achat.
    Seulement voilà, ce sont des livres populaires et un peu clinquants ce qui hérisse les puristes! Dans une catégorie équivalente, nous avions les éditions « de l’Ormeraie » qui présentaient dans un papier différent des exemplaires bourgeois de très belle facture.
    Quand aux problèmes fiscaux de l’éditeur, ils sont loin d’être les premiers dans le monde de l’édition (on pourrait en faire une liste ?) et ce, depuis toujours…
    J’ai, en ce moment devant moi, le « Paris » d’Auguste Vitu de chez JDB et l’édition originale : Bien sûr il n’y a pas photo ! Le premier, je l’avais acheté d’occasion en économisant sur les couches de mes enfants mais pour acquérir le dernier j’ai été obligé de dévaliser une banque ! Voila la différence. Et ce n’est pas de la bibliophilie :)
    Amicalement. Pierre

  2. Bonjour Pierre,

    Les éditions Jean de Bonnot ne proposent que des classiques de la littérature ou autre et sont tirés à des milliers d’exemplaires (le contraire d’un ouvrage de bibliophilie). Sans se ruiner et souvent pour un prix moindre on trouve de nombreux ouvrages de bibliophilie d’auteurs contemporains (ce qui apporte une bouffée d’air frais) ou de belles rééditions de classique.
    Allez jeter un oeil par exemple aux éditions Isabelle Sauvage (on trouve un tirage à 150 exemplaire pour 15 € !) :

    http://blog.zone-opaque.org/index.php?shop#eis-compagnies

    Allez voir le typographe Jean-Jacques Sergent et ses maginifiques éditions :
    http://www.onciale-fulbert.com/

    Allez voir les éditeurs référencés lors du salon Page(s) (bibliophilie contemporaine).

    http://www.pages-bibliophilie.eu/pagesphp/PAGES_raisonSocInc.php

    Sinon il existe les tirages de têtes (compter plutôt autour 120 €) que proposent les éditions Cadex par exemple… Sinon en petits prix et belles éditions on trouve de petites merveilles dans certaines librairies comme « Un regard moderne » à Paris.

    Voilà c’est juste mon point de vue !

    Cordialement

    Léo

  3. Merci pour ces adresses. Il est vrai qu’en province (à la campagne, je pourrais même préciser) nous connaissons mal le choix qui nous est offert à la capitale.
    Cordialement. Pierre

  4. Allez, tranchons dans le vif !

    Je réserverais aux JDB le même sort qu’aux vulgaires contrefaçons de sacs de luxe et autres montres en acier chromé ou or massif !

    Un rouleau, une route, etc…

    Bref, tout ça pour dire avec un peu de violence, que, certes ce sont des livres, et même des livres plus dignes que les vulgaires livres de poche dont l’encre vous reste sur les doigts… le papier est beau, la reliure brille (même si ça sent le toc), mais en rien ce ne sera jamais de la bibliophilie ni de la bibliomanie comme je la conçois.

    Ce serait un peu comme si une femme idolâtrait un faux sac V.

    Point vue perso évidemment, et cela n’a vraiment aucune importance si personne ne le partage.

    B.

  5. @Pierre

    C’est l’avantage de nos jours de pouvoir trouver plein d’informations sur internet et de découvrir plein d’éditeurs sympathiques.

    @Bertrand

    d’accord avec vous Bertrand mais on peut se laisser prendre par ces éditions comme je l’ai été ;-))
    Après c’est comme France Loisirs cela convient à une partie des lecteurs.
    A nous de leur montrer d’autres ouvrages, différents… Et qui sait, ils achèteront peut-être vos ouvrages :-))

    Bien cordialement à vous deux
    Léo

  6. Je viens d’aller voir sur leur site…

    Ah c’est beau le marketing !
    Que ne fait-on pas avec des moyens surdimensionnés par rapport à la valeur (intrinsèque et non vénale) de l’objet que l’on vend.

    « Entrez dans la légende » peut-on lire au démarrage de la belle présentation (bon, c’était peut-être pas la peine d’emprunter la musique de Gladiator… mais bon… c’est sans doute bon pour l’image de marque.

    C’est tout de même drôle que ce sont les JDB qui vous disent « Entrez dans la légende » tandis que les grands libraires de livres rares (Coulet, Sourget, Thomas-Scheler, Harrington et autres Maggs Bros., eux, ne font que des sites sobres, sans effets spéciaux, sans fioritures. Et c’est tant mieux.

    En tous les cas, ça montre bien la société dans laquelle nous vivons et par qui elle est faite et par qui elle périra.

    Vade retro satanas. (enfin presque)

    B.

  7. Bertrand,

    J’aime bien quand vous êtes en colère :) ! Si Jean de Bonnot (c’est son vrai nom ou il s’appelle Philippe Gandillet comme tout le monde ?) apprend que la société va périr à cause de lui, il aura besoin d’un bibliophilantrope pour le consoler.
    Amitié. Pierre

  8. La colère est salutaire
    le bonheur intérieur en dépend !

    merci Pierre,

    Bertrand
    Bibliophilanthrope un peu misanthrope (ça dépend des jours)

  9. Ca fait plaisir de retrouver les coups de gueule de Bertrand :)

    Perso, je ne fais pas de différence entre Jean de Bonnot, Famot et même le Club du Livre. Ce sont des (ré)éditeurs qui emploient des procédés industriels pour simuler avec nostalgie –et un peu de tape-à-l’oeil– une longue tradition de reliures anciennes.

    Alors, certes, la copie est pâle : les « gravures » sont bouchées, le cuir surtraité, le vergé trop blanc, mais c’est quand même du livre et du beau livre comparativement à la majorité des éditions modernes. Aussi, je crois que la bibliophilie des années 2200 s’y interessera encore.

    Rappelons-nous des reliures de Paul Bonnet qui faisaient horreur aux bibliophiles des années 60. Aujourd’hui, elles sont au top de l’engouement bibliophile. Combien de libraires profitent de leurs prix encore modestes pour faire des réserves de Bonnet !

    Bonnet aujourd’hui, peut-être Bonnot demain.

  10. Je suppose Jean-Luc que tu fais référence aux cartonnages dit « Bonnet » et non aux reliures originales qui se payent leur pesant de cacahouètes en salle et chez les libraires high-tech ?

    Pour moi les cartonnages Bonet… ce n’est pas trop de la bibliophilie non plus… mais j’y réfléchis…

    Il n’y a que les imbéciles qui ont toujours raison n’est-ce pas ?

    B.

  11. Si les Jean de Bonnot se vendent à prix d’or en 2200, je gage sur ce qui me reste de tolérance inspirée de Pierre Bayle que je préfère en finir de suite avec la vie !

    Amitiés pré-étrennesques,

    B.

  12. En 2200 c’est bien loin, qui sait ce que nous réservera l’avenir et les « tendances du marché »… ?

    Le livre ancien (avant 1810) est une valeur sûre en tout cas (comme une récente étude l’a montré ;-)))… Mais en tant qu’acheteur (et lecteur) ce qui m’intéresse n’est pas la valeur marchande du livre mais sa découverte et l’émotion d’avoir un tel livre entre les mains…

    Bonnes fêtes à vous !

    Léo

  13. Bonjour,

    Je suis client Jean de Bonnot et cette situation trouve plus sa source dans ma résignation que dans ma conviction.

    Du fin fond de ma province, je cherche désespérément à construire une bibliothèque, en commençant par les classiques de la littérature. Malheureusement pour moi, je cherche des livres neufs, reliés et plein cuir, comme on le faisait avant : mission quasi impossible !

    Plus aucun éditeur ne semble s’engager dans la production d’une telle offre. Les librairies de ma région ne sont que des points de transit pour les nouveautés des éditeurs de masse, où le livre broché est roi. Dans le livre relié neuf, la meilleure offre se trouve dans la collection la Pléiade…

    Bref, entre le sandwich de papier cigarette proposé par la Pléiade et l’absence de belles éditions, neuves, en cuir, etc (comme avant !), je suis bien aise de trouver un éditeur comme Jean de Bonnot. Mais peut-être ma recherche est incomplète ?

    A+

  14. Bonjour Alf,

    Merci pour votre message… Effectivement dans votre cas le choix est bien limité… Connaissez-vous les belles éditions Diane de Selliers qui publient de magnifiques livres d’auteurs « classiques » ?

    http://www.editionsdianedeselliers.com/

    Par contre c’est plus cher que Jean de Bonnot ;-))

    Comme ça je ne vois pas d’autres éditeurs… Une autre solution acheter des livres brochés et les faire relier ! C’est cher mais cela aidera nos amis artisans relieurs… et vous pourrez choisir votre reliure !

    Bien cordialement
    Léo

  15. Bonjour,
    Merci pour ces suggestions.
    Je suis aussi client Diane de Selliers mais ça n’a pas suffi pour me détourner de Jean de Bonnot ;-) Avec un rythme d’édition d’un livre par an, je n’ai pas eu la patience d’attendre que le catalogue dépasse la dizaine d’unités… Mais les livres sont effectivement superbes.
    Quoiqu’il en soit, je vais creuser la piste du relieur, ça vaut le coup de soutenir cette belle profession !
    A+

  16. Tenez-nous au courant pour la piste du relieur, essayer aussi de voir avec le Blog du bibliophile, je crois bien que de bonnes adresses de relieurs ont été évoquées.

    Bien cordialement
    Léo

  17. J’ai toujours rêvé du dernier Amélie Nothomb en plein maroquin noir avec listel en encadrement des plats mosaïqué en nacre véritable et voilette grise incrustée au centre des plats eux-mêmes recouverts d’un crucifix en or massif.

    2009 me donnera peut-être l’occasion, enfin, de pouvoir réaliser mon rêve.

    ;-))

    B.

  18. Souhaitant commencer a me faire une bibliotheque avec de beau livre relie neuf ou proche du neuf (et avec un beau papier) je me suis tourne vers ces editions car je n’ai rien trouve d’autre. Etant parisien il existe peut etre d’autres possibilite qui me sont offerte (et non a Alf comme il le dit plus haut).
    Si vous avez des nom d’editeurs, adresses, conseils etc … je suis preneur !

    seb

  19. Bonjour,
    je vous trouve tous bien sévère. Je suis allé voir voir les adresses proposées. Notament édition Diane de Sellier, très bien. Mais comment peut-on comparer des livres avec d’autres hors qu’il y a presque écart de prix de x8, même si c’est justifié. C’est comparer la dernière Laguna avec une jaguar.
    JdB pour 40 euros et non pas 300 euros. Maintenant si vous avez des adresses avec des livres en finition pleine peau, même style de papier et éventuellement même avec des textes classiques, pour 40 euros l’ouvrage, merci de me donner l’info
    Cordialement
    Ph41

  20. Bonjour,

    Je n’ai pas la solution miracle… Pour ma part si je devais acquérir des classiques bien reliés je me tournerais vers des éditions anciennnes reliées au 19e et au 20e. On trouve beaucoup de livres à un prix abordable. Par exemple sur le site « livres rares » on trouve 41 volumes des oeuvres de Balzac (sur 45) à 150 € en demi-reliure, édition du 19e. Sinon vous pouvez vous tourner vers la Bibliothèque de la Pléiade (Gallimard), reliure en cuir, papier bible et prix correct. En occasion on trouve un volume autour de 30 € à 50 €. Plus de 500 volumes parus !
    Cordialement
    Léo

  21. A tous, bonjour, je vous trouve bien sévères avec JDB. Je les ai découverts comme beaucoup dans un encart publicitaire d’un magasine populaire il y a plus de 25 ans, et depuis, je suis toujours restée une cliente fidèle et très satisfaite.
    La misère culturelle qui règne en province nous fait voir les choses autrement que les parisianistes qui ont tout sous la main et peuvent pratiquer une sélection que nous ne pouvons nous permettre.
    Dernièrement, en voyage « culturel » à Paris, je me suis rendue chez JDB, dans leur petite boutique qui fleure bon le cuir, ce fut un enchantement, j’ai été reçue comme une duchesse et on m’a même fait un cadeau. Comme on dit chez moi, en province, « le roi n’était pas mon cousin….. ».
    Merci JDB de nous permettre de possèder de si beaux ouvrages à des prix abordables pour des gens aux salaires moyens. Et quant au problèmes judiciaires, on sait très bien que seuls les gens honnêtes en ont, les autres s’en sortent très bien (sic!).

  22. Bonjour,

    C’est votre choix de choisir Jean de Bonnot, libre à vous. Au risque de me répéter je préfère cent fois une bonne édition ancienne (si si on en trouve pour pas trop cher) qu’une réimpression plus ou moins industrielle. Sinon je ne vois pas d’opposition entre parisiens et provinciaux, vous pouvez acheter sur Internet ou demander un catalogue papier partout en France. Pour info j’ai un salaire moyen et cela ne m’empêche pas de faire de beaux achats ! Tout cela pour vous dire que je vous invite à aller visiter quelques bonnes librairies, à faire les brocantes…, pour ne pas vous cantonner à Jean de Bonnot.
    Bien cordialement
    Léo

  23. Bonjour,

    Mais quel est le problème avec  » l’industriel  » ? Tout n’est pas parfait avec le  » fait main  » car tout dépend du talent de l’artisan relieur. La critique est facile si l’on ne connaît pas les avantages offerts par les ouvrages JDB. Seule l’impression papier est produite mécaniquement et cela vaut mieux afin de ne pas avoir des manques ou des tirages de travers. Les autres étapes de réalisation d’un livre JDB sont pour certaines manuelles ou sous contrôle de professionnels de l’édition d’art.

    Et puis allez vérifier la qualité du papier ! Quant aux reliures cuir, elles ne craquellent pas du tout, ni ne s’usent avec le temps, bien au contraire. Ma collection suffirait à le prouver. Il suffit d’en prendre un peu soin, c’est tout.

    Bien sûr je suis chauvin, mais mes livres me rendent heureux, alors je réagis. Après tout que demander à un livre, quel qu’il soit, sinon le plaisir de le lire, de le toucher et de l’admirer (voire même de le sentir). Les livres JDB me procurent tout cela, ….. et pour un rapport qualité – prix plutôt très bon.

    Pardon pour cet élan de sentimentalisme mais j’ai l’impression que l’on oublie un peu trop souvent le vrai plaisir du contact avec un beau livre.

    Bien à vous.

  24. Bonjour à vous,

    Je vois que cet article fait réagir ! C’est tout à fait votre choix d’acheter JDB, cela reste pour moi un club de livres et personnellement cela ne m’intéresse pas.
    Cordialement
    Léo

  25. Vous avez tous raison et tous tord,immaginez un milliardaire qui roule en Maybach et qui dit a un « smicard » ta 207 c’est de la M…! Chacun ses gouts et son budget.Ce qui compe avant tout est bien de se faire plaisir.Quand on lit beaucoup et que l’on a des moyens modestes,Jean de Bonnot et autres confreres sont trés plaisant.Bonne lecture à tous

  26. Bonjour

    Je découvre cet article avec retard. C’est un article de bibliophile et forcément, un produit industriel (ou semi industriel), très commun, n’a pas beaucoup d’intérêt pour ne pas dire aucun.

    En revanche, si on parle d’acheter un classique dans une finition qui n’a peut être rien de rare mais reste peu commune, parce que le seul choix proposé est entre un livre édition moderne broché voire poche ou un JDB parfois sensiblement au même tarif, j’ai vite fait mon choix. Certes le bibliophile prendra le temps de dénicher quelque chose de plus exclusif sans pour autant tomber dans les choses rares et chères, mais on peut être amateur de beaux livres sans être bibliophile et un JDB reste un beau livre industriel.

    Alors certes, on peut s’étonner que des gens privilégiant le contenu s’intéressent au contenant et par extention à JDB mais pourquoi pas après tout, non?

  27. D’accord avec vous Jean-Marc. JDB reste de l’industriel tout en proposant une autre finition….

    Why not donc ;-)))

    Léo

  28. JDB réédite certains textes qu’on peut trouver sur Ebay ou autre support (Priceminister, Amazon, même et surtout chez les bouquinistes) pour quelques euros seulement et bien souvent vous aurez une EO entre les mains ou une édition ancienne.

    Mais aimer le contact des vieux livres, avoir le sens de l’histoire par le livre, cela s’apprend-il ? est-ce inné ? Quels déclics ?

    Pour ma part, lire Balzac en édition JDB ça me ferait comme faire de la Ferrari sur un manège de foire !

    B.

  29. D’accord aussi avec vous Bertrand, c’est aussi ma préférence…
    Ah JDB cela déchaîne encore « les passions » ;-))

    Léo

  30. à comparer à ces « oenophiles » qui choisissent leurs vins à l’étiquette!!!
    qu’importe le flacon,pourvu qu’on aie l’ivresse!
    les JdeB sont tout de mème de bien beaux livres,et le choix est conséquent

  31. Je possède environ 200 volumes de JDB sur une bibliothèque de 6000 livres à peu près; on ne peut donc pas dire que je privilégie JDB outrageusement.Je suis sans illusion: certes,ce ne sont pas des ouvrages de bibliophilie, mais ils m’apportent le bonheur d’une prise en main agréable, de textes soignés et l’odeur qu’on ne trouve pas dans les éditions modernes.je n’ai personnellement rien à reprocher à JDB,si ce n’est de se cantonner aux titres libres de droit et classiques, ce qui est un choix de gestionnaire pompe à fric plutôt que d’amateur de bonne littérature.Je possède également quelques dizaines de La Pléiade,mais eux aussi ne sont pas sans reproche en privilégiant autant le vieux fond Gallimard,déjà tant amorti, où beaucoup d’auteurs vieillis et surfaits (Mauriac en est un bel exemple)ne méritaient pas un tel honneur, au détriment d’écrivains de valeur, mais n’appartenant pas à l’écurie.Un bon point cependant pour eux:publier les classiques de l’orient.Si l’on aime le cuir et des ouvrages proprement édités,à prix décent, avons nous d’autres choix que JDB et la Pléiade?

  32. oui, vous avez le choix entre mille petites maisons d’éditions qui éditent ou rééditent de grands et de petits textes.

    Doit-on en citer ?

    Pour n’en citer que quelques unes :

    – Les éditions de l’Armançon (Bourgogne)
    – Les éditions Plein Chant
    – Les éditions
    – Les éditions Nicolas Malais
    – LEs éditions des Cendres

    etc etc.

    Les gens vont vers JDB parce qu’il s’expose en quatrième de couverture des programmes TV. C’est parce qu’il est un agent marketing redoutable dans un monde et les gens sont partisans du moindre effort pour trouver un beau livre.

    Je ne compare absolument pas avec la Pleiade qui sont des éditions de référence reconnues comme telles.

    Bonne journée,

    B.

  33. je vois que cet article fait encore réagir… que dire de plus à tout cela… que la reliure en cuir au 21 siècle c’est un peu comme la tranchefile…. d’un autre temps… je préfère les éditions anciennes…

    Léo

  34. Pour le livre « industriel » je m’interesse à trois catégories:

    – cartonnages Bonnet, le top à mon avis.

    – cartonnages Prassinos.

    – Club français du livre, voir Wikipedia.

    Une inquiètude comme beaucoup la tenue du papier.

    (JDB me parait à la limite de l’arnaque mais …).

  35. Bonjour à tous,

    j’ai acheté mes premiers livres « relié » sur jean de bonnot étant enfant.Et plus de 10 ans après les livres sont dans un état proche du neuf.
    A l’époque ils constituaient pour un moi un petit trésor ;)

    Connaissez vous d’autres éditeurs qui édite des livres reliés en cuir (original ou classique peut importe)?
    Si vous avez des propositions je suis preneur.

    Bonne fin d’année a tous

  36. Bonjour Cirnu,

    Gallimard (pléiade) comme déjà indiqué… pas d’autres idées mais comme toujours je préfère les livres anciens…
    Bien cordialement
    Léo

  37. Bonjour à toutes et à tous,

    Il y a maintenant 30 ans j’ai acheté des JdB, ils étaient à l’époque rue Fbg St Honoré.
    J’avais 20 ans, je commençais à travailler et j’aimais (et aime toujours lire) et je désirais acquérir des beaux ouvrages.
    Pour moi, à cet époque : La pléiade = trop cher, les livres chez les bibliothécaires = hors de prix, restait JdB.
    J’ai donc l’Odyssé, l’intégrale de Michelet, la Guerre des Gaules ainsi que quelques autres.
    Ils n’ont pas bougé d’un poil et on toujours le même aspect.
    bon maintenant je trouve que c’est un peu tape à l’oeil …

    Je possède également les contes d’Andersen et je me rappelle du jour ou j’avais prêté le livre à un de mes enfants (en primaire) pour qu’il le montre en classe.
    C’était la première fois que les gamins voyaient « un beau livre » avec des illustrations, habitués qu’ils étaient au livre de poche et ils osaient à peine le toucher et leurs yeux étaient comme des billes.

    Bon tout cela pour dire, c’est vrai que JdB est populaire, ce n’est vraiment pas cher, que les ouvrages sont limités mais qu’il permet d’avoir des livres qui sortent de l’ordinaire (je ne parle pas de beaux livres) et qui font plaisir à regarder, à lire, à prendre en main et à montrer car un livre se partage.

    A bientôt
    Jean-Michel

  38. Bonsoir,

    je possède une collection de JdB et j’en suis assez satisfait. Je ne prétend pas détenir des livres de collections de grandes valeurs mais pour autant ils sont agréable à lire, se tiennent bien en main, sont solides et présentent bien.

    Cela ne m’empeche pas d’un autre coté de posséder une collection de livres anciens, touchant surtout le domaine juridique, composée d’éditions du 18ème et du 19ème siècle.

    Je crois en effet que les deux ne sont pas incompatibles, bien au contraire !

    Le « problème » du bibliophile, comme à mon avis de certains collectionneurs endurcies, est qu’il n’accorde de l’importance et de la valeur qu’en fonction de la rareté. Ce sentiment se retrouve d’ailleurs dans plusieurs commentaires sur ce sujet et je le trouve regrettable car finalement le sentiment et l’attache affective que l’on peut avoir pour un objet ne rentre plus en compte. La rareté faisant le prix, le raisonnement se conclu par un désamour pour ce qui est peu chère puisque peu rare (et vice versa). Je m’attriste toujours à l’idée de lire cette appréciation car elle cantonne le collectionneur à un chercheur d’or, ce qui est en somme une quête vaine et insipide. (Cela me fait souvent penser à ces milliardaires qui mandatent des professionnels pour leur acheter à prix d’or des raretés qu’ils vont posséder sans jamais y porter un seul regard, une seule attention)

    L’autre critique portée contre JdB est bien entendu son caractère récent voir « neuf ». De fait ce n’est pas une antiquité, ces livres ne sont pas vieilli par le temps et donc ne sont pas digne d’intérêt pour certains.

    Ces trois postulats que l’on retrouve bien souvent, ponctué parfois par un commentaire sur la qualité intrinsèque de l’objet (matériau utilisé), me désolent comme vous l’aurez compris car je ne suis pas un collectionneur vénal mais un amateur de tous les livres qui sortent du lot et il me semble que c’est le cas des JdB.

  39. En ce qui concerne la rareté je ne suis pas d’accord avec vous. On peut très bien trouver une plaquette ou une banale édition, objets courants à l’époque devenus introuvables aujourd’hui…. (je pense notamment aux livres de colportage…) Le collectionneur a une multitude de critères, il peut effectivement rechercher la rareté mais on ne bâtit pas une collection sur ce seul point. N’importe qui peut se faire plaisir à petit prix en achetant un livre du 18e qu’il obtiendra pour un coût moindre qu’ un JDB… Un JDB encore une fois ne fait que du neuf avec du vieux… ? On peut vouloir un JDB mais pour ma part je préfère l’original…

    Léo

  40. Pour ce qui est de la rareté je ne parle pas de la rareté d’origine mais bien entendu de la rareté actuelle.

    Si on ne construit pas une collection sur ce seul critère, enfin je l’espère, j’ai remarqué chez beaucoup de collectionneur la primauté incontestable de celui-ci sur tous les autres.

    Sur le fait de préférer l’original à un JdB je suis entièrement d’accord avec vous. Le plaisir d’acquérir une EO est incomparable mais a quel prix trouve t on l’original des essais de Montaigne ou des Pensées de Pascal ? Je crois que dans ce cas on ne peut conspuer l’amateur qui s’est procuré un JdB qui est assez esthétique, bien qu’un peu tape à l’œil comme certains l’ont noté, et à un prix abordable.

  41. d’accord pour l’EO de ces livres là, mais on trouve des éditions autour d’une centaine d’euro, j’ai trouvé un Pascal de 1666 à 100 euros, une autre édition de 1774 à 45 euros… Après si on veut absolument avoir l’EO chez soi, reste JDB…

    Léo

  42. Oui on trouve bien entendu des « nouvelles éditions » abordables. Disons que l’on peut trouver un compromis entre édition ancienne et édition neuve reproduisant les éditions anciennes. Et pourquoi pas les deux ?!

  43. Débat sans fin que cette opposition entre livres précieux ou rares et livres populaires qu’on va qualifier de … soignés. Que l’on s’intéresse à l’un ou à l’autre, la démarche me semble similaire, le livre comme objet et comme contenu ( média) forme un tout avec lequel on prend du plaisir. Pourquoi les opposer ?
    Sur mes rayons, j’ai un certain nombre d’incunables et 3 JDB hérités de ma mère. Si l’on me demandait d’en jeter un parmi l’une des 2 catégories, j’aurais bien du mal à choisir !
    La bibliothèque nécessaire est la bibliothèque inutile des autres, non ?

  44. Dans la même veine que JDB… un peu gonflés quand même : « Georges Braque illustre Shimon Perès »… ;-)))

    Léo

  45. Intervention très tardive mais, si l’on en juge par le nombre de commentaires, le sujet ne semble pas prêt d’être épuisé !
    J’ai, comme beaucoup d’amateurs-débutants, une dizaine d’ouvrages de JdB achetés au prix de parution il y a plus de quarante ans. Il s’agit d’une production qui peut faire illusion quelque temps mais dont on se lasse très vite, ces volumes me laissent la même impression désagréable que les fac-similés. Aujourd’hui il est beaucoup plus économique de les acheter d’occasion, souvent à un prix dérisoire ; la plupart sont en très bon état, n’ayant eu, au cours de leur existence, qu’une fonction décorative. Exemple, les 20 (ou plus) volumes des oeuvres de Saint-Simon achetés en vente publique à Bruxelles pour le prix d’un seul volume, en 1976 (déjà) ! Et ça encombre.
    René

  46. Bonjour, l’inconvénient majeur de ce type d’édition est quand même la place que prend un volume dans une bibliothèque. Mon grand-père doit en posséder une vingtaine et je suis dans l’impossiblité de les lui prendre dans un 15m². J’ai la dessus une préférence pour La Pleiade plus simple à ranger.
    Il faut aussi aimer la texture des pages la lourdeur de l’ensemble. Je trouve ça difficile à lire, à tenir, à feuilleter. La encore, question de point de vue, un La Pleiade n’est pas feuilletable facilement pour celui qui a Parkison, des gros doigts, peu de patience ou la mauvaise habitude de corner ou manger son sandwich au thon à l’huile par dessus ;-)
    Jsute une interrogation depuis gamin dans les années 80 quand je feuilletais Télé-Loisirs et lisait leur pub : quelle est leur cible de clientèle ? On dirait un mélange entre le populo qui veut en foutre plein la vue au cousin d’Auvergne ou qui se sent flatter parceque ca brille dans le salon et le snob un peu pédant. Mon grand-père a du acheter du JdB pour l’objet (nostalgie) et les thèmes abordés (Bible, Talleyrand, Napoléon…). Par contre ma mère expose ses 4 volumes sur la table du salon et depuis 1979 ces 4 volumes prennent la poussière… Il en faut pour tous le monde je crois bien :-)

  47. oui shimon peres c’est plutot rigolo :)

    mmmm je vois qu’en 1960 ils ont publie la divine comedie en collaboration avec Dali. cela ne me semble pas du meme calibre que jdb

  48. Evidemment tous les mongoliens qui ont perdu toutes leurs économies dans une bibliothèque complète de jambonneau, croyant faire oeuvre de goût, culture et bon placement rentier, sont peu disposés à envisager prosaïquement qu’ils ont été l’objet d’une vile esbroufe à la dorure.

    Mais nous sommes des provinciaux, nous !

    Mais nous sommes des gens modestes !

    Ils pourraient encore objecter :

    Mais nous n’y connaissons rien, nous, aux livres, et n’avons pas de goût !

    Comment certes pourraient-ils se constituer « une Bibliothèque » autrement que par l’entremise et les bons services de Monsieur Jean ci-devant de Bonnost ?

    Nota : si les livres sont commeneufs et pasouverts, c’est qu’ils ne sont pas lus : décoration des murs oblige.

    Cours des jambonneaux en 2200 : bonne blague ! ont-ils pris quelque valeur, aujourd’hui, les 7000 à chaque coup datant des années 60 ?

    Combien de bouquinistes envahis cherchent désespérément à s’en débarrasser ?

    Dans 200 ans il ne restera de toute façon pas grand chose des petits jambons et il en restera trop. Trop de pas grand chose.

  49. bah moi j’aime bien JdB, j’ai achete mes premiers par l’entremise des « 4eme de couverture » des magazines tele quand j’avais 15 ans, un beau livre pas cher et que je connaissais pas, ca m’interessai deja !!!
    depuis il m’arrive d’en acheter d’autres de temps en temps, j’ai entre autre offert l’integrale des oeuvres de victor hugo a ma mere pour son anniversaire, eh bien elle s’en regale toujours, le livre est beau, neuf certes mais qu’importe, il vieillira toujours mieux que mes livres de poche !!!!
    moi j’aime bien la diversite de son catalogue, qui ne propose pas que des romans mais aussi certains livres que je trouve proprement superbes, exemple mon traite de la peinture de leonard de vinci en format in quarto !!!
    je trouve toujours du plaisir a les parcourir, j’ai l’impression d’avoir « un Livre » entre ca me plait :)
    en plus j’ai recemment « herite » d’une collection JdB assez nombreuse via un « oncle » parisien, si bien que je possede aujourd’hui pres de 300 volumes dont l’integrale de Balzac citee plus haut, et bien elle me procure plus de plaisir a la relire que les editions scolaires que je possedai en livres de poche !!!
    j’ai aujourd’hui 35 ans, et etant un lecteur assez assidu d’oeuvres assez heteroclites parfois, je ne desespere pas de pouvoir me constituer au fil du temps de « veritables » belles oeuvres reliees a l’ancienne, j’en possede d’ailleurs deja quelques unes, mais je dois dire qu’etant jeune, JdB m’a donne le gout de me constituer une bibliotheque qui ne contiendrait pas que des livres de poche … que j’affectionne pourtant beaucoup, j’en ai toujours un sur moi :)

    amicalement , FaB

  50. Bonjour,

    Je souhaiterais savoir si vous connaissez des équivalents anglais (voir même italien) de Jean de Bonnot ou de la Pléiade ??

    En vous remerciant par avance,

  51. J’ai deux livres et un courrier comme quoi JDB reprend les livres dont on ne veut plus au même prix. Est-ce que c’est vrai 13 années après ?

    Je considère cet éditeur comme un vépéciste. Je pense bien qu’avec le coût de la main d’oeuvre la reliure est forcément industrielle, que la peau de mouton ne vaut pas bien cher.

  52. Hum…. l’avis d’un relieur vous interresse-t-il?
    JDB, relieur, ça nous fait bien rigoler mais….
    Un faiseur d’argent passionné par les textes qui a su exploiter la vague de la consommation de masse, avec une certaine reussite financière.

    De quel coté sommes nous?
    Une entreprise avec des comptes de resultat et des bilans.

    Il ne faut pas être dupe de ce que l’on posséde. des livres, oui mais comment et pourquoi?

    L’art de se composer une bibliothéque et de trier…

    « On a tellement perverti l’usage des livres, que ces monuments de la savante antiquité, ces recueil précieux des productions du génie, autrefois consacrés à perpetuer les vrais principes des sciences, à inspirer le bon gout des lettres, à faciliter le travail, à diriger le jugement, à exercer la mèmoire, et;;;, etc;;;Sont maintenant des meubles de pure curiosités, qu’on achéte à grand frais;;;(;;;) qu’on garde sans en tirer aucune utilité,(…).

    1761 De la bibliomanie bollioud-mermet

    Bien à vous
    Sandrine.

  53. Bonjour a tous,les livres c’est comme les meubles ou on les rangent.Allez chez Ikea ou s’adressez a l’artisan menuisier du coin.C’est l’appanage des riches de critiquer le mode de vie des »pauvres ».Un livre n’est pas un bibelot pour epater ses amis,sa premiere vocation est d’etre lu,d’apporter un savoir,une connaissance et eventuellement de les partager s’ils ne sont pas enfermer dans un coffre avec vos pieces d’or et vos timbres.Un Jean de Bonnot ou d’autres se valent tous pour ces petits plaisirs.Alors ,n’oubliez pas,lisez les.Cordialement.

  54. pas d’accord,Pascal sauf votre respect;
    on peut à tout age apprendre à dicerner ce qui est beau de ce qui ne l’est pas.
    La bibliophilie est à la portée de tout le monde pour peu qu’on veuille bien apprendre.
    Ce n’est pas une question de moyen mais d’education et de dicernement;
    ce qui n’empêche pas aprés d’avoir dans sa bibliothéque ce que l’on veut.
    Jean de Bonnot, ce n’est pas donné pour certain.
    On trouve chez emmaûs de trés jolie édition reliée plein cuir… pour 10 euros maximum…
    Vous pouvez ensuite apprendre à restaurer, réparer.
    Mais il faut savoir les voir et reconnaître. Les sites de bibliophilie vous donnent beaucoup d’indications pour apprendre.
    La curiosité fait le reste.
    Bien à vous
    Sandrine.

  55. Beaucoup de personnes font un contre-sens sur les éditions JDB : ce n’est pas de la bibliophilie, au sens du dictionnaire français ! C’est tout bonnement de l’édition de textes ayant dépassé la prescription des droits d’auteurs. Et c’est produit, moyennant une correcte rétribution, pour donner à ceux qui ont le plaisir de lire sur un support papier un outil (un ouvrage, peut-être) plaisant à regarder, confortable à consulter, facile à conserver. Ils ont leur place dans une bibliothèque (collection de livres), plus par les titres et les auteurs qu’ils évoquent que par leur ancienneté et la patine qui va avec, sauf pour les snobs.
    Certains esprits chagrins discutaillent sur la peau du même nom : ils voudraient du pur XVIIIème siècle , ou rien. Ils disent qu’on peut en trouver pas cher chez les bouquinistes : peut-être, mais, merci bien, tout le monde n’a pas forcément envie de tripoter un bouquin ayant appartenu à un scrofuleux. Ils nous parlent de production industrielle; s’ils sous-entendent par là « pour la masse », ce n’est pas charitable pour l’instruction des foules et des générations, fi! de l’élitisme suranné; si c’est en opposition à l’artisanat, créateur de chefs-d’oeuvres aux tarifs princiers, ils roulent pour les riches (et il en faut, quoiqu’on dise), mais il faut le dire honnêtement.
    D’autres, parfois même analphabètes, parlent du manque de discernement du « beau ». Ils oublient sans doute que si le texte est beau en lui-même, on peut en jouir dans n’importe quelle édition correcte et que ce n’est pas en lui mettant de la patine, comme on peut habiller d’une robe de grand couturier une belle fille anorexique, qu’on saurait le goûter autrement ou l’enrichir. Sauf, bien sûr, à vouloir s’enrichir soi-même avec de beaux ouvrages anciens, en escomptant leur rareté future et leur revente à bon prix (bibliophilie=mercantilisme ?).
    Et les inconscients qui évoquent le monde du XXIIIème siècle, pour vanter la pérennité de leurs ouvrages vénérables d’aujourd’hui, ne peuvent-ils pas imaginer qu’à cette époque les gens ne connaîtont les écrits fameux qu’en regardant un écran ou bien, s’ils préfèrent, en se faisant donner lecture par un (une) automate robotisé(e) au timbre et à la cadence réglables à volonté.

  56. Voilà qui est envoyé!
    Un meilleur ennemi artisan m’a dit un jour, :du moment que l’on parle de moi, que cela soit en bien ou en mal… ça cause dans les chaumières!
    [parlé du coin…:)]
    En vous remerciant JDB ou qui que vous soyez, de nous donner votre avis concerné.
    Bien à vous;
    Sandrine

  57. Bonjour à tous et à toutes !

    J’ai lu avec beaucoup de curiosités et d’amusements tous les commentaires faits sur l’éditeur Jean De Bonnot.

    En effet, je trouve amusant que cet éditeur soit autant décrié alors qu’il a le mérite de proposer des œuvres dont les droits d’auteurs sont tombés dans le domaine public et dans une édition reliée tout à fait correctement compte tenu du prix proposé.

    Tout le monde n’a pas la chance de pouvoir posséder des livres dits « bibliophiles » ou de se faire relier des EO par des relieurs-graveurs tels que Florent Rousseau à Paris par exemple.

    Bien que je sois lecteur assidu de l’excellent magazine Arts et Métiers du livre publié tous les deux mois, j’ai toujours autant de plaisir à lire ces JdB même vingt ans après. J’ai acheté le premier il y a plus de vingt ans quand je m’étais mis en tête de trouver une édition illustrée du Grand Meaulnes et je suis tombé sur une annonce commerciale certes de JbB mais qui me convenait très bien. Et j’ai poursuivi ainsi dans ma quête de me constituer une bibliothèque JdB (j’en possède environ une petite centaine).

    Pour peu qu’on fasse attention lors de leurs manipulations, ils se conservent très bien à l’abri de la poussière et de la lumière. Et certains œuvres que je possède sont même quelque fois peints. C’est très agréable à l’œil.

    Enfin, pour les puristes, rien ne vaut le plaisir de fouiner dans les brocantes, les bouquinistes et autres librairies à l’ancienne (j’en ai acheté quelques uns comme Les Roger Martin du Gard reliés pendant la seconde guerre mondiale avec une qualité piètre de papier et de toile)

    Sinon, si vous avez les moyens de vous offrir des originaux, allez voir sur le site internet : http://www.lesheuresclaires.com/fr/index.htm ; vous en aurez pour votre argent.

    Voilà, je me suis permis de poster ce petit billet en espérant ne froisser aucun. Et je ne suis pas sûr que JdB voudra répondre à quelques uns d’entre vous. Car cela fait presque cinquante ans qu’ils existent et ils ont le mérite de faire quelque chose qui permet à chacun d’entre nous de lire et c’est le plus important.

  58. bonjour,
    La restauration de Jean de Bonnot… Bon courage aux futures générations de restaurateurs…
    Bien à vous;
    sandrine
    :-))

  59. Il ne faut pas juger trop sévèrement JDB. Je ne vais pas revenir sur la question du prix déjà maintes fois discutée. Certains proposent la Pléiade à la place, je tiens à dire que ces deux maisons d’éditions font faire leurs reliures dans les mêmes ateliers: Les ateliers Babouot qui restent dans la pure tradition de la reliure. Bien qu’ils se soient modernisés mécaniquement, pour certaines éditions telles que La Pléiade et JDB, ils utilisent des machines des années 50-60. J’ai visité ces ateliers et je suis restée scotchée par toutes les taches manuelles qui sont restées. Tout est contrôlé à la perfection, au moindre défault le cuir est regrainé car le livre perdrait de sa valeur. Alors oui ça ne vaut pas les magnifiques éditions qui datent d’avant la naissance de nos arrière grand parents mais quand comme moi on est étudiante c’est déjà un grand plaisir d’avoir du Jean de Bonnot dans sa bibliothèque.

  60. Bonjour,
    Certes, JDB c’est de « l’industriel », toutefois il a le minimum de respect pour la matière qu’il utilise, ce n’ai pas le cas pour tout le monde. J’ai effectivement remarqué sur certains ouvrages des imperfections de fabrication, mais l’ensemble de cette collection présente une qualité suffisante pour être honorée et non pas dénigré. Les éditions JDB permettent à beaucoup de posséder une belle bibliothèque. Tout le monde n’a pas une Ferrari dans son garage, ce n’est pas pour autant critiquable.
    Pour conclure je trouve que JDB est un « industriel » sérieux et que bien de ces confrères devrait s’en inspirer !

  61. Bien le bonsoir.

    Réponse peut être tardive mais, ayant lu tous ces commentaires, j’aimerais signaler à tous ceux qui adressent des critiques négatives à Jean de Bonnot que s’ils se plaignent d’éditeurs de ce genre, oublient la plupart du temps que pour les jeunes, à l’heure actuelle, c’est très difficile de se bâtir une culture dont personne ne parle !
    J’ai 20ans, je passe plus de temps sur mon pc à jouer à WoW qu’en cours, et j’adore les bd. J’aimerais offrir un beau cadeau pour Noel à ma copine qui est en Khagne et qui aimerait posséder des livres dits « classiques », qui en jettent et qui sont aussi classes à lire qu’à posséder.
    En faisant mes petites recherches à droite à gauche, je tombais sur des éditeurs à la JDB 99 fois sur 100 avant que je ne voie cet article, alors peut être que JDB n’est pas l’éditeur pour les « fan number one » des belles bibliothèques de livres anciens de malades de la mort qui tue, mais au lieu de vous plaindre, ben faites comme lui : apprenez ou tanez vos éditeurs préférés à se servir des médias et du tape à l’oeil pour leur faire de la pub ! Et peut être alors que le large public s’y intéressera et le manque de culture chez la plupart des citoyens français sera moins déplorable… Vous dites qu’il faut chercher pour trouver des beaux bouquins au lieu choisir la facilité de JDB, mais où sont les moyens de chercher ? Dès qu’on sort des « autoroutes » des beaux livres, pour le non initié (comme moi qui veut juste faire plaisir à ma copine) se retrouve dans une mélasse indescriptible, une marrée de noms, de sites internet qui n’ont pas été mis à jour depuis des années, aussi bien au niveau du contenu que de l’aspect général ainsi que de la facilité de navigation.
    Rendez accessibles des beaux bonquins, multipliez les blogs ( un ou deux ne suffit carrément pas), médiatisez vous au centuple et arrêtez de rester confinés à votre pensée élitiste, et de rigoler dans votre coin en vous disant « ha regardez les pécors d’en face ils font style ils ont des beaux bouquins mais ils sont à chier c’est du JDB ! »
    Et sachez que je collectionne des livres depuis que j’ai 10 ans (de la SF et du medieval-fantastique), j’ai environ 1 000 livres actuellement, et se sont casiment tous des livres bon marché achetés 7€ à la fnac et les plus anciens qui ont une bonne 10aine d’année sont toujours autant intacts et ça en jette pas mal sur la seule étagère de mon studio ! pourtant ce n’est que du carton, alors JDB ou pas JDB, si on en prend soin ça en jette toujours !

  62. Bonjour,

    Libre à vous, mais au lieu de JDB pour votre copine offrez lui une Pléiade. Il n’y a rien de plus classique, l’édition est critique et on trouve beaucoup d’occasions pas cher (par exemple sur livre-rare.com)…
    Léo

  63. Je suis assez scandalisé du mépris dégoulinant de certains commentaires. J’aimerais dire de la suffisance suintant de certains avis, mais il ne s’agit nullement ici de suintement mais bien d’une piscine de critique auto-satisfaite…

    Je me risquerais donc à l’exercice, en comparant des automobiles, image qui certainement sera compréhensible à ces grands esprits (Ô Dieux du Réseau, appréciez mon offrande, un commentaire au sein d’une stérile dispute sur un obscur forum).
    Mon voisin possède une Fiat payée 3000 euros. Elle lui sert à aller travailler et remplit fort bien son office. Pourtant elle n’est en rien comparable avec ma BMW haut de gamme payée 30 000 euros. Celle-ci, en revanche, n’est nullement compétition pour la Lamborghini Aventador valant 300 000 euros que mon cousin avocat gare négligemment devant mon perron quand il me rend visite. Notez la progression financière, car elle s’applique directement ici.

    Les ouvrages de poche sont les Fiat, à huit euros pièces. Les JDB sont les BMW à 80, soit juste dix fois plus, pour une couverture en cuir, et un papier agréable au toucher. Quand aux Diane de Selliers à 800 euros ou plus, ils sont clairement les Lamborghini de l’édition, et largement hors de mes moyens de péquin normal. Alors, certes, j’aimerais rouler en Lamborghini, mais devoir supporter la morgue de quidams tels « Zosimos » qui s’arrogent le droit de me traiter de mongolien parce que j’aime mes in-quarto JDB? Jamais! Tolérer qu’un individu dont le plus grand fait d’armes est d’avoir étalé son « bon goût » dans un commentaire Internet insulte mes petits plaisirs? Que nenni! C’est l’intolérance de ces gens, leur étroitesse d’esprit qui de tout temps fut l’Ennemi! Alors, donc, Zosimos reçut à la naissance, d’une fée sans nul doute, un héritage sans pareil, la charge tutélaire de Juge du Bon Goût? Quelle malédiction pour lui, quel labeur sans fin!

    Quand à Guillaume, tu as bien raison. N’oublie jamais que le plus beau livre est celui que tu gardes en tête et dans ton coeur, et qu’il vaut mieux une édition de poche cornée et tachée à force d’être relue qu’un tirage numéro un de Tartarin de Tarascon par les Heures Claires qui reste sous verre. Personnellement, j’aime assez les Pléiade dont les commentaires sont intéressants et le format pratique, j’aime les JDB dont le facteur de forme me convient, j’ai plus de livres de poche que de petits sous dans mon portefeuille, et malheureusement aucun Diane de Selliers (si quelqu’un ici veut m’offrir le Ramayana, qu’il contacte le Singe Rusé – inside joke -).

    Pour conclure, je tiens à le dire: je les vois qui approchent…
    Ah ! je vous reconnais, tous mes vieux ennemis !
    Le Mensonge ? Tiens, tiens !
    -Ha ! ha ! les Compromis, les Préjugés, les Lâchetés !… Que je pactise ?
    Jamais, jamais !
    -Ah ! te voilà, toi, la Sottise !
    Je sais bien qu’à la fin vous me mettrez à bas ; N’importe : je me bats ! je me bats ! je me bats ! Oui, vous m’arrachez tout, le laurier et la rose !
    Arrachez ! Il y a malgré vous quelque chose
    Que j’emporte, et ce soir, quand j’entrerai chez Dieu,
    Mon salut balaiera largement le seuil bleu,
    Quelque chose que sans un pli, sans une tache,
    J’emporte malgré vous, et c’est…
    -c’est?
    -mon panache!

  64. Tiens en ce moment on trouve des JDB pas cher (à 12€) : de quoi remplir sa bibliothèque ;-)

    Léo

  65. un comm avec lequel je suis entierement d’accord,
    et qui termine sur une de mes tirades preferees de Cyrano …

    ca ca fait plaisir ;))))))))))))

    ils sont ou les JdB a 12 € ?? ca m’interesse ;)))))))))))

  66. bonjour
    un grand merci scandaleux pour le magnifique post, car personnellement c’est vrai que j’aime les belles éditions, je suis tombée par pure hazard sur ce forum, j’ai commencée à lire, puis à me rendre sur le lien Diane de Sellier, j’ai reculé sur ma chaise, sans avoir pu voir le livre, la première chose c’est le prix !!! Je vis avec une médiocre pension d’invalidité et je suis déjà fort contente de pouvoir m’offrir des JEAN DE BONNOT, à 40 ou 50 euros. Pour tous ceux qui ont les moyens de se payer des livres à 1000 ou 2000 euros, s’il vous plait, ayez un peu de pudeur !!! et de respect, de plus c’est aussi vrai qu’en campagne tout n’est pas si facile !!! PARIS n’est pas le CENTRE DU MONDE !!! certains on tendance à l’oublier
    bonne continuation

  67. Bonjour,

    Pour Diane de Sellier c’était juste un exemple.Après mettre 50€ dans un Bonnot c’est aussi du luxe !
    Quitte à mettre cette somme je préfère l’édition originale…
    Bien cordialement
    Léo

  68. Bonjour,

    Comme je l’ai indiqué dans un précédent message, je suis un client résigné de Jean de Bonnot mais toujours à la recherche d’un éditeur plus haut de gamme.

    Au cours de ces recherches, je viens de prendre connaissance de l’éditeur Arnaud de Devesgre (http://www.devesgre.fr), qui propose des livres reliés plein cuir.

    Selon vous, est-ce un clone de Jean de Bonnot ou peut-on en espérer mieux ? Que faut-il déduire des conditions générales de vente, où l’on apprend que c’est une filiale de la société anglaise « EADV Publishing Ltd » (http://companycheck.co.uk/company/05615067)… ?

    Cordialement,

  69. Bonjour,

    Désolé pour la réponse tardive. En effet un rapide coup d’oeil suffit à voir un clone de JDB. Merci pour l’info

    Léo

  70. Bonjour,
    Pour compléter votre démonstration, voici le nombre de collections et volumes chez JEAN de BONNOT a ce jour.
    Merci pour vos précisions sur cet éditeur
    Cordialement
    COLLECTION EN 1 VOLUME 161
    ABBÉ JEAN-JACQUES BOURASSÉ « HISTOIRES SECRÈTES DES ABBAYES ET MONASTÈRES »
    ALBIN DE BIBERSTEIN KAZIMIRSKI « LE CORAN »
    ALEXANDRE BERTRAND « LA RELIGION DES GAULOIS »
    ALFRED DE MUSSET « CONFESSIONS D’UN ENFANT DU SIÈCLE »
    ALFRED DE VIGNY « SERVITUDE ET GRANDEUR MILITAIRES »
    ALFRED MAURY « LES FORÊTS DE LA GAULE »
    ALPHONSE DAUDET « LES LETTRES DE MON MOULIN »
    ALPHONSE DAUDET «CONTES DU LUNDI »
    ALPHONSE DAUDET «LE PETIT CHOSE »
    ALPHONSE DAUDET «TARTARIN DE TARASCON »
    ANATOLE France « LA ROTISSERIE DE LA REINE PÉDAUQUE »
    ANGLAS DE PRAVIEL, CORRÉARD-SAVIGNY « NAUFRAGE DE LA FRÉGATE LA MÉDUSE »
    ANNE DE BRETAGNE « LE LIVRE D’HEURES »
    ANONYME « HISTOIRE DU ROI ARTHUR ET DES CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE »
    ANONYME « LE LIVRE D’HEURES À L’USAGE DE ROME »
    ANONYME « LE MÉNAGIER DE PARIS »
    ANONYME « MYSTÈRES DES VIEUX CHATEAUX DE France »
    ANONYME « STATUTA TERRAE ASPRAE »
    ANTOINE FRANÇOIS, ABBÉ PRÉVOST « MANON LESCAUT »
    ANTONIN MARC-AUREL « PENSÉES »
    APULÉE « L’ÂNE D’OR autrement dit LES MÉTAMORPHOSES »
    ARTHUR MANGIN « LES MYSTÈRES DE L’OCÉAN »
    ARTHUR RIMBAUD « ŒUVRE POÉTIQUE »
    ASCANIO CONDIVI « LA VIE PASSIONNÉE DE MICHEL-ANGE »
    AUGUSTE COMTE DE VILLIERS DE L’ISLE ADAM « CONTES CRUELS »
    AUGUSTE RODIN « LES CATHÉDRALES DE France »
    AUGUSTE VITU « PARIS, IL Y A CENT ANS »
    BERNARDIN DE SAINT-PIERRE « PAUL ET VIRGINIE »
    BLAISE PASCAL « PENSÉES »
    CAIUS SUETONIUS TRANQUILLUS SUÉTONE « LES VIES DES DOUZE CÉSARS »
    CHARLES BARON DE MONTESQUIEU « CONSIDÉRATIONS SUR LA GRANDEUR DES ROMAINS »
    CHARLES BARON DE MONTESQUIEU « LES LETTRES PERSANES »
    CHARLES BAUDELAIRE « LE SPLEEN DE PARIS »
    CHARLES BAUDELAIRE « LES PARADIS ARTIFICIELS »
    CHARLES BAUDELAIRE « ŒUVRE POÉTIQUE »
    CHARLES DE BEAUMON, CHEVALIER D’ÉON « MÉMOIRES »
    CHARLES LENTHÉRIC « LES VILLES MORTES DU GOLFE DE LYON »
    CHARLES PERRAULT « CONTES »
    CHARLES SCHMIDT « HISTOIRE ET DOCTRINE DES CATHARES »
    CHODERLOS DE LACLOS « LES LIAISONS DANGEREUSES »
    CHRISTOPHE COLOMB « JOURNAL DE BORD »
    CLAUDE TILLIER « MON ONCLE BENJAMIN »
    COLLECTIF « LE NOUVEAU TESTAMENT »
    CONFUCIUS « LES QUATRE LIVRES DE LA SAGESSE »
    DENIS DIDEROT « LA RELIGIEUSE »
    DOCTEUR HENRI TISSIER « LA CUISINE VÉGÉTALIENNE »
    ÉDOUARD-JULES CORROYER « HISTOIRE ET LÉGENDES DU MONT SAINT-MICHEL »
    ÉLIPHAS LÉVI « HISTOIRE DE LA MAGIE »
    ÉMILY BRONTË « LES HEUTS DE HURLEVENT »
    ERASME « ÉLOGE DE LA FOLIE »
    ERNEST BOSC « DICTIONNAIRE D’ARCHÉOLOGIE »
    ERNST THÉODOR WILHELM HOFFMANN « LES CONTES FANTASTIQUES »
    ESOPE « FABLES »
    ÉTIENNE dit, STÉPHANE MALLARMÉ « POÉSIES ET DIVAGATIONS »
    EUGÈNE BOSSARD « GILLES DE RAIS »
    FENIMORE COOPER « LE DERNIER DES MOHICANS »
    FRANCESCO COLONNA « LE SONGE DE POLIPHILE »
    FRANCISCO DE GOYA « LOS CAPRICHOS,COFFRET DE 80 SANGUINES »
    FRANÇOIS DE GUILHERMY « ITINÉRAIRE ARCHÉOLOGIQUE DE PARIS »
    FRANÇOIS DUC DE LA ROCHEFOUCAUD « RÉFLEXIONS ET MAXIMES »
    FRANÇOIS EUGÈNE VIDOCQ « MÉMOIRES »
    FRANÇOIS VILLON « ŒUVRE COMPLÈTE »
    FRANÇOIS VILLON « ŒUVRES »
    FRÉDÉRIC MISTRAL « MIREILLE »
    FRIEDRICH NIETZSCHE « AINSI PARLAIT ZARATHOUSTRA »
    GASPARD-FÉLIX TOURNACHON dit, NADAR « QUAND J’ÉTAIS PHOTOGRAPHE »
    GEORGE SAND « HISTOIRE DE MA VIE »
    GEORGE SAND « ROMANS CHAMPÊTRES »
    GEORGES DUPLESSIS « HISTOIRE DE LA GRAVURE ANCIENNE »
    GEORGES HANNO « LES VILLES RETROUVÉES »
    GEORGES-LOUIS LECLERC COMTE DE BUFFON « HISTOIRE NATURELLE DE L’HOMME »
    GEORGETTE PERRIN « LA CUISINE DE MA GRAND-MÈRE »
    GÉRARD DE SÈDE « LES TEMPLIERS SONT PARMI NOUS »
    GIORGIO PERRINI « ASPRA E GLI ASPRESI »
    GIORGIO PERRINI « PARIS DEUX MILLE ANS POUR UN JOYAU »
    GIORGIO PERRINI «HISTOIRE DU LOUVRE ET DES TUILERIES »
    GIORGIO PERRINI «LES AVEUX DES TEMPLIERS »
    GIOVANNI GIACOMO CASANOVA « HISTOIRE DE MA FUITE DES PLOMBS DE VENISE »
    GUILLAUME APOLLINAIRE « ALCOOLS »
    GUILLAUME DE LORRIS « LE ROMAN DE LA ROSE »
    GUSTAVE FLAUBERT « L’ÉDUCATION SENTIMENTALE »
    GUSTAVE FLAUBERT « MADAME BOVARY »
    HANS CHRISTIAN ANDERSEN « CONTES »
    HENRI ALBAN FOURNIER dit ,ALAIN-FOURNIER « LE GRAND MAULNES »
    HENRI HUBERT « LES CELTES, EXPANSION ET CIVILISATION »
    HERMANN OLDENBERG « BOUDDHA VIE ET RELIGION »
    HIÉROSME DE BARA « LE BLASON DES ARMOIRIES »
    HIPPOLYTE-LÉON-DENIZARD RIVAIL dit, ALLAN KARDEC « LE LIVRE DES ESPRITS »
    HOMÈRE « L’ILIADE »
    HOMÈRE « L’ODYSSÉE »
    HSU WEI « LOTUS D’OR OU LA MERVEILLEUSE HISTOIRE DE HSI MEN AVEC SES SIX FEMMES »
    IGNAZIO GENNARI « POÉSIE »
    JACOD ET WILHELM GRIMM « CONTES »
    JACQUES DE MAILLE « LA TRÈS JOYEUSE HISTOIRE DU GENTIL SEIGNEUR DE BAYART »
    JEAN COSSON « LES INDUSTRIELS DE LA FRAUDE FISCALE »
    JEAN DE LA BRUYÈRE « LES CARACTÈRES OU LES MŒURS DE CE SIÈCLE »
    JEAN DE LA FONTAINE « ŒUVRES DIVERSES »
    JEAN SIRE DE JOINVILLE « HISTOIRE DE SAINT LOUIS »
    JEAN-ANTHELME BRILLAT-SAVARIN « PHYSIOLOGIE DU GOÛT »
    JEAN-BAPTISTE CLÉRY « JOURNAL »
    JEAN-FRANÇOIS CHAMPOLLION «LA GRAMMAIRE ÉGYPTIENNE »
    JEAN-FRANÇOIS CHAMPOLLION «PANTHÉON ÉGYPTIEN »
    JEAN-HENRI FABRE « LE MONDE MERVEILLEUX DES INSECTES »
    JEAN-MARIE ERTLÉ « SORCIERS, MAGICIENS ET ENCHANTEURS DE NOS TERROIRS »
    JOACHIM DU BELLAY « POÉSIES »
    JOHANN EHRD VON NAXAGORAS « LE GRAND TRAITÉ D’ALCHIMIE »
    JOHANN WOLFGANG VON GOETHE « FAUST ET LE SECOND FAUST »
    JONATHAN SWIFT « VOYAGES DE GULLIVER »
    JOSEPH FOUCHÉ « MÉMOIRES »
    JOSEPH MICHAUD « HISTOIRE DES CROISADES »
    JULES BOIS « LE SATANISME ET LA MAGIE »
    JULES MICHELETS « LA SORCIÈRE »
    JULES PIZZETTA « HISTOIRE D’UNE FEUILLE DE PAPIER »
    JULIETTE DROUET « LETTRES À VICTOR HUGO »
    JUST-JEAN-ÉTIENNE ROY « LES TEMPLIERS, HISTOIRE ET PROCÈS »
    JUST-JEAN-ÉTIENNE ROY «HISTOIRE SINGULIÈRE DE LA CHEVALERIE »
    LAO TSEU « TAO-TO-KING »
    LAURENCE STERNE « LE VOYAGE SENTIMENTAL EN France ET EN Italie »
    LÉON GALIBERT « HISTOIRE DE LA RÉPUBLIQUE DE VENISE »
    LÉONARD DE VINCI « TRAITÉ DE LA PEINTURE »
    LOUIS MARIE JULIEN VIAUD dit ,PIERRE LOTI « PÊCHEUR D’ISLANDE »
    LOUIS-ANTOINE DE BOUGAINVILLE « VOYAGE AUTOUR DU MONDE »
    MADAME DE STAAL « MÉMOIRES »
    MAÎTRE FREYDIER « PLAIDOYER »
    MAO TSÉ-TOUNG « LE LIVRE ROUGE »
    MARCO POLO « LE LIVRE DES MERVEILLES »
    MARIE DE RABUTIN CHANTAL MARQUISE DE SÉVIGNÉ « LETTRES CHOISIES »
    MARIE-MADELEINE COMTESSE DE LA FAYETTE « LA PRINCESSE DE CLÈVES »
    MARIUS SEPET « HISTOIRE DE JEANNE D’ARC »
    MONSEIGNEUR BOUVIER « LES ARCANES DU DIABLE »
    NAPOLÉON BONAPARTE « LETTRES DE NAPOLÉON À JOSÉPHINE »
    NICOLAS GOGOL « TARASS BOULBA »
    NICOLAS LE ROUGE « LE KALENDRIER DES BERGIERS »
    NICOLAS MACHIAVEL « LE PRINCE »
    NICOLAS MACHIAVEL « LE PRINCE AVEC LES COMMENTAIRES DE NAPOLÉON »
    PAOLO BELLINI « HISTOIRE DE LA GRAVURE MODERNE »
    PAUL GUÉRIN « LA VIE DES SAINTS »
    PHILIPPE GROUVELLE « MÉMOIRES HISTORIQUES SUR LES TEMPLIERS »
    PIERRE DE BOURDEILLES dit, BRANTOME »
    PIERRE DE SAINT-CLOUD « LE ROMAN DE RENART »
    PIERRE GUSMAN « POMPÉI »
    PIERRE PAUL DUBUISSON « ARMORIAL DES PRINCIPALES MAISONS DU ROYAUME »
    PIERRE ZACCONE « HISTOIRES DES SOCIÉTÉS SECRÈTES »
    PLATON « LE BANQUET »
    PUBLIUS OVIDIUS NASO dit, OVIDE « L’ART D’AIMER-LES AMOURS-LES HÉROÏDES »
    RAYMOND JOLIET « LE SECRÉTAIRE GALANT »
    RENÉ DUGAY-TROUIN « MÉMOIRES »
    ROBERT-FREKE GOULD « HISTOIRE DE LA FRANC-MAÇONNERIE »
    ROBERT-LOUIS STEVENSON « L’ILE AU TRÉSOR »
    ROGER DE RABUTIN COMTE DE BUSSY « HISTOIRE AMOUREUSE DES GAULES »
    ROI DE France LOUIS XI « LES CENT NOUVELLES NOUVELLES DU ROY LOUIS XI »
    ROI DE France LOUIS XIV « MÉMOIRES DE LOUIS XIV »
    SAINT FRANÇOIS D’ASSISE « LES FIORETTI »
    SARAH BERNHARDT « MÉMOIRES-MA DOUBLE VIE »
    SILVIO PELLICO « MES PRISONS »
    SIR ARTHUR CONAN DOYLE « LES AVENTURES DE SHERLOCK HOLMES »
    THÉOPHILE GAUTIER « LE CAPITAINE FRACASSE »
    TUROLDUS ou THÉROULDE ou TUROLD « LA CHANSON DE ROLAND »
    VASCO DE GAMA « DÉCOUVERTE DE LA ROUTE MARITIME DES ÉPICES »
    WALTER SCOTT « IVANHOÉ »
    YVAN GALIKOFF « DICTIONNAIRE DE L ‘OCCULTISME ET DE LA MAGIE »
    COLLECTION EN 2 VOLUMES 23
    ALEXANDRE DUMAS « LA DAME DE MONSOREAU »
    ALEXANDRE DUMAS « LA REINE MARGOT »
    ALEXANDRE DUMAS « LES QUARANTE CINQ »
    ALEXANDRE DUMAS « LES TROIS MOUSQUETAIRES »
    ALEXANDRE DUMAS « VINGT ANS APRÈS »
    CARDINAL DUC DE RICHELIEU « MÉMOIRES »
    CHARLES BARON DE MONTESQUIEU « L’ESPRIT DES LOIS »
    CHARLES DARWIN « L’ORIGINE DES ESPÈCES »
    CHARLES DICKENS « DAVID COPPERFIELD »
    COLLECTIF « LA GRANDE BIBLE DE TOURS »
    EDGAR ALAN POE «HISTOIRES EXTRAORDINAIRES »
    FÉDOR DOSTOÏEVSKI « CRIME ET CHÂTIMENT »
    HÉRODOTE D’HALICARNASSE « HISTOIRES »
    JEAN DE LA FONTAINE « CONTES »
    JEAN JACQUES ROUSSEAU « LES CONFESSIONS »
    JEAN-FRANÇOIS DE GALAUP COMTE DE LAPÉROUSE « VOYAGE AUTOUR DU MONDE »
    JULES CÉSAR « LA GUERRE DES GAULES »
    LAISNEL DE LA SALLE « CROYANCES ET LEGENDES »
    LÉON TOLSTOÏ « GUERRE ET PAIX »
    MARGUERITE DE NAVARRE « L’HEPTAMÉRON »
    MICHEL DE NOSTREDAME dit NOSTRADAMUS « LES ORACLES »
    NAPOLÉON BONAPARTE «LETTRES DE NAPOLÉON À MARIE LOUISE »
    PIERRE DE RONSARD « LES AMOURS »
    COLLECTION EN 3 VOLUMES 9
    COMTE D’ARTAGNAN « MÉMOIRES »
    DANIEL DE FOË « ROBINSON CRUSOË »
    DANTE ALIGHIERI « LA DIVINE COMÉDIE »
    EDMOND ROSTAND « THÉÂTRE »
    HIPPOCRATE « L’ART MÉDICAL »
    JEAN BOCCACE « LE DÉCAMÉRON »
    JEAN DE LA FONTAINE « CONTES »
    JEAN RACINE « THÉÂTRE »
    MARIE FRANÇOIS ARROUET DE VOLTAIRE « CONTES ET ROMANS »
    COLLECTION EN 4 VOLUMES 11
    ALEXANDRE DUMAS « LE COMTE DE MONTE-CRISTO »
    ALEXANDRE DUMAS « LE VICOMTE DE BRAGELONNE »
    EMMANUEL-AUGUSTIN MARQUIS DE LAS CASES « MÉMORIAL DE SAINTE-HÉLÈNE »
    EUGÈNE SUE « LES MYSTÈRES DE PARIS »
    FRANÇOIS RABELAIS « ŒUVRES »
    JEAN DE LA FONTAINE « FABLES »
    LOUIS CONSTANT WAIRY « MÉMOIRES »
    MARQUIS DE SADE « LA NOUVELLE JUSTINE suivie de L’HISTOIRE DE JULIETTE SA SŒUR »
    MICHEL DE MONTAIGNE « LES ESSAIS »
    MIGUEL DE CERVANTES SAAVEDRA « DON QUICHOTTE »
    VIRGILE « L’ÉNÉÏDE »
    COLLECTION EN 5 VOLUMES 1
    COMTESSE du BARRI « MÉMOIRES »
    COLLECTION EN 6 VOLUMES 5
    ANTOINE GALLAND « LES MILLE ET UNE NUITS, CONTES ARABES »
    CHARLES MAURICE de TALLEYRAND « MÉMOIRES »
    FRANÇOIS RENÉ DE CHATEAUBRIAND « MÉMOIRES D’OUTRE TOMBE »
    JEAN-BAPTISTE POQUELIN dit, MOLIÈRE « ŒUVRES COMPLÈTES »
    MARCEL PROUST « RECHERCHE DU TEMPS PERDU »
    COLLECTION EN 7 VOLUMES 3
    JULES MICHELET « RÉVOLUTION FRANÇAISE »
    MAURICE ROUX « ORDRE DE LA NOBLESSE »
    PAUL VERLAINE « ŒUVRE POÉTIQUE »
    COLLECTION EN 8 VOLUMES 2
    ANDRÉ MASSENA « MÉMOIRES »
    WILLIAM SHAKESPEARE « ŒUVRES COMPLÈTES »
    COLLECTION EN 10 VOLUMES 2
    COMTESSE de SÉGUR « ŒUVRE ROMANESQUE »
    HENRI BEYLE dit, STENDHAL « L’ŒUVRE ROMANESQUE »
    COLLECTION EN 12 VOLUMES 1
    GUY de MAUPASSANT « ŒUVRE COMPLÈTE »
    COLLECTION EN 14 VOLUMES 2
    MARCEL PAGNOL « ŒUVRE COMPLÈTE »
    VICTOR HUGO « ŒUVRE ROMANESQUE COMPLÈTE »
    COLLECTION EN 16 VOLUMES 1
    DUCHESSE D’ABRANTÈS « MÉMOIRES »
    COLLECTION EN 19 VOLUMES 1
    JULES MICHELET « HISTOIRE DE FRANCE »
    COLLECTION EN 20 VOLUMES 1
    ÉMILE ZOLA « LES ROUGON-MACQUART »
    COLLECTION EN 22 VOLUMES 1
    DUC de SAINT-SIMON « MÉMOIRES »
    COLLECTION EN 28 VOLUMES 1
    HONORÉ de BALZAC « LA COMÉDIE HUMAINE »
    COLLECTION EN 32 VOLUMES 1
    JULES VERNE »LES VOYAGES EXTRAORDINAIRES »
    COLLECTION EN 43 VOLUMES 1
    VICTOR HUGO « L’ŒUVRE COMPLÈTE »
    SOIT UN TOTAL DE 590 VOLUMES

  71. Et bien… Après m’être dit que je m’acheterai bien les livres clothbound classics de chez Pinguin (http://www.penguin.co.uk/static/cs/uk/0/pubsetpages/clothboundclassics/index.html), j’ai repensé à JDB pour les livres français, ma mère en ayant dans sa bibliothèque. Je me rappelle, quand j’étais petite, j’étais émerveillée, on pouvait s’acheter de « beaux livres » en « or »!!
    Enfin bref, ayant un peu murie depuis, j’ai cherché des éditeurs de « beaux livres reliés » (qui ne me ruinent pas) et suis tombée sur ce forum (bien que j’ai l’impression d’être arrivée après la bataille).
    Je remercie Bertrand qui a donné les adresses de librairies parisiennes (Coulet, Sourget, Thomas-Scheler, Harrington et autres..). J’irai y faire un tour quand je serai à Paris, c’est toujours très agréable.
    La Pléiade maintenant… Je DETESTE le papier, fin comme du papier à cigarette. En parlant de livres que l’on achète juste pour dire « t’as vu, j’ai un bouquin de ‘La Pléiade’! ». Impossible de les lire. Mais peut-être que quelqu’un pourrait me dire s’il y en a dans cette collection avec un papier un peu plus épais, pour que, vous savez, je puisse les LIRE!
    JDB, oui, c’est populo maintenant, facile de s’en moquer (très aimable Zosimos, la remarque sur les « mongoliens »). Mes parents étaient très heureux de s’offrir leurs premiers « beaux livres », et de me les laisser plus tard.
    N’oubliez pas messieurs dames: ce qui compte, c’est le beau TEXTE, la belle littérature, la sublime & passionnante histoire qui vous emporte. Et c’est agréable quand le livre est relié de cuir, c’est vrai.
    Alors je ne sais pas si j’achéterai un JDB ou pas.. Peut-être. Si je trouve la couverture belle… et si j’aime le TEXTE.

  72. Merci pour votre message. Non Gallimard ne propose pas dans la Pléiade de papiers différents. Par contre si vous passez à Paris, allez à la librairie Gallimard qui propose un certain nombre de tirages de tête sur beau papier de certains romans. Ce sera plus cher mais vous aurez un beau livre en main.
    Bien cordialement
    Léo

  73. merci Anne Laure pour votre gentil commentaire qui ne dénigre en rien les personnes qui trouvent les JDB très beaux, c’est certains il y a toujours suppérieure ! mais quand même , ce sont déjà de beaux livres

  74. Ah les JdB, la facilité du monde moderne, l’excuse suprême du « c’est trop dur de connaitre les bonnes adresses ».
    24 ans, un budget étudiant (autant dire pas grand chose) et pourtant j’achète des livres anciens au même prix que ces éditions modernes. Dernier achat en date ? Du contrat social, de Rousseau, fin XIXe, pour 40 €. Moins cher que JdB, quelles excuses avez-vous ? On trouve facilement ce que l’on cherche sur internet, il se trouve des livres anciens sur Priceminister, Abebooks, et sinon rien ne vaut le détour chez un bouquiniste.
    Non vraiment, c’est trop simple de venir dire que l’on est provincial, à petit budget, que le livre ancien ne fait pas assez de pub, je sais bien qu’aujourd’hui vous aimeriez que tout vous soit servi sur un plateau, ça s’appelle la fainéantise intellectuelle.

  75. en campagne, il est déjà difficile parfois de trouver un livre moderne à un pri correct, a!ors vous penser pierre patoux, trouver un fin XIX ème pour moins de 40 euros ! autant chercher une pépite d’or ! il n’y a qu’un connaisseur éventuellemnt dans les brocantes qui vont reprendre, mais désormais même quelque chose sans valeur, les vendeurs tentent de vous arnaquer avec leurs belles paroles !
    cordialement à toutes et à tous

  76. Vous avez lu un peu vite son message Patricia, il a bien précisé que l’on peut acheter sur Internet bien des choses… Les brocantes même dans une grande ville ne vont apporteront rien… car on ne trouve rien… Je vous conseille absolument ebay, on se fait vraiment plaisir…

    Léo

  77. pardonnez-moi Pierre, c’est sans doute encore les effets de l’opération que je viens de subir et du fait, j’ai du lire entre les lignes ! effectivement sur ebay ou delcampe il arrive de belles découvertes, encore pardon et merci Léo de m’avoir signaler mon erreur
    bonne soirée
    patricia

  78. pour Anne-Laure : je ne partage pas son aversion des livres de la Pléïade. Le papier est fin, certes, mais très très très résistant. Les caractères sont petits mais lisibles. Le texte est souvent le meilleur possible. Les textes de présentation et les notes sont surabondantes.
    La reliure est solide. Les volumes sont compacts, bien plus que dans n’importe quelle autre édition.
    Bref, pour emmener en voyage, c’est parfait ! j’ai toujours 2 ou 3 pleïades pour cet usage.
    Bien sûr, ce n’est pas de la bibliophilie. Mais c’est indispensable.

  79. Tout à fait d’accord avec vous Calamar, les livres de la Pléiade recueillent aussi mon adhésion : une présentation de grande qualité et de grande sobriété. Lorsque je souhaite me procurer rapidement un ouvrage classique, c’est généralement dans cette voie que je m’engage. On peut d’ailleurs trouver facilement, d’occasion, beaucoup de ces volumes et souvent en parfait état, seule parfois la jaquette est légèrement passée ce que je considère comme secondaire. La décote est parfois substantielle mais n’atteint jamais celle des JdB – un signe !
    René

  80. Bonjour,
    Article très interessant pour quelqu’un comme moi qui essaie de s’initier à la bibliophilie, que j’ai encore parfois un peu de mal à différencier des beaux livres. J’ai l’impression que la définition entre les deux est très peu concrète et dépend parfois de l’avis de chacun. Sauf si bien sur un livre est numéroté ou dédicacé…Dans ce cas là la différence ne fait plus aucun doute. J’aurais en tout cas voulu savoir l’avis des bibliophiles sur cette question : Selon vous, les éditions Diane de Selliers publient t’elles des livres de bibliophilie ou des beaux livres dans des collections « de luxe »?

  81. Merci pour votre commentaire. Pour les éditions Diane de Selliers, pour moi ce sont des beaux livres, ce qui pourrait intéresser le (la) bibliophile serait un livre de Diane de Selliers en petit tirage, numéroté avec dédicace ou alors un exemplaire enrichi (dessin préparatoire…)… On rentre alors dans la bibliophilie… Selon l’encyclopédie Larousse un bibliophile « est défini comme une « personne qui aime, qui recherche les livres rares et précieux ». » J’espère que cela vous aidera..

    Bien cordialement
    Léo

  82. Si JDB ne vous satisfait pas et que la reliure toile éditeur vous agrée je vous recommande les productions du Club français du Livre des années 50 et 60. De très bons livres classiques (les Portiques notamment) ou contemporains dans des reliures très innovantes. On entrouve en très bon état à des prix raisonnables.

    Sur le long terme le CFL mangera à mon avis JDB

  83. si vous voulez des livres récents, bien édités et bien reliés, ne pas oublier l’Imprimerie Nationale, et notamment sa collection « Lettres Françaises ». Le tirage est assez important (5000 ex) mais il y a un tirage restreint avec litho originale, et c’est une vraie édition, pas un fac similé… Se trouve facilement en occasion sur internet.

  84. Les éditions Jean de Bonnot sont une arnaque intellectuelle et artisanale absolue. Il n’y a même pas à tergiverser. Collectionner ces ouvrages n’a stricto sensu aucun rapport avec la bibliophilie, il ne faut pas confondre « l’amour des livres » avec « l’amour du fric », et si les deux peuvent cohabiter ce n’est pas le cas ici.

    N’importe quel livre de poche à plus de charme que cette collection façonnée comme des barils de lessives. La seule valeur qu’ils n’auront jamais et qu’on ne peut leur enlever est leur prix TTC.

    Les régimes totalitaires brûlent les livres, Jean de Bonnot les noie.

  85. Merci pour l’article! et la discussion est une somme d’infi pour l’apprenti bibliophile ou -mane que je suis;en effet les soucis judiciaire sont interressant pour connaitre la santé de l’entreprise et donc son avenir ce qui a interet sur le potentiel de cotes mais reste assez délateur dans l’esprit pour casser cette éditions,
    Ainsi plusieurs remarques a debattre: si ce ne sont peut etre pas les meilleurs affaires du moment et vos conseils d’expert sont tres interressants et me feront voir et penser ailleurs comme proposé,néanmoins,il est peut etre plus honnete et interressant de parler QUALITE/PRIX INTRINSEQUE?(peut on se faire une idéé sur le vieillessement?ECT…)car les couvertures sont souvent tres belles et originales(effet surprise face a une œuvre d’art?),le papier semble de belle facture,les gravures illustrations intérieures souvent d’époques,avec des matériaux(cuir,or,argent) qui semble malgres tout précieux? de meme,le tirage peut etre élevé me semble sous évalué par rapport a une demande internationale potentielle en devenir?avec un « savoir faire Français » a la « luxe et culture »? L e coté industriel n’echape qu’aux naifs mais le résultat n’est il pas a la hauteur? la valeur du texte dans l’objet sur le long terme avec un crénaux qui se perd? si de bonnot disparait,que restera t il a l’avenir? la valeur en sera t elle impactée?
    Qu’en pensez vous??

  86. Actuellement sur Ebay France, on trouve plus de 1000 JdB, la plupart à moins de 10 € le volume et plus blanc que blanc … je veux dire plus neuf que neuf – somptueux, rutilants …

  87. en effet,je suis bien cette affaires,cependant certains sont plus rarement vendus que dautres… pas forcemment plus cher,JAIMERAIS QUE LON REPONDE A MES QUESTIONS sus nommées,afin d’approfondir le debat,la valeur d’un livre nétant pas forcemment la « cote » mais son attrait present et a venir:ainsi,qu’en est il du QUALITE/PRIX et de la VALEUR INTRISEQUE d’autre part,nous parlons d’une jeune maison dédition(a part faut il le reconnaitre?) finalement et pas de 19e siecle…je vous invite a la Prospective sur le sujet,Merci!

  88. Et Marcel Proust dans tout cela? Vous l’avez eu entre vos mains « A la Recherche du Temps Perdu » aux Editions JDB.? Il en a eu du courage Monsieur de Bonnot, de le proposer aux gueux à un vil prix. Quelle délectation cette lecture sensible, jusqu’au bout des doigts, du temps retrouvé. Et tant pis pour tous ceux qui l’ont définitivement perdu parce qu’ils ne l’ont jamais eu (entre les mains). Ils ne l’auront jamais cette vraie préciosité rare dont ils disent se parer. A ceux qui jettent les pierres dans le jardin d’à côté, je préfère les pétales de ces jeunes filles qui tapissent le mien, de page en page.
    A fleuret moucheté,
    R.P.

  89. Après lecture de ces commentaires je donne mon avis.
    Evidemment pour qui aime le livre ancien, Jean de Bonnot n’a pas d’intérêt.
    Mais pour qui désire un livre neuf cousu avec un papier de très belle qualité et en cuir, j’ai eu beau chercher je n’ai rien trouvé.
    Donc la seule réponse semble Jean de Bonnot.
    Alors avant de porter des critiques sur quelque chose, pour ne pas être hors sujet et paraitre idiot, il ne faut pas oublier de comparer ce qui est comparable non ?
    J’achète Jean de Bonnot, j’ai pourtant souvent recherché mieux en neuf sans jamais le trouver. Je suis vraiment preneur si quelqu’un a une piste.
    Un Jean de Bonnot c’est le contact du cuir, son ordeur, un papier superbe, du cousu, des gravures d’une inhabituelle qualité aussi.
    J’avoue avoir la bassesse de prendre presque autant de plaisir avec « l’objet livre » qu’avec son contenu.
    Mais évidemment si on cherche un livre de grande valeur, ce n’est pas dans du neuf qu’on trouvera son bonheur, mais plutot dans la pâtine du temps.

  90. La Pléiade ne vous semble pas une alternative acceptable ?
    En termes de contenus, de choix littéraires et de tendance à l’exhaustivité c’est pour l’instant mon choix.
    Leur reliures est-elle moins qualitative ?
    J’accepte en revanche le contre-argument du papier bible et des petits caractères qui ne peuvent plaire à tous.

  91. bonjour !
    j’ai lu ces commentaires avec beaucoup d’intérêt : je possède des JDB depuis 1973;ils ont fait face à de nombreuses manipulations, lectures et re- lecture, déménagements.. Ils restent en parfait état ! ils supportent très bien la poussière (hé oui !) car ils sont dorés sur tranche ; je possède aussi quelques Pléiade; difficile de comparer ! ces derniers sont moins confortables à lire ( je vieillis …) ! pour ce qui est de leur valeur vénale : je m’en fiche complètement , car j’aime l’objet « livre » , le sentir, le manipuler, le lire … et ne pas hurler de frayeur si quelqu’un le manipule ; j’en avais prêté un à ma petite belle sœur qui préparait son bac : elle s’en souvient encore ( il y a 20 ans ) ; un livre de poche la laisserait de marbre … et une édition à xxxx euros : je ne l’aurais pas prêtée!

  92. Je découvre ce site très intéressant et cette conversation qui ne l’est pas moins. J’ai lu presque tous les messages et j’avoue que je reste « interloqué » par la suffisance voir la pédanterie, si si… Autant que par la justesse et le bon sens de certain propos. La bibliophilie « dans mon esprit » et d’abord l’attention que l’on accorde à « l’objet livre » : Rareté, qualité et prix (Pas toujours en rapport d’ailleurs…). Notion qu’en tant qu’amateur de « bons » et « beaux » ouvrages je ne conteste pas mais qui me parait extrêmement réductrice et très « volatile », « changeante »…! Ma modeste bibliothèque d’environ 1200 ouvrages me procure infiniment de plaisir et pourtant, aucun livre à proprement parler de bibliophilie. Ayant à faire des choix, je préfère quelques bon texte en JdB et, ayant quelque peu préservé mon « pouvoir d’achat » livresque, me procurer les auteurs et contenus qui me passionnent que faire l’impasse sur ces derniers pour n’avoir « que » la satisfaction de me dire que tel ou tel ouvrage n’a était tiré qu’en « X » exemplaire et vaut une fortune. Ma culture personnelle autant que la conception que je me fait d’une bibliothèque personnelle me l’interdirai! A chacun ses choix…! Possédant quelques JdB, ces derniers, quel qu’en soit les jugement de certains (es) sont d’excellentes factures mais ne sont pas « et de loin » des livres de bibliophilie. Je ne me considère donc pas comme tel et peut-être « heureusement (?!) » Je déplore par ailleurs la pauvreté de l’offre éditoriale en France autant que la raréfaction de livres correct (Je veux dire cousu et couvertures « toilées » au minimum) et l’invasion d’ouvrage dont la présentation est indigne du contenu. La nécessité économique prévaut…
    Bien cordialement

  93. Bien que je sois loin d’être un spécialiste, je voudrais rappeler qu’il n’y a pas une, mais des bibliophilies. Cette notion a fortement évolué au cours des temps, au XIXe siècle, on a cassé des reliures plein veau de livres du XVIIIe ou antérieurs, pour les remplacer par des vêtures de luxe en maroquin abondamment décorées à l’or : une pratique discutable et aujourd’hui totalement abandonnée, du moins faut-il l’espérer ! La bibliophilie ne répond donc pas nécessairement aux critéres que vous évoquez : rareté, qualité, prix ; on rencontre quantité d’ouvrages des XVIe et XVIIe, fort rares et fort bon marché dont le sujet n’intéresse personne. En dehors des amateurs de reliures prestigieuses et de raretés introuvables, il y a des collectionneurs de livres populaires, comme les almanachs, qui ne manquent pas de charme ; des collectionneurs de cartonnages romantiques qui étaient dédaignés il n’y a pas si lontemps ; et que dire des amateurs de bandes dessinées, un nouveau créneau où certaines pièces atteignent aujourd’hui des prix astronomiques.
    Beaucoup de « bibliophiles » se retrouvent dans toutes ces catégories à la fois.
    Le livre ancien recèle bien d’autres charmes : des marques d’appartenance, des ex-dono, des envois et parfois des trouvailles inattendues – il m’est arrivé tout dernièrement de découvrir un joli canivet glissé entre deux pages. Il y a aussi ce qui ne se laisse pas décrire : le plaisir sensuel et « atmosphèrique » ! Un exemple récent, une édition du début XVIIIe des oraisons funèbres de Bossuet, dans une modeste reliure plein veau : la lecture offre une sensation que ne saurait procurer une édition récente, même « luxueuse »et d’un prix plus élevé. « On se sent bombardé par les atomes de présence et de vie, dont chaque chose ancienne dispose par millions ».
    Outre le Blog de Léo, je conseille vivement la lecture des références qu’il cite, notamment le « Blog du Bibliophile », articles et commentaires. On peut y passer de longues heures très instructives, heures qu’il faudra évidemment dérober à la lecture des livres – au XIXe, Charles Nodier disait déjà que le bibliophile passe plus de temps dans les catalogues et les bibliographies que dans ses livres.

    René

  94. Vous avez totalement raison quand vous évoquez les différentes « notions » que recouvre, aujourd’hui, le terme « bibliophilie » et « bibliophile ». Il est tout aussi vrai que certains ouvrages anciens et rares mais dont « le sujet n’intéressent personne » se trouvent à petits prix ou à des tarifs très raisonnable ; d’ou mon assertion : [l’attention que l’on accorde à « l’objet livre » : Rareté, qualité et prix (Pas toujours en rapport d’ailleurs…)]. et encore :
    [Notion qu’en tant qu’amateur de « bons » et « beaux » ouvrages je ne conteste pas mais qui me parait extrêmement réductrice et très « volatile », « changeante »…!]
    Ce qui signifie que, selon l’époque, la mode, l’intérêt éditorial du moment, etc… la rareté ne « correspond » pas au prix et inversement, idem pour la qualité. Donc, nous avons bien le même point de vue là-dessus.
    Je pointé quand même la dissociation entre l’objet et le sujet. Hors, pour moi, un livre n’est pas un « objet » comme les autres. Je conçois donc la « bibliophilie » et donc le « bibliophile » au sens « noble » du terme. Il est clair que certain collectionne des bouchons de bouteilles (buttappoenophile) qui vaudront peut-être une fortune plus tard et qui, de toute façon, leur apporte d’immense satisfaction…

    Je sais que cela peut paraitre très réducteur et même pédant je le reconnais mais personnellement, je ne peux comparer et affubler du même qualificatif un homme qui aura passé sa vie et ses moyens à rassembler et à lire des textes fondamentaux de la langue Française (Pour pousser le trait!) et le collectionneur de BD! En m’excusant par ailleurs et par avance auprès d’eux s’ils s’en trouvais qui devaient être froissés par cette conception très « académique » peut-être, erroné certainement, du « fait » de la bibliophilie et du bibliophile. J’ajoute que je ne prêtant pas être dans le vrai en écrivant et en pensant cela mais c’est ma conception du « bibliophile » ou, si l’on veut, de « l’amateur  » de bels ouvrages : Contenu comme contenant!

  95. @René

    Excellent commentaire qui rejoint tout à fait ma conception de la bibliophilie

    @Eric

    à mon avis (si l’on veut revendre derrière) mieux vaut collectionner des BD que les grands textes de la langue française ;-))
    Encore mieux les deux si c’est possible.
    Léo

  96. Heureux que cette discussion soit alimentée par des propos de qualité : tout cela est très intéressant.

    À propos de l’acception actuelle du terme « bibliophilie », il faut aller au Salon du livre de Paris (entre autres) pour voir qu’en neuf il s’agit d’ouvrages très coûteux (mais il est vrai très beaux). Sur un plan pratique ces chefs-d’œuvre aux reliures incrustées de pierres semi-précieuses ne sont pas très simples à emporter dans le train, ou même à lire au lit !

    Sur les collectionneurs de BD : je le fus moi-même, à une époque pourtant récente où l’on pouvait se procurer des ouvrages rares à vil prix, même dans les ventes aux enchères. Depuis quelques années, ces ventes sont réservées à des investisseurs, éventuellement à de (très) rares collectionneurs (très) fortunés. Sur les ventes les plus spectaculaires, certains originaux de Tintin ont atteint des sommes absolument inimaginables.

    Enfin, pour revenir aux JDB, oui, ce sont de beaux livres, et – même si je leur préfère les Pléiade – il me paraît vraisemblable que j’y viendrai, ne serait-ce que pour la taille des caractères imprimés. Reste qu’il faut tout de même de la place pour stocker tout ça si l’on est un gros lecteur…

  97. Freddy je vous rassure : il ne faut pas aller au salon du livre pour des ouvrages de bibliophilie. Il suffit d’aller au salon Page à Paris (http://www.pages-livresdartiste.info/). ON trouve des ouvrages de bibliophilie contemporaine à tous les prix.

    Pour la BD il faut attendre quelques dizaines d’années. Les BD des 20 dernières années (je pense notamment aux ouvrages de l’Association, au Fremok) deviendront avec le temps très recherchés. Il faut juste patienter un peu…

    Léo

  98. Merci pour ce lien. Je suis très intéressé par l’existence d’ouvrages de bibliophilie « à prix contenu ». Je ferai tout pour me rendre à cette manifestation.

    Les éditeurs de BD, justement, ont fait de très gros efforts dans les rééditions des albums historiques (notamment sur Tintin ou Spirou et Fantasio, mais également sur les collections du Lombard…) en vendant à prix « accessible » des rééditions de très grande qualité (dos toilé, papier chloré, impression à l’identique, séries limitées…).

  99. Comme toujours, le mieux est l’ennemi du bien. Il est bien évident que pour un authentique bibliophile JDB n’est au mieux qu’un pis-aller. Mais on n’achète pas nécessairement que pour soi-même. dans mon cas par exemple j’achète JDB parce qu’en épluchant certaines librairies spécialisées on arrive à négocier d’assez beaux exemplaires surtout en collections complètes de classiques en-dessous de 15 euros le volume. Or c’est le prix de la littérature de gare aujourd’hui.
    J’offre ainsi la possibilité à mes petits-enfants, quand le retour au Livre se fera car je crois qu’il se fera nécessairement, de consulter une vraie bibliothèque avec la plupart des classiques et quelques auteurs qui reviendront sans doute à la mode. Cela ne m’empêche pas de me faire un petit plaisir avec de vrais beaux livres à l’occasion : le but n’est pas le même…
    Mais l’un des amis commentateurs a raison me semble-t-il : une bibliothèque cohérente est difficile à trouver aujourd’hui, la Pléïade n’est pas une solution praticable pour la plupart d’ente nous. Alors…?
    Cordialement

  100. Je viens de trouver dans une brocante un exemplaire comme neuf des « confessions d’un enfant du siècle  » de Musset. Je voulais justement le lire. A 5 €, je trouve le prix canon !

  101. Bonjour Jean,
    Pourquoi dites-vous que La Pléiade n’est pas une solution « praticable » ? Leur compacité, la qualité de leur reliure et leur pérennité désormais prouvée en font quand-même un candidat sérieux, non ?

  102. Bonjour à tous,

    Pour commencer, je remercie tout ces commentaires passionnés, très intéressant à lire.

    Pour ma part je ne suis ni un fervent défenseur ou détracteur de JDB. Je m’explique, j’ai découvert cette collection récemment, chez un libraire qui avait l’intégrale de Juliette de SADE en tirage de tête pour 100€. Certains hurleront que je l’ai acheté, d’autre diront que j’ai bien fait. Je tiens surtout à dire ce qui me plait dans ces livres.

    Première chose qui a souvent été souligné, un papier de qualité et des caractères qui me conviennent. Ouf , je ne vois pas au travers des pages. Le côté cuir me plait pour commencer une collection. J’ai vu que pléiade sortait la même chose en 1 seule volume à 66€ neuf. Pour ma part, si c’était à refaire, je reprendrais JDB car l’objet me plait.

    Deuxième point, tout dans les vieux livres n’est pas bon à prendre pour un lecteur tel que moi, j’adore les vieux livres, mais je déteste si ceux ci ont des taches et une odeur d’humidité ( je suis tolérant jusqu’à un certain point) , je déteste courir après les pages qui se décrochent , je déteste passer chez un bouquiniste, craquer sur un livre à 30€ et passer au suivant la semaine suivante et le trouver à 10€.

    Je peux comprendre les gens qui achètent JDB, Ils sont certains de payer leurs livre 40€, que celui ci ne sera ni taché, ni handicapé de quelques pages…

    Je voudrait faire le point sur un sujet que je maîtrise, la BD. Prenons en exemple une BD récente : BLACKSAD tome 1 1er tirage, voilà une BD qui n’a pas 15 ans qui vaut déjà plus de 150€. Pourquoi devrais je conseiller à un ami d’acheter plutôt celui ci qu’un exemplaire à la FNAC pour 15€ neuf ou chez un bouquiniste pour 10 à 12€ d’occaz? Une seule raison à cela : la collection! Si mon amis souhaite juste le lire, qu’il achète une édition récente. Il veut que ça ne lui coûte pas chère? Lit le sur tablette! ( même si cette solution m’exaspère).

    Le plaisir au delà de la lecture elle même ne peut être que de trois types:

    – Instantané, facile à trouver, la consommation rapide ( poche, tablette…)

    – Le plaisir de l’objet ( Neuf ou d’occasion, avoir un livre en mains)

    – Le plaisir de l’objet un peu plus rare , que l’on à déniché chez un bouquiniste ou ailleurs ( vieilles édition, 1er parution …)

    Enfin pour terminer sur une adresse, j’ai la chance de vivre à NANCY, et en LORRAINE, nous avons la chance d’avoir le Village du livre : FONTENOY LA JOUTE. Il y à une quinzaine de bouquinistes ouvert tout les dimanches.

    http://www.fontenoy-la-joute.com/

    Bonne journée à tous

  103. jais a ma possession un livre les conte de grimm véritable po de mouton filigrane en or garantie d’authenticité . quelqu’un pourrait me dire son prix merci ( merci

  104. Bonjour,

    Il faut vous adresser à un libraire ou aller sur un site de vente de livres. Le blog BiblioMab ne fait pas d’estimation. Cordialement
    Léo

  105. Très âgé et voulant me défaire de mes collections JDB qui n’intéressent pas ni enfants ni petits enfants,je me suis adressé à JDB qui s’engageait il y a 40 ans à reprendre les livres à n’importe quelle date ,en bon état et au prix d’achat. JDB demande à ma grande surprise ,la facture jointe à la livraison.J’appelle ça un piège.

  106. J’espère ne pas enfreindre la règle ce cet excellent forum en indiquant un lien. Il s’agit d’une discussion autour de JDB qui répertorie environ 600 ouvrages et qui évoque les canaux de revente. Il y est bien précisé la nécessité d’avoir été souscripteur (et de produire les factures) pour être remboursé par l’éditeur. Pour les ouvrages des années 60 et 70, ramenés à leur prix de vente de l’époque, il apparaît plus intéressant de passer par des sites actuels.
    Si ce lien est hors charte, Léo merci de le supprimer et de ne pas m’en vouloir.
    http://jean2bonnot.canalblog.com/archives/2010/02/10/591252.html

  107. Le blog est intéressant, j’ai tout lu, mais que de haine pour cet éditeur! J’ai été choqué par ce déferlement de critiques sur un éditeur qui a pour objectif de mettre à la portée de tous de beaux livres, culture d’un honnête homme comme il est dit sur leur site. J’ai plus d’une centaine de leurs livres, mon père en a plein, certains datent des débuts de Jean de bonnot, leurs ouvrages se tiennent toujours très bien. On ne peut pas en dire autant de nombre d’ouvrages édités au XXe. A l’heure où les gens ne lisent plus (vous avez l’air de l’oublier!!!!), où les éditions se font de plus en plus laides, économiques et pourtant aussi chères, Jean de bonnot fait vraiment figure d’extraterrestre dans ce paysage et a bien du courage. J’ai toujours apprécié la politique de cet éditeur qui est sérieux, avec de beaux livres, toujours bien décorés, originaux, superbes à l’interieur…

    Certains se pament sur la pléiade. Je n’ai jamais aimé, avec ce catalogue restrictif et pseudo snob au niveau des auteurs, ce papier abominablement fin, toutes ces couvertures assez ternes… On critique jean de bonnot, mais cet éditeur refuse toujours d’avoir des codes barre et des numéros isbn à l’heure de l’industrialisation du livre.

    Une passion doit être libre, Jean de bonnot est un éditeur qui m’a donné envie de lire quand j’etais enfant, où j’avais lu nombre de Jules verne, Zola, la fontaine, dumas ou balzac dans leurs éditions. A des tarifs pareils, a fortiori en occasion, Jean de bonnot ne me semble pas abusif.

  108. Bravo pour la défense passionnée de cet éditeur.
    Mais pour défendre l’un, il n’était peut-être pas nécessaire de descendre en flammes l’autre – en l’occurrence La Pléiade qui fait, depuis près d’un siècle, un travail remarquable en faveur de la valorisation du patrimoine littéraire mondial.

  109. Bonjour, oui j’ai peut être été un peu sec avec la pléiade qui pour autant ne démérite pas. Mais il est vrai que j’ai toujours été un peu agacé par leur ligne éditoriale. Beaucoup d’auteurs sont ignorés voire snobés par la pléiade, alors que d’autres sont surexploités, comme dit plus haut dans un autre commentaire, avec par exemple mauriac. Toujours est il que cela reste une valeur sûre… Mais je préfère jean de bonnot!

  110. Pas de souci. L’échange est intéressant.
    Il est vrai que certains écrivains manquent encore cruellement au catalogue de La Pléiade. Il faut savoir que Gallimard a également des problèmes de droits.
    Quant à Jean de Bonnot (pour revenir au sujet), leurs livres sont en effet de belle facture et ne déparent pas la bibliothèque d’un « honnête homme ».

  111. Le débat est intéressant.
    J’ai plusieurs livres de cet éditeur. Il ne mérite,me semble-t-il, ni l’excès de louange, ni l’excès de dénigrement.
    C’est une édition industrielle, mais de bonne facture. Elle permet parfois de découvrir des ouvrages rares que l’on voit peu en originale, ou qui atteignent des prix élevés (exemple le livre héraldique de Hierosme de Bara).
    De même qu’il existe plusieurs sortes de bibliophiles, il me semble qu’il faut, pour constituer une bibliothèque, savoir varier les éditeurs : pour ma part, alors que j’apprécie les Pléiades pour certains auteurs un peu austère comme Montesquieu, je préfère d’autres éditeurs pour les romans… Il est vrai que les collections de classiques sont rares en dehors de JDB et de la Pléiade. Il y avait naguère la collection Prestige, chez Garnier, ce me semble.
    Pour en revenir à JDB, ses livres sont d’aspect agréable par leur et papier leur typographie. Je pense qu’il fait un peu trop usage du doré. Quant aux textes, on ne saurait lui reprocher de rééditer des ouvrages libres de droits : c’est un choix commercial qui se défend. L’illustration, composée d’anciennes gravures et souvent bien choisie .En revanche il ne faut pas s’en tenir là si l’on recherche des éditions savantes ou critiques, mais l’on sort ici de la bibliophilie ou même de la littérature. Et l’on peut aussi avoir plaisir à comparer les éditions d’un même ouvrage…
    Les résultats obtenus par JDB sont inégaux. J’ai découvert avec plaisir le La Fontaine illustré par Oudry que je n’aurais pas les moyens de m’offrir en originale. Je me suis délecté à lire Suétone, mais j’ai déploré trop de fautes typographiques dans Hérodote (par ailleurs bien illustré). De même la réédition de la Bible de Gustave Doré à une dimension encore importante mais réduite par rapport à celle de l’origine, est une bonne idée et la reprise d’une traduction ancienne est intéressante. En revanche cet ouvrage monumental est paradoxalement composé en petits caractères.
    Comme un précédent intervenant je pense que les livres de JDB ne déparent pas la bibliothèque d’un « honnête homme », à condition de ne pas leur accorder un monopole…Il me semble qu’il faut en juger ouvrage par ouvrage. Dans l’avenir, je pense que certains JDB seront recherchés ou estimés, alors que d’autres tomberont dans l’oubli. En matière de beaux livres, comme en matière de littérature, la première règle me semble être celle édictée par Molière : c’est de plaire.
    Franck

  112. Excellent commentaire de Franck sur cet éditeur. Jean de bonnot est un éditeur de bon aloi, après il peut y avoir mieux. C’est une édition brute misant sur l’objet , la pléiade, que j’aime moins comme je le mentionnais, se veut plus critique et intellectualisante. Certaines collections de Jean de bonnot valent le coup comme les Zola, maupassant, Jules verne ou les proust et ont un petit cachet. Après, les diableries genre occultisme, arcanes du diable, etc n’ont aucun intérêt, que dire des trucs genre cuisine de ma grand mère…. Le plus important est de se faire plaisir et de lire, surtout en ces temps où cela tombe en désuétude voire en décrépitude.

  113. (Presque) tout est dit dans ce dernier commentaire : « la lecture tombe en désuétude voire en décrépitude ». Il faut lire. La lecture c’est la connaissance, le savoir, le plaisir. À la base de l’instruction il y avait la lecture… Lire le journal, lire un magazine, lire une nouveauté, lire un livre de poche ou encore lire un beau livre, c’est déjà – au moins – lire.

    Le folio (traitreusement appelé « support papier » depuis quelques temps – la puissance des mot peut parfois être destructrice) est ce qu’on a trouvé de mieux depuis le papyrus.
    Une page de « liseuse » électronique contient deux à quatre fois moins de caractères qu’une page de livre classique. Il faudra que l’on m’explique comment lire La Guerre et la Paix sur ce petit écran…

  114. Eternel sujet polémique qui semble inépuisable ! Mais n’y a-t-il pas simplement malentendu ?
    Sous peine de ne pas se comprendre, il ne faut pas confondre lecteur et bibliophile.
    Ne dit-on pas que, comme l’amateur de faïences anciennes ne sert pas la soupe dans ses assiettes en vieux Rouen, le bibliophile ne lit pas ses livres. C’est évidemment faux !

    La bibliophilie est l’amour des livres rares, curieux ou historiquement précieux. Elle inclut bien sûr les ouvrages contemporains, sans exclure les bandes dessinées, car il y a autant de bibliophilies que de bibliophiles.
    Outre la valeur du texte, la collection du bibliophile s’applique à un ou plusieurs domaines  :
    les éditions originales ou rares, les livres anciens, les manuscrits, les ouvrages thématiques, les livres d’artiste, les tirages sur grands papiers, les illustrations, les reliures d’art parfois aux armes ou les reliures d’époque, les ouvrages avec envoi, les annotations de personnages célèbres, les ex-libris et autres marques d’ appartenance, etc .
    Remarquons que les livres de club ou similaires ne présentent aucune de ces particularités.

    Mais le bibliophile ne se limite pas forcément à acquérir uniquement des ouvrages correspondant à ces critères restrictifs. De même que l’amateur de meubles anciens peut très bien acquérir une armoire de cusine en aggloméré mélaminé, le bibliophile achètera souvent des éditions ordinaires, des livres de poche, et pourquoi pas – encore que je pense que la chose demeure fort rare – des livres numériques : dès lors il devient simplement un lecteur comme les autres.

    Comme en tous domaines, ce qui rebute le bibliophile, c’est le clinquant, le tape à l’oeil, le défaut d’authenticité. Le pire est atteint avec les fac-similés d’illustrations anciennes – rien, absolument rien de commun avec les gravures originales : cuivres, bois, lithographies …

    Bien d’accord avec les remarques de Freddy concernant les liseuses – un vrai repoussoir !
    Déjà qu’il n’est pas agréable de lire un texte sur le moniteur d’un PC, le même exercice sur l’écran exigu d’une tablette devient franchement dissuasif.
    Le papier chiffon est un matériau noble qui ne mérite certes pas qu’on lui attribue la simple fonction de support. Mais quand le Personnel des entreprises se trouve qualifié de Ressources Humaines, il ne faut plus s’étonner de rien.

  115. Merci René pour ta réponse. Je ne ferais pas mieux. Je me demande si je ne devrais pas clore les commentaires après le tien… ;-))
    Léo

  116. Excellent commentaire de René !

    Bien entendu, Léo, tu peux clore ; mais j’aime bien ce sujet qui reste longtemps sans réponse et qui revient de temps à autre.
    Au-delà de Jean de Bonnot (qui est souvent un point d’entrée dans la recherche Google, c’est comme ça que j’ai connu ce blog !), on y parle de bibliophiles et de bibliophilie.
    Je comprends tout à fait les arguments de René, et sa définition du bibliophile est celle des « vrais », des « purs ».
    Et pourtant…

    … J’ai commencé les collections avec la BD ; je n’ai jamais eu le budget pour m’acheter des Tintin originaux en bon état, alors j’ai beaucoup apprécié les fac simile publiés par Casterman : papier à l’ancienne (qui sent le chlore !) et qualité de fabrication superbe (couleurs, encres, dos toilé…). Et ainsi pour de nombreux héros dont les aventures originales avaient paru alors que j’étais trop jeune (ou pas encore né !) pour me procurer les originaux. Et je me sens « bibliophile » pour la BD.

    En ce qui concerne la lecture (sans images !), je lis énormément, c’est à dire un volume de La Pléiade en moyenne par mois. Je les achète au fur et à mesure sur internet, je ne prends que des occasions « en état neuf ». Je suis un lecteur passionné et, si j’ai bien conscience de ne pas posséder La Comédie humaine dans l’édition Furne ou les manuscrits de l’Antiquité ou du Moyen-Âge, je n’en suis pas moins fier de ma collection qui s’enrichit avec le temps. C’est vrai que « ça fait beau » dans ma bibliothèque, mais j’ai pour moi ma conscience de lecteur : tout a été lu au moins une fois, parfois relu une ou plusieurs fois…

    Voilà, le témoignage d’un lecteur qui aime les beaux livres mais qui ne possède pas beaucoup d’originaux de bibliophile, mais qui sait les admirer et qui a beaucoup de respect pour les bibliophiles.

    Et, pour autant que les acheteurs de Jean de Bonnot (pour revenir au sujet…) lisent les livres qu’ils achètent, ils méritent aussi le respect pour leur amour du livre ; ceux qu’ils achètent représentent déjà un budget conséquent (à chaque budget ses livres – par chance !) et ils y mettent un peu de leur passion.

  117. Ne vous inquiétez pas Freddy, je laisse les commentaires ouverts, c’est l’article en plus qui est le plus lu ;-))
    Léo

  118. Bonjour,

    Pour juger d’une entreprise comme celle de JdB il faut comprendre le but qu’elle recherche : pourquoi éditer des livres ? J’ai eu l’opportunité de discuter un peu avec cet éditeur. Il me parut évident suite à cette conversation que son intérêt était avant tout de faire des livres « à lire » – et non des livres à collectionner ou à enfermer dans une bibliothèque (ce qui le désolait manifestement). C’est cela, un livre de JdB. Quand on en prend un et qu’on le lit, tout est agréable: le toucher du cuir dans la main, la lisibilité du texte, l’odeur du papier, la beauté de l’objet dans son ensemble à un prix très abordable. C’est une qualité de lecture que je ne retrouve ni dans les livres anciens (difficiles à lire, n’en déplaise aux bibliophiles « snobs » qui fréquentent ce blog) ni dans les livres actuels (la pléiade est un bon « livre de poche » mais cela reste un livre de poche, trop petit pour être vraiment confortable). J’ai dans ma bibliothèque des JdB en bonne quantité, que j’achète pour lire. Non seulement ils remplissent parfaitement leur fonction, mais ce sont les seuls à ma connaissance aujourd’hui qui le fasse aussi bien. Certes leur catalogue est très incomplet : mais les classiques s’y trouvent, et c’est déjà beaucoup.

  119. On y retrouve toujours la même fougue, la même passion, sur ce fil qui se construit comme un témoignage des années qui passent.
    Sloubry, toi qui aimes bien cette collection, saurais-tu nous dire combien d’ouvrages ont été édités et combien restent disponibles chez cet éditeur ?
    Si ça intéresse quelqu’un, je pourrais de mon côté fournir les chiffres de La Pléiade, à titre de comparaison.

    Cela dit, je trouve réjouissant qu’il y ait de vrais lecteurs de ces beaux ouvrages. J’ai moi-même souvent pu constater que La Pléiade est un « signe extérieur de culture », compte-tenu des quantités innombrables d’ouvrages qui décorent les étagères des bibliothèques mais ne sont pas lus – ou très peu.
    Nous aurions pourtant tort de nous en plaindre, car les bibliophiles, même modestes, amateurs de JDB ou de Pléiade sont – au moins – des lecteurs : qu’y aura-t-il sur les étagères de nos enfants et de nos petits enfants ? Y aura-t-il seulement encore des étagères ?

  120. Bonjour, j’ai lu un certain nombre de classiques dans mon adolescence en piochant dans les pléiades des parents de ma copine. Ils en avaient toute une bibliothèque, et à ma grande surprise (j’étais très naïf) il n’avaient jamais servi ! Ils étaient très heureux que je les lise: enfin leurs bouquins servaient. Je me suis toujours demandé à quoi cela leur servait d’avoir dépensé autant d’argent inutilement. C’était en fait un milieu bourgeois aisé, et dans ce milieu la culture tient un rôle important. Une belle bibliothèque, c’est un objet de valeur incontournable pour des esprits éclairés, un autel dédié au dieu des lettres et des arts, un objet mesureur qui permet d’évaluer le degré de culture de son propriétaire – et un rappel permanent pour lui de vœux pieux jamais réalisés. C’est là un jardin que l’on entretient pour être admiré. Dans le cas que je cite, c’est un objet d’orgueil, de vanité et de snobisme selon moi.
    Pour avoir lu pas mal dans la pléaide et jdb, ma préférence revient nettement pour ce dernier. Certes j’aime bien la pléaide à cause du format et de la finesse des pages. On peut les utiliser et les transporter partout. Mais ils sont uniformes. Une rangée de pléaides est assez triste et peu aguichante, presque rebutante. C’est dans un milieu comme celui que je décrivais plus haut qu’on a le plus de chance de tomber sur une collection de pléiades inutilisés. Alors qu’un jdb est un bel ouvrage, attractif, clair et agréable à lire, à sentir, à manipuler, à caresser. Rien que la vue d’un livre jdb est une invitation à le lire tellement il est joli à regarder (ce qui n’est pas le cas d’un pléiade). Leur catalogue n’est pas si étendu qu’on le souhaiterait, mais en achetant d’occasion on a accès à quasiment tous les classiques pour un prix vraiment très abordable (j’achète mes jdb en neuf ou quasi neuf entre 10 et 20 euros l’unité sur ebay). Vraiment il n’y a pas d’équivalent.

  121. Oui Sloubry, Freddy. Personnellement, je n’est qu’un seul « Pléiade » et encore, c’est la FNAC qui me l’a offert..!
    N’ayant quasi jamais lu de roman de mon existence mise à part les « Rois Maudits » de Mr Maurice Druon (Que j’ai vraiment apprécié, en version télévisuelle comme écrite), je méconnais donc, à mon grand regret car j’ai conscience qu’il est « utile » d’avoir usé ses yeux, son cerveau et son cœur sur ces ouvrages, les « grands classiques »! Toutefois, je pratique les Editions Franciscaines, Ausoniens, Les FASTI ECCLESIAE GALLICANAE, BREPOLS PUBLISHERS, Ausonius Editions, l’Institut d’Etudes Augustiniennes et d’autres beaucoup plus confidentielles comme l’éditeur Dominique GUENIOT par exemple qui sortit en 1998 les actes du colloque international d’histoire de JOINVILLE-MONTIER-EN-DER pour les 1000 ans de sa fondation, admirable et désormais incontournable somme sur l’histoire de cette abbaye Champenoise autant que sur l’environnement sociologique de l’église de cette époque en Champagne. Bref, ne me sentant pas du tout « orphelin » de ces « classiques » et encore moins de la « pléiade » dont la qualité éditorial semble néanmoins incontestable, je me dit, en lisant de prétendu « supposés » que l’esprit humain et, chez certains, bien étriqué…! Les Editions Jean-de-Bonnot dont je possède quelques exemplaire sont, comme le précise Sloubry et Freddy d’une tout autre facture, pour ne parler que de « l’objet » que les ouvrages des éditions La Pléiade. Quant au catalogue, cette dernière semble prendre nettement l’avantage. Mais que l’on cesse de « s’enivrer » avec cette maison d’édition qui, n’a pas loin de là, que des qualités même si ces dernières surclassent aisément ses défauts. Que diable, soyez curieux, ouvert, fouineurs (Le propre du lecteur ?!) et considérez, heureusement d’ailleurs, que notre pays et riche de myriade d’éditeurs qui s’acharne à faire vivre la « culture » dans toute sa diversité. Les Editions Jean-de-Bonnot, n’en déplaise à certains, fait parti de ceux-là.

  122. Je ne m’étais jusqu’à présent jamais intéressé aux livres de cet éditeur, essentiellement parce que son catalogue ne correspond pas tellement à mes goûts bibliophiles (je ne suis pas très romans), mais les réactions lues sur cet intéressant fil de discussion ont titillé ma curiosité : comme j’aime bien vérifier les choses par moi-même, j’ai fait l’acquisition de trois ouvrages, dont le Prince de Machiavel.
    J’ai la prétention de connaître un peu les beaux livres reliés, fort de ma bibliothèque d’un millier d’ouvrages anciens -pratiquement que des premières éditions d’époque- et très sincèrement j’ai été plutôt agréablement surpris qu’autre chose. C’est du beau livre, bien confectionné, solide en main, agréable à lire. Bien mieux à mon humble avis que ces espèces de livres de poche soit-disant de luxe, tristes comme un jour sans pain à regarder et compulser, que propose La Pléiade, que je ne supporte personnellement pas. Je ne miserais pas sur une longévité comparable aux livres anciens car on sent que les matériaux sont forcément moins nobles mais en attendant cela constitue à mon avis une alternative tout à fait intéressante pour ceux qui ne disposent pas des moyens ou du temps (surtout du temps en fait, car il faut convenir que la bibliophilie est une activité horriblement chronophage) de chiner les vieux bouquins. Je ne me lancerai pas pour autant dans la collection de cet éditeur, systématisme que je ne conseillerais tout de même pas, mais je ne m’interdirai pas d’en avoir quelques uns si je tombe sur une bonne affaire. Comme l’écrivait plus haut un intervenant, il faut faire un peu le tri car certaines couvertures sont un peu trop « pompier » mais sur certains ouvrage c’est très réussi (le Machiavel est par exemple vraiment très beau : il présente bien mieux que pas mal d’éditions d’époque !). Je pense qu’il est donc assez injuste de faire un sort à cet éditeur et encore plus d’insulter ceux qui -non sans raisons de ce que j’ai pu en vérifier- l’apprécient.

  123. Merci pour cet excellent lien, d’un intérêt élevé et qui permet d’aller (encore) plus loin au besoin, grâce aux témoignages et aux blogs consacrés à cette collection. Vraiment merci.

    Le commentaire de Laurent M. n’est pas faux : il s’agit de « livres de poche » haut de gamme qui ne peuvent concurrencer les ouvrages destinés aux bibliophiles (et notamment JDB, sujet de ce fil) en terme de bel objet. En revanche, on parle bien de contenu et d’une collection destinée à de gros lecteurs, complétistes, collectionneurs, érudits ou simplement amateurs de littérature passionnés.
    :

  124. J’aurai plutôt dis cela des pléaides, que l’on voit toujours trôner dans tous les salons bourgeois – bien que jamais lus. Ce sont des livres pour décorer. Des JdB, j’en ai rarement vus et leur style pompier passe moins facilement.

  125. (impossible d’éditer ses commentaires – notamment celui du dessus qui est une erreur de manip).

    J’ai acquis la semaine dernière mon premier bouquin de bibliophile, un ouvrage de 1819 sur Napoléon. Le cuir est de bien meilleur qualité et si je le mets dans ma bibliothèque il fait complètement tâche à côté des JdB – un singleton au parfum authentique à côté d’une bande de cliquant tape à l’oeil. Du coup, chers bibliophiles, ce JdB que vous n’aimez pas, je vois qu’il peut aussi jouer le rôle d’étape, de passeur vers le monde de la bibliophilie (ce qui ne peut pas être le cas des pléaides).

  126. … ce que je trouve divertissant dans tous ces propos sur l’éditeur Jean de Bonnot, c’est la quasi absence de considération vis-à-vis de la réalité du marché. Si vous vous rendez en salle des ventes, personne ne veut de ces volumes ! Samedi dernier, dans une vente à Romans sur isère, il fallait se dévouer pour les acheter à 3 euros pièce. Pire encore : tout Jules Verne chez JdB pour 40 euros. Ces volumes inondent les salles de vente, sont vendus désormais en lots de dix, vingt volumes et bientôt en palettes. Qu’ils soient dignes de considération ou non, c’est intéressant… Qu’ils soient aujourd’hui quasiment donnés, c’est un fait.

  127. Je sais bien que les livres ne se vendent plus très chers, mais quand-même une collec’ Jules Verne à 40 €… il faudra me donner l’adresse de tes salles de vente. :-)

  128. Bonjour à tous,

    Je suis agréablement surpris par le succès de cet article et les nombreux commentaires qui ne cessent de s’épuiser au fil des années. Il me semble que ce blog est en vérité le seul espace de critiques disponible sur le net concernant les éditions De Bonnot. Je me suis pris à lire, avec un certain entrain, ces points de vue innombrables sur cet éditeur et sur la question du livre en général. C’est alors que je brûle, depuis plusieurs jours, de prendre enfin le temps d’écrire et de partager mon avis personnel sur ces sujets. Je fais ici partie de ceux qui défendent fermement les éditions Jean de Bonnot, car j’admire énormément leur travail pour les raisons qui suivent :

    En lisant ces témoignages, j’ai été surpris de constater le matérialisme des livres qui domine la quasi-totalité du débat. Nous parlons de qualité du cuir, de la rareté des exemplaires, de la valeur à travers le temps, et bien d’autres. Mais la plupart d’entre vous oublient un élément qui me semble important lorsque l’on aborde un livre de nos jours : celui de la corde sensible et de l’impression personnelle, à la fois des lecteurs et des éditeurs. C’est cela que je souhaiterais développer ; et je commencerais par vous faire une confidence : les livres anciens me font peur. Ils nous passionnent par leur survivance au temps et le vécu qu’ils portent, mais au-delà de ce détail, la plupart d’entre eux me laissent une impression de froideur, de rigidité, de rigueur, de transmission formelle et presque politique. Si je devais leur attribuer une profession, ils seraient à l’image des vieux instituteurs qui jadis menaçaient les pauvres écoliers de coups de règles, et qu’ils pointaient ainsi d’un air accusateur. Si je devais leur attribuer un visage et une expression faciale, ils seraient un subtil mélange de Mirabeau, de Louis-Philippe, de Richelieu et de François Guizot dans leurs plus sévères peintures. Il me serait donc difficile de posséder dans mon salon une bibliothèque emplie de livres anciens, car leurs regards me seraient vite intimidants. Cette image est peut-être en partie la conséquence du traumatisme scolaire, mais l’éducation, je le crois, est loin d’en être la cause unique. Il y a tout juste un siècle encore, et bien encore durant les siècles précédents, la littérature constituait le pilier majeur de la connaissance, de la pensée intellectuelle et du développement de l’esprit. Elle représentait en cela toute la force du savoir humain et tout le génie rhétorique des grands hommes de tous temps. Elle inspirait finalement, je le crois, et malgré elle, une forme d’autorité. Ainsi les éditions de l’époque me semblent refléter cette vision sévère que l’on attribuait à la littérature. Comme un respect prononcé sous le poids d’une œuvre, la couverture se cadrait de traits formels, parallèles sur le dos du livre, qui amplifiaient la prestance du titre et le renom de son auteur. Quelques traits ici et là, bien droits, un encadré parfois, ajustés sur un beau cuir, témoignent la rigueur et la rectitude de ces reliures, comme un objet de représentation sans égarement, sans gaieté ni bavure, à la hauteur de la puissance intellectuelle. Bien souvent, ces précisions géométriques étaient comblées de figures fantaisistes : un ornement de petites roses ou de fleurs de lys, quelques formes abstraites à évocation florale ou quelques lisérés, parfaitement agencés. Mais ces fantaisies, à mes yeux, n’en demeurent que des enluminures rigoureuses, qui s’ajustent une fois encore à la formalité de la reliure. Ainsi donc je perçois la plupart des livres anciens comme une incarnation de l’autorité littéraire. Je ne souhaite pas généraliser ce jugement, car il existe, il me semble, des vieux livres moins sévères et plus chaleureux, mais ces derniers sont, je le crois, de grande rareté. Je n’évoque pas non plus les livres anciens sans parements, qui se contentent, humblement, de protéger les textes qu’ils contiennent en toute neutralité. D’un point de vue très personnel, il m’a toujours semblé curieux de découvrir certains auteurs dotés d’une sensibilité, d’une innocence et d’une douceur de plume absolues, écrire des textes finalement reliés dans ces couvertures froides et presque autoritaires.

    Cependant, depuis le XXème siècle, nous assistons à un changement majeur (et peut-être à une révolution) dans l’usage du livre et dans la perception de la littérature. Son industrialisation, le développement du livre de poche et autres formes, la nouvelle situation économique rendent sa conservation moins pérenne dans le temps, mais entraînent en contrepartie une accessibilité plus forte aux œuvres littéraires de toutes sortes. Par ailleurs, le développement des sciences engendre la filière scientifique comme nouveau pilier majeur de l’intellect humain. La culture française s’imprègne pleinement de ce nouvel enjeu en valorisant les mathématiques comme pôle (premier) d’intelligence. Dès lors, nous prenons aujourd’hui nos distances avec la littérature. Ecrasée par la rigueur des sciences, son autorité s’apaise. Diffusée plus massivement sous l’industrie, elle nous semble plus familière. C’est avec un fond de légèreté que nous la percevons aujourd’hui. Et plus encore, il me semble que sa puissance décroissante la découvre désormais sous un nouveau regard : celui d’une sensibilité plus explicite, un rapport moins intimidant et bien plus doux qu’autrefois. Peut-être suis-je influencé par ces nouveaux rapports, mais en ce qui me concerne, j’aime la littérature, et je l’aime lorsque je l’isole de tout cadre autoritaire, scolaire ou formel. Je l’aime aussi bien pour la beauté de ses mots que pour ses messages qu’elle me transmet. Et pourtant, je suis un lecteur-travailleur acharné : je prends des notes en lisant, je médite sur certains passages, le tout dans un souci d’alimenter d’éventuels projets d’écriture. Ce n’est pas la méthode de lecture que je pointe ici, mais l’appréhension même du livre dans son rapport sensible au texte. Ce que j’aime, c’est ouvrir Les Essais de Montaigne de même que j’ouvrirais le livre du Petit Prince ; c’est ouvrir les œuvres de Dante de la même manière que j’ouvrirais les œuvres de Perrault. Dans le plaisir du livre, il y a pour moi comme une base d’innocence et de douceur que j’aime sentir quelque part, je ne sais où, je ne sais comment, et ce, quelle que soit la dureté de l’œuvre abordée.

    Pour en venir aux éditions Jean de Bonnot, je trouve, dans la plupart des cas, qu’elles ont cette magie de rendre l’œuvre plus innocente et enfantine dans l’apparence même de leurs livres. Un individu non francophone, à leur examen, pourrait s’imaginer que ces reliures ne contiennent pas des œuvres classiques pour adultes, mais des contes légers destinés aux enfants. Il s’agit d’ailleurs de l’une des activités de l’éditeur, qui a fait paraître les Contes de Grimm, d’Andersen, et autres Contes de Noël, par exemple.
    Toutefois, comme bon nombre d’entre vous, je méprise quelque peu la stratégie de communication adoptée par Jean de Bonnot. Je ne comprends pas l’obsession qu’ils ont de prôner leurs livres comme des ouvrages dignes des anciens. Lorsque l’on observe attentivement leur vidéo de promotion, nous voyons combien l’éditeur souhaite nous plonger dans l’atmosphère du XVIIIème siècle. Une musique classique en fond sonore, l’évocation de l’abreuvoir et des anneaux pour les chevaux d’antan au cœur de l’imprimerie actuelle, je trouve ces détails absolument risibles. Il me semble en effet qu’hormis certains plans techniques de la fabrication, les livres Jean de Bonnot s’écartent fondamentalement des livres anciens en cela qu’ils sont, au contraire, des livres d’une incroyable modernité. C’est une fantaisie réelle qui les anime : des figures grossies sur la reliure, à l’esthétique arrondie dans la majorité des éditions, des dessins à la fois nets et sans précisions ou, sur d’autres ouvrages encore, des dessins originaux qui outrepassent les petites fleurs formelles des traditions d’antan et qui, à présent, expriment un univers quasi-merveilleux avant même l’ouverture du livre. L’esthétique de ces illustrations affiche un monde plus doux, moins rigide, à l’image exacte des livres d’enfants. Je demeure aujourd’hui admiratif face à ces créations d’ouvrages qui infantilisent quelque peu nos grands textes littéraires. Si nos éditeurs anciens, jusqu’alors, n’avaient osé « rabaisser » les œuvres à de telles apparences dénouées de rigidité, il me semble que les éditions Jean de Bonnot, au contraire, servent désormais la littérature mieux que jamais. Il ne serait pas nécessaire de chercher longtemps pour trouver, dans nos textes classiques français et mondiaux, une part d’enfance et de sensibilité qui fut l’un des moteurs probables de nos auteurs, majeurs ou mineurs. Le plus bel exemple que je souhaiterais évoquer est celui de Jean-Henri Fabre, célèbre écrivain scientifique et naturaliste de la fin du XIXème siècle. Je me suis procuré par hasard son ouvrage sur « Le Monde merveilleux des insectes » aux éditions De Bonnot, à dix euros. J’ai été surpris de constater un style profondément poétique dans ce texte descriptif et peut-être initialement pédagogique au sujet des petites bêtes. Et je constate cette sensibilité joyeuse et enfantine qui animait probablement cet homme de science derrière la rigueur de son activité. Peut-être d’ailleurs ce ressenti est-il la clé de son succès d’autrefois. Tandis que ce texte était initialement publié sous des reliures à mon sens très formelles, Jean de Bonnot a pris le parti de l’éditer dans une couverture parsemée de dessins d’insectes en tous genres. Une telle démarche ne constitue rien d’extraordinaire en soi, mais il l’a fait avec son esthétique habituelle, avec son style léger et innocent, qui semblent s’accorder à la fantaisie originale de l’œuvre. Ainsi l’édition de ce livre, sous cette forme à la fois grossie et épurée, est à mon sens le plus bel hommage qu’un éditeur puisse manifester envers cet écrivain.
    Je ne souhaite cependant pas généraliser, ni placer Jean de Bonnot dans une image trop idéale. Si j’admire le travail effectué sur nombre de ses reliures, il n’en demeure pas moins que certaines d’entre elles, de mon point de vue, ne sont pas porteuses d’un grand intérêt. Je pense particulièrement à ses éditions de Molière, aux Mémoires de Masséna, aux Pensées de Pascal, aux Mémoires de Saint-Simon et d’autres encore, qui reproduisent dans leur esthétique de couvertures ces vieux schémas d’antan, très officiels, formels, géométriques, dépourvus de fantaisie réelle, et à mon sens, tristes et lourds sous cette rigidité.

    Au-delà de ces quelques ouvrages, je reste partisan du travail de Jean de Bonnot. Et contrairement aux idées que celui-ci souhaite véhiculer, ses productions ne sont pas les répliques des livres anciens, mais une incarnation de leur héritage dans toute leur modernité. En d’autres termes, elles constituent un intermédiaire entre les couvertures de l’époque (ajustées et cousues dans une pièce en cuir) et les enjeux de notre XXIème siècle, régi par l’industrie et animé de perceptions nouvelles à l’égard du livre. Je ne pense pas que les livres anciens soient nécessairement meilleurs que nos éditions modernes, car il me semble plus sain de vivre dans un monde industrialisé où les savoirs sont à la portée de tous. Il ne manque plus à notre système que de meilleurs supports pour la conservation des textes. Les livres De Bonnot constituent une fois de plus cet entre-deux en matière de diffusion. Un tirage à sept mille exemplaires maintient à mon sens une dimension de rareté lorsque l’on considère les chiffres de la population globale. Mais en considérant les littéraires intéressés, ce nombre rend ces tirages quelque peu plus abordables.
    Je m’interroge lorsque certains d’entre vous prétendent que les gens ne s’intéressent plus aujourd’hui aux éditions De Bonnot. Cette affirmation, me semble-t-il, est absolument fausse. Vous ne prenez pour exemple que les livres de Jules Verne qui ont été sur-édités et qui saturent à présent le marché, au même titre que les autres œuvres composées de plusieurs tomes. A côté de ceux-ci demeurent des livres encore très appréciés et vendeurs pour leur originalité, comme Le Panthéon Egyptien de Champollion, Les Contes de Noël, Le Songe de Poliphile, et bien d’autres encore.

    Malgré les problèmes de qualité matérielle et de pérennité que nous connaissons aujourd’hui chez nos éditeurs, je suis heureux de vivre au XXIème siècle et de connaître ces éditions nouvelles de la littérature, de poche ou de grands formats, qui sont à mon sens beaucoup plus vivants et variés que ne le furent les livres d’antan, pourtant si solides. Je ne collectionne pas les livres Jean de Bonnot, la collection en soi ne m’intéresse pas, mais j’en possède quelques uns, étroitement liés à mes domaines d’intérêts, de recherche et d’écriture. Et je les aime, car ils incarnent la sensation et la manière avec lesquelles j’appréhende la littérature. Je ne possède pas pour posséder, j’achète des livres bien souvent ciblés, guidé par des sujets précis et sur lesquels je m’instruis. J’ai actuellement 26 ans, et je commence à posséder une bibliothèque de taille moyenne, contenant à la fois quelques livres anciens, de nombreux livres au format de poche, des livres de science et des romans, des livres modernes, y compris des livres De Bonnot, qui servent à mes projets. Avec le temps, j’ai fini par prendre conscience qu’à mes yeux, la beauté d’une bibliothèque consiste en ces ouvrages si différents et de tous âges, réunis autour d’un sujet commun, personnel pour celui qui les possède et qui, ensemble, l’aideront à progresser dans sa quête. Et parmi ces nombreuses éditions assemblées, certaines nous transmettent des impressions plus agréables que d’autres, avec lesquelles nous nous sentons plus accordés. Dans ce petit champ de livres, je regarde parfois les éditions Jean de Bonnot, qui me rappellent ce plaisir insouciant à l’abord d’une œuvre littéraire, cet apaisement et cet élan de bienveillance en tous sens, et qui, malgré ma discipline, m’écartent quelque peu des institutions aux fermetés excessives, pour découvrir enfin le monde en ces yeux curieux de petit enfant.

    Alors, si par ici quelque bibliophile ressentait la même chose que moi à l’égard de ces livres modernes, je comprendrais que celui-ci se passionne à collectionner les éditions Jean de Bonnot. L’intérêt des livres et de la littérature ne consiste pas seulement dans les enjeux de matériaux et de raretés, mais ils sont aussi une affaire de sensations et d’une approche personnelle de la littérature, particulièrement subjective. Pourquoi chercherions-nous à décrédibiliser une maison d’édition, toute aussi industrielle qu’elle soit, si celle-ci ébranle malgré tout nos rêves intérieurs ?

    La question que je souhaiterais donc poser aux bibliophiles est la suivante : hormis votre plaisir de posséder un objet rare, quels sentiments vous procurent les livres anciens ? En quoi ces sensations que vous éprouvez sont-elles fondamentalement incompatibles avec les livres Jean de Bonnot ?

    Pour finir, je tiens à préciser que je ne méprise pas les bibliophiles, au contraire. Bien que je ne me sente pas concerné par cette activité, je pense que la bibliophilie comporte des enjeux extrêmement passionnants lorsqu’ils sont appliqués consciencieusement. L’un des enjeux consisterait par exemple, pour le collectionneur, à rédiger l’histoire contextuelle (le vécu) de chaque livre qu’il tient en sa possession. Par ailleurs, les propriétaires de textes anciens et rares se plongent malgré eux dans une mission fascinante : celui de la conservation. Les incunables et livres peu diffusés de l’époque sont à mon sens des trésors de l’histoire. La possession de ces derniers engendre une importante responsabilité à l’égard du bibliophile, qui devient également conservateur de ses acquisitions. Il est alors nécessaire de préserver les ouvrages dans des conditions particulières, qui les protègent des rayons UV, qui les maintiennent dans une température stricte et stable, à l’abri des psoques et autres nuisances.
    En revanche, si derrière vos vantardises de livres anciens, rares et chers, vous jouissez de vos collections sans enjeux fondamentaux, de conservation, de lecture ou d’écriture ; si vous pensez que l’unique possession de livres inestimables fera de vous une élite ou quelque individu d’intérêt surpassant les industries, et bien au-dessus des livres de gueux ; détrompez-vous, et cessez de mépriser les éditions telles que Jean de Bonnot, car vous êtes, avec certitude, bien plus ridicules et bien plus insultants pour la littérature que ne le sont ces livres admirablement fantaisistes.

    Bien à vous !

    Jérémy

  129. Beau commentaire Jérémy : j’acquiesce et corrobore !
    En réalité, c’est un débat que l’on retrouve à l’identique dans à peu près tous les thèmes de collections : confère notamment les vifs échanges que l’on peut lire sur les forum consacrés aux mérites respectifs des disques vinyles ou CD (ou, plus pointu, les débats consacrés aux rééditions de vinyles).
    Pour ma part j’aime tous mes livres, aussi différents qu’ils soient, autant que j’aime tous mes enfants du même amour : avec les livres anciens j’ai l’impression d’avoir l’Histoire entre les mains, d’en posséder un fragment ! Avec les bon vieux volumes carton/papier épais style NRF c’est une rigueur minimaliste qui m’anime : « pas de chichis, le contenu prime ! ». Avec Jean de Bonnot, il y a comme un syncrétisme : cet homme-là a réconcilié les Anciens et les Modernes (pas tant que ça à lire ce fil de discussion !) et quel soulagement qu’il existe encore des relieurs industriels, preuve qu’une demande de masse pour le « beau livre » a survécu à l’avènement de la télévision, du jeu vidéo, du smartphone et même de la Kindle ! Le grand miracle de tout cela n’est-il pas que le livre existe encore, qu’il soit relié en cuir, en percaline ou en carton, y compris par Jean de Bonnot ?

  130. Beau commentaire Jérémy : j’acquiesce !
    En réalité, c’est un débat que l’on retrouve à l’identique dans à peu près tous les thèmes de collections : confère notamment les vifs échanges que l’on peut lire sur les forum consacrés aux mérites respectifs des disques vinyles ou CD (ou, plus pointu, les débats consacrés aux rééditions de vinyles).
    Pour ma part j’aime tous mes livres, aussi différents qu’ils soient, autant que j’aime tous mes enfants du même amour : avec les livres anciens j’ai l’impression d’avoir l’Histoire entre les mains, d’en posséder un fragment ! Avec les bon vieux volumes carton/papier épais style NRF c’est une rigueur minimaliste qui m’anime : « pas de chichis, le contenu prime ! ». Avec Jean de Bonnot, il y a comme un syncrétisme : cet homme-là a réconcilié les Anciens et les Modernes (pas tant que ça à lire ce fil de discussion !) et quel soulagement qu’il existe encore des relieurs industriels, preuve qu’une demande de masse pour le « beau livre » a survécu à l’avènement de la télévision, du jeu vidéo, du smartphone et même de la Kindle ! Le grand miracle de tout cela n’est-il pas que le livre existe encore, qu’il soit relié en cuir, en percaline ou en carton, y compris par Jean de Bonnot ?

  131. Bonjour,
    Je possède ce qu’il faut bien appeler un « mur » Jean de Bonnot, environ 500 ouvrages de la collection. J’ai commencé par un premier achat à trois euros chez Emmaus, où l’on en trouve que très rarement. J’ai poursuivi la collection en achetant les premières éditions, car peu chères effectivement, puis les plus récentes dont les prix, dès lors qu’elles sont épuisées chez JDB, ont tendance à grimper. Certains ouvrages dans la collection sont même introuvables… Pour en chercher encore, je peux dire que je connais le marché et, sans être certain de son évolution, je crois que ces livres devraient conserver au fil du temps une certaine valeur marchande. Même si je considère que ce n’est pas le meilleur héritage que feront mes enfants…
    Vous l’aurez compris, j’aime ces ouvrages que je trouve beaux à l’instar des 6 volumes de Proust qui me rappellent Klimt par exemple ou les secondes éditions de Verlaine et Maupasant qui, graphiquement parlant, sont superbes. Il y a dans cette collection une esthétique qui est fort à mon goût et l’ensemble des volumes réunis en bibliotheque est une réussite. C’est aussi pour cette même raison (le graphisme) que je collectionne également les cartonnages Bonet… Et d’autres encore. Je suis de ce point de vue complètement hermétique aux éditions de la pléiade qui me laissent de marbre…
    Pour en revenir au débat, je crois qu’il ne faut pas perdre de vue ce que contiennent les livres et que nous sommes tous arrivés à nous intéresser à eux par leur simple lecture. Dans le cas contraire, nous sommes dans la plus pure spéculation. J’espere donc que c’est ce qu’il nous en reste (de ces lectures) qui constitue dans ce domaine la valeur inestimable qu’ils représentent. Ce debat, d’initiés avertis en profanes naïfs, devrait faire avancer la cause des livres. Est-ce bien le cas ? Car finalement, je m’aperçois que nous n’avons que peu parler de littérature, c’est-à-dire de l’essentiel… Ayons une attitude plus positive peut-être en considérant que, commencer une collection de livres, fut-ce des Jean de Bonnot, est un pas important vers la littérature, ne serait-ce, considérant la collection JDB, que par la qualité de la plupart des œuvres qu’elle renferme. Que l’emballage ou le marketing fait autour d’un livre, parce que c’est un livre, à le mérite d’exister. Que si des personnes ont acheté des ouvrages JDB pour décorer leur salon (j’ai récupéré beaucoup d’ouvrages qui n’avaient servi qu’à cela), c’est largement préférable aux objets de mauvais goût qui trônent dans les intérieurs de nos maisons.
    J’irais même plus loin en disant que plus je lis et, par conséquent, plus ma bibliotheque se remplit, je suis tenté parfois de ne conserver que ce qui constitue pour moi le « sel » de la littérature, mon sel j’entends bien, qui ne saurait être celui de quelqu’un d’autre sauf affinités particulières. Et c’est d’ailleurs le cas tant pour les JDB que pour les Bonet. À quoi bon conserver tel volume que je ne lirai jamais ou tel livre déjà lu dont le souvenir ne sera pas impérissable ?
    Voilà, c’était ma modeste contribution au debat. Vive le livre dans tous ces états !

  132. Merci pour ce plaidoyer, Tonton Jef.
    Il m’aura entre autres permis de découvrir les cartonnages Bonet !
    Je suis d’accord avec vous sur le fait que les reliures JDB sont plus créatives et plus décoratives que celles des Pléiade qui sont tout en sobriété.
    Maintenant, si l’on parle littérature, La Pléiade n’a pas à rougir…
    C’est curieux : je connais indirectement les JDB depuis des années, et pourtant, gros lecteur que je suis, je lis essentiellement les Pléiade. Mais, depuis que je suis entré dans ce débat, je me prends à imaginer acquérir des JDB (et aussi des EO anciennes !) ; ne reste plus qu’à trouver la place et le budget.
    J’aime bien votre approche, et notamment ce commencement de collection plutôt modeste avec des volumes dénichés chez Emmaüs.

  133. Bonjour à tous,

    Tout d’abord félicitations Léo pour cet article qui apparemment se permet de défier les années! Et a chaque contributeur pour son avis (plus ou moins tranché sur la question des JdB)

    En tant que novice en la matière, j’ai remarqué que dans certains commentaires il y avait une comparaison entre La Pléaide et les JdB (livres dits décoratifs, procédés de fabrications,etc…) même si la Pléaide semble plus reconnue ( pour quelles raisons d’ailleurs? Cela ne me semble pas avoir été clairement énoncé dans les différents commentaires.) Possédant moi même une Pléaide, et souhaitant acquérir quelques nouveaux ouvrages, je n’arrive pas à me faire à la toute petite taille des caractères… Avant de tomber sur cet article je pensais que les JdB pouvait être une bonne alternative, quelles sont donc d’après vous les alternatives possibles à la Pléaide?

  134. Merci :-)

    je vous donnerais juste une réponse : les alternatives ce sont toutes les autres éditions : éditions du 20e siècle, éditions plus anciennes… et à un prix moindre. ;-)
    Pour l’appareil critique ce sera la Pléiade (belle édition) ou quarto (moins cher)…
    Cordialement
    Léo
    Léo

  135. Bonjour braumor,
    Vous êtes jeune, il ne faudrait pas vous laisser entrer plus avant dans l’univers de la bibliophilie en vous laissant croire que le choix se borne à Pleiade / JdB ! Et pour vous donner une référence précise, je pense tout particulièrement à la collection « Lettres Françaises » de l’Imprimerie nationale. Il y a quelques années, quelqu’un y a fait allusion ici même, je trouve qu’on n’en parle pas assez. C’est du vrai beau livre (format in octavo dit « carré », cuir rouge, dos à quatre faux nerfs, papier d’édition de Rives 25% chiffon, tranche de tête dorée, les amateurs de JdB donc peuvent y trouver leur compte) mais c’est du vrai travail d’éditeur. C’est à dire que, pour des classiques de la littérature française, l’entreprise ne se borne pas à reproduire un texte libre de droits. Le travail d’éditeur porte principalement sur une recherche et une création véritables, par le recours à des illustrations originales (illustrateurs contemporains de la période où cette collection a été produite, 1977 à 1992) et à un appareil critique de la plus haute tenue, encadré par le Professeur Pierre-Georges Castex, rédigé par des universitaires et des spécialistes qui font encore référence aujourd’hui. Un exemple me vient à l’esprit: les Fables de la Fontaine, dont on parle beaucoup – à juste titre – aujourd’hui, par l’entremise de vulgarisateurs (au sens noble du terme) comme Patrice Lucchini ou Eric Orsenna, disposent dans cette collection d’une édition en deux volumes qui est de toute beauté : des dessins originaux de Marie Hugo, et un appareil critique de Marc Fumarolli, référence incontestée sur l’oeuvre de La Fontaine. Pour résumer, une approche très « Pleiade », mais le beau livre en plus. Cette collection s’est arrêtée au 50ème titre en 1992. On peut se la procurer, titre après titre, chez les bouquinistes ou sur le net, c’est ce que je fais depuis plusieurs années. Et ce qui ajoute un peu de piment à la chose, c’est que, comme tous les titres de cette collection n’ont pas connu le même tirage, certains sont devenus très rares. Leboncoin en propose assez régulièrement, (j’y ai même en ce moment un superbe Poil de Carotte que j’ai en double!). Ces livres, finalement assez récents, sont toujours bien conservés, et ne se vendent pas plus cher qu’un Bonnot ou un Pleiade, souvent même moins, mais ce sont les hasards de la « chine »… Bonne pêche !

  136. Quel courage ! Cette collection m’a beaucoup fait rêver, et j’ai commis la sottise de de pas les acquérir à l’époque – je n’avais probablement pas le budget.
    A signaler que Pierre Georges Castex a dirigé plusieurs éditions dans La Pléiade, et notamment la « nouvelle » édition de La Comédie humaine en 12 volumes.

  137. Bien sûr, P-G Castex était un éminent professeur, et tout comme lui, d’autres sommités ont aussi bien collaboré à la Pléiade qu’à la collection de l’imprimerie nationale. Mais pourquoi ces regrets? J’ai, moi aussi, un certain temps, cru que j’avais fait l’erreur de ne pas acheter ces bouquins à leur parution (on les trouvait même à la fnac, et j’en ai bien cinq ou six qui viennent de cette période). Puis, le temps a passé, et j’ai perdu de vue cette collection, d’autant qu’elle a été brusquement interrompue en 1992. Mais le développement d’internet (qui a bouleversé bien des choses) a ouvert une décennie plus tard un marché fort pratique, et on trouve pas mal de choses, sans se déplacer. La « chine » a changé de visage, je regrette un peu le contact avec le bouquiniste (encore qu’il ne soit pas tout à fait supprimé, je continue de marchander au téléphone, il y va de l’entretien de bonnes pratiques !) Mais quand je regarde mes livres, je sais que celui-ci vient de Nice, celui-là de Lyon, ce lot de Strasbourg, où je ne me serais pas trouvé… Et quand je compare les prix (j’ai une publicité de la sortie du Cyrano, je garde pas mal d’archives sur cette collection que j’aime bien) 435 Francs à l’époque, soit un équivalent de 67 Euros, il n’est pas impossible de trouver aujourd’hui ce volume à moitié prix. Il n’y a qu’une dizaine ou une quinzaine de volumes qui, en raison d’un plus faible tirage, sont un peu plus chers, sur les 59 que compte la collection, mais on reste pratiquement dans la fourchette du prix de sortie. Et pour les aficionados, il y a les tirages de tête, limités à 150 ou 200 exemplaires, en maroquin, sous étui, trois tranches dorées, papier de Rives pur chiffon.C’est vraiment bien fait. Évidemment, j’ai mordu à l’hameçon, mais la piqûre est si douce !

  138. Je viens de passer une heure à lire tous les commentaires … depuis le début !!

    Donc pour beaucoup il en est des livres comme des voitures, du chien, du chat ?
    Ma voiture est mieux que celle du voisin ? Je suis celui qui …. le plus loin….
    Bon un peu de sérieux : je vais essayer d’exprimer mon point de vue.

    Un premier constat : allez vous promener dans une librairie et que voyez vous ? Une caisse pour payer, personne pour discuter des livres (essayez de demander des conseils …. bien souvent le commerçant …je dis bien commerçant et pas libraire) ne connaît rien à son fond. Il a investi avec un apport personnel et voilà. Demandez donc quelques renseignements sur les éditions de « La Divine Comédie » et vous verrez (non ce n’est pas Louis de Funès au rayon DVD non monsieur le conseiller clientèle).
    Second constat : ouvrez un livre et que voyez vous ? Un papier médiocre, des caractères d’une typographie minable et grisâtre, un dos collé qui va se casser à la 3ème lecture, une odeur d’encre acre et désagréable. Pas d’illustration sympa. Et tout cela pour 20 à 25 euros quelque-soit le livre quitte à grossir les caractères et « aérer » la mise en page.
    Troisième constat : dans votre bibliothèque cette fois. Vos éditions ont jauni avec le temps. Les colles ont durci et cassent. Les livres sont devenus laids.

    Alors oui il existe d’autres éditions. Des éditions anciennes à destination des bibliophiles fortunés. D’autres plus rudimentaires pour des bibliophiles qui ont moins de moyens. Internet a effectivement régulé tout cela. Fini le temps du bouquiniste ou disons plutôt le libraire ancien (ce n’est pas la même profession) qui achète un fond (si possible de succession) à 10 euros le livre pour le revendre 100, 1000 euros le livre (cartonnages, reliures anciennes). Maintenant le lecteur peut chercher seul et se faire une bonne opinion du prix, de la qualité, et peut faire de bonnes affaires sans se faire escroquer.

    Et l’essentiel finalement est de lire. Ce ne sont pas les éditions modernes qui en donnent envie vu la qualité des livres produits actuellement.

    Les éditions Jean de Bonnot ont au moins un immense mérite : donner envie du livre. On en trouve d’occasion en bon état pour le même prix que les cochonneries modernes. On peut les acheter neufs pour un prix qui n’est pas ahurissant. Ils sont cousus, imprimés en caractères soignés sur du papier qu’il est plaisant de toucher, qui craque et sent bon. Il y a des illustrations sympas, des pages de garde, des dorures. Ils sont peut être clinquants et alors ? C’est joyeux la lecture et la culture non ? L’objet amène à la culture ? C’est très bien. D’autant plus si c’est à la portée de tous. Juste un bémol : le cuir, de la basane, est très sensible aux frottements. Mais bon, le prix serait beaucoup plus inabordable sinon ? Pour du semi-industriel, je trouve ces livres très bien.

    J’ai de tout chez moi : je lis et je possède le livre qui me plait …. quelque-soit l’édition. Je fonctionne au coup de cœur. Je ne fréquente pas les bouquinistes (livres de piètre qualité), ni les libraires anciens (je n’en ai pas trouvé de raisonnable et puis après avoir essayé de leur vendre certains de mes livres anciens que je sais de valeur, j’ai compris le système). Personnellement le fait de collectionner pour la collection ne m’intéresse pas mais c’est aussi quelque chose qui se comprend.

    J’ai 20 euros, voire 40 et j’en fais quoi ? J’achète un livre de cette édition JDB ? Un livre à la librairie locale qui les aligne sur les linéaires parce que ça fait partie de la politique de l’éditeur ? Un album de rap ? Un Blu-ray avec le dernier « le camping 4 – le retour » ? Une figurine « Walking Dead » avec des zombies ? Et bien j’achète un livre Jean de Bonnot sur Internet pour moi ou mon fils. Pas pour les autres; pour moi. Et ceux qui jouent à celui qui a la plus grosse … pardon …. le plus beau livre, le plus rare … ne m’intéressent pas. Voilà.

    Et cette polémique s’est déjà produite. Quand ? Tout le monde devrait le savoir ici. A la fin du 19ème siècle à l’apparition des cartonnages d’éditeur et des reliures demi-chagrin industriels (Hetzel par exemple). Quel déluge de critiques et insultes à l’époque. Et aujourd’hui ces livres sont très respectables voire recherchés.

    Alors lisez .. lisons … et faisons de telle sorte que nos enfants lisent. Les éditions JDB ce sont celles qui ont provoqué le réflexe lecture chez mon fils de 20 ans. Ca n’a jamais été le collège ou le lycée avec leurs éditions pourries et leurs professeurs à la culture souvent inspirées des fiches du programme ministériel.
    Et rien que pour ça je ne peux pas laisser passer des critiques injustifiées et quelquefois bouffies de suffisance désespérante.

  139. Bonjour,

    Je rejoins un certain nombre de commentaires publiés au-dessus. Pour ma part je considère les éditions « De
    Bonnot » comme un bon intermédiaire. Il est vrai que comparé aux reliures un peu plus anciennes, la différence de qualité ressort, mais ce sont des ouvrages agréables à lire. J’éprouve du plaisir à les lires mais je ne les achèterai jamais neufs.

    On peut effectivement les trouver d’occasion à 10 ou 20 euros le volume, et à ce prix là, le rapport qualité/prix est très satisfaisant.

    Pour des livres de meilleure qualité et récents, je me tourne vers les éditions « les heures claires » que je trouve à titre personnel très belles, ou les éditions « le chant des sphères »…le souci de ces éditions étant le caractère limité du nombre d’auteurs.

    Dans un style plus simple, et tout aussi appréciable, les éditions « jose corti » proposent un catalogue d’auteur bien plus intéressant à mon sens que les « Jean de Bonnot » et des livres agréables à lire également.

    L’appréciation des éditions « Jean de Bonnot » dépend à mon avis principalement du but recherché par celui qui se constitue une bibliothèque. Il est vrai que pour un collectionneur, leur intérêt semble limité. Il jure dans un ensemble de qualité, même mis à côté d’autres éditions du XXème ou du XXIème (les éditions citées au-dessus, ou même les éditions « Union latine »).

    A l’inverse, pour un lecteur, leur confort de lecture et leur aspect agréable est très apprécié, comme les « lecteurs boulimiques » apprécient les pléïades pour le caractère « concentré » de leurs ouvrages.

    Si ces livres ont pu permettre à certains de s’intéresser au monde du livre, et de pénétrer l’univers du livre de qualité par la suite, leur utilité est certaine.

  140. (J’adore ce fil, car le sujet est suffisamment vaste et ouvert pour durer éternellement :-) )

    Bonjour Florent,
    Grâce à vous, je découvre ou « révise » des éditeurs qui se font rares.

    Les heures claires : je vois des volumes de 3000 € à plus de 9000 €. Ils ont l’air magnifiques (à ce prix, comment pourrait-il en être autrement ?). Sont-ils vraiment comparables avec les JDB et les Pléiade ?

    Le chant des sphères et Union latine : on parle d’éditeurs historiques qui ne semblent plus publier (?). Auquel cas, ce serait un peu comme les collections de l’Imprimerie Nationale citées au-dessus : on les trouve d’occasion à prix « intermédiaire » (intermédiaire entre les éditions d’Art et les ouvrages courants) selon leur état.

    Pour Corti (auquel je voue une reconnaissance éternelle d’avoir édité Julien Gracq), sauf erreur de ma part, les ouvrages paraissent être beaucoup plus accessibles financièrement ; y aurait-il une collection dédiée aux bibliophiles ?

    SI l’on s’en tient au contenu et non à la la forme, les catalogues de tous ces éditeurs ne sont absolument pas comparables. Tout au plus pourrait-on trouver chez JDB des classiques qui constitueraient pour la plupart des extraits de l’immense catalogue de La Pléiade. On est donc là dans le choix (le dilemme ?) entre des ouvrages peut-être mieux finis et manifestement plus décoratifs (JBD) et une collection plus sobre mais destinée aux lecteurs boulimiques (La Pléiade).

  141. Bonsoir,

    Pour les Heures claires, on peut en trouver parfois d’occasion à des prix un peu plus abordables (et sans doute plus en rapport avec leur qualité intrinsèque ?).

    Il n’existe pas, à ma connaissance, de collection dédiée aux bibliophiles dans les éditions Corti, mais j’avoue être assez sensible à leur catalogue et leur visuel. On est dans de « l’intermédiaire » en terme de qualité de la forme, mais le fond est consistant.

    Je trouve en effet que « la Pléiade » et les éditions « de Bonnot » visent deux publics bien différents, mais stables. S’ils ne visaient pas chacun une certaine catégorie de « bibliophiles » (si l’on prend le terme dans un sens plus étendu que le simple amateur de lilvres rares et précieux).

  142. Bonjour à tous,

    Moi aussi j’aime ce fil.
    Longtemps, je me suis contenté de le lire, et ce n’est que récemment que j’y ai fait ma première intervention. Le hasard veut que, comme le créateur de ce site, ce soit par l’acquisition d’un François Villon que j’aie été initié à l’éditeur qui constitue le sujet de notre fil. C’était cette fameuse édition pour laquelle de la poudre d’or avait été ajoutée à l’encre. La poudre aux yeux d’or ! J’avais 15 ans, je pouvais m’offrir un livre « rare et précieux  » puisque c’était écrit, j’aimais Villon et le Moyen-Âge, je ne prenais même pas le jargon de l’éditeur au deuxième degré (« tenant négoce à », » imprimé en l’an de grâce tant », etc) ! Je marchais à fond ! Le livre sentait bon, la tranche dorée était un véritable petit miroir, c’était mon premier beau livre…
    Un peu plus tard, je découvrais Michel de l’Ormeraie: il ne faisait aucun doute pour moi que les ancêtres de ces messieurs à particule avaient sauvé leur tête à la Révolution et, par la même occasion, un savoir-faire que les manants du tiers-état n’auraient pas pu maîtriser seuls! La collection Molière en 9 volumes, en « cuir blond marbré à l’éponge », frappée « aux armes du Marquis d’Allègre », collection dite « des Fermiers Généraux » faisait
    son petit effet. Je l’ai toujours dans ma bibliothèque, et je ne la renie pas…
    Hélas, un jour, un vieux relieur (à Lyon) me dit : vous aimez les photocopies ? Et voilà qu’il me parle de photo-composition, de fac-simile, de la couleur des encres et de leur intensité… en dix minutes, il m’a appris les réflexes élémentaires, comme regarder la page de justificatif du tirage… ce livre est numéroté : la belle affaire! Numéro 1950 sur combien ? Même si c’est sur 10.000, ça doit être écrit… C’était déstabilisant mais salutaire ! Certaines réactions sur ce fil témoignent d’un choc émotionnel qui s’apparente à l’histoire du Père Noël : ne me cassez pas ce beau mythe, laissez – moi y croire encore un peu !
    Je sais gré à ce monsieur de m’avoir ouvert les yeux à un âge suffisamment précoce pour que, par la suite, je puisse diversifier mes recherches et que, s’il m’arrivait encore d’acquérir des ouvrages de ces éditeurs, je puisse le faire avec un certain recul. J’ai essentiellement privilégié les éditions modernes – de 1950 à nos jours, à quelques exceptions près. Ces livres sont propres, sains, même d’occasion, car récents. Ils sont « confortables », souvent de format in-quarto, petit ou grand. Je ne me suis pas préoccupé de savoir s’il s’agissait d’éditions de « clubs » ou pas. Il suffisait que ça me plaise, que ça me paraisse bien fait (l’Eluard du Club de l’honnête homme, en 6 volumes, est pour moi un exemple de réussite dans cette catégorie.) Je regardais les tirages. Je privilégiais les tirages de tête, qui bénéficiaient souvent d’une meilleure présentation (maroquin au lieu de basane, trois tranches dorées au lieu d’une, grand papier) ou étaient accompagnés d’une suite des illustrations. Et depuis l’arrivée d’internet, j’ai comblé quelques lacunes, en dénichant des choses qui, à peine quelques années plus tôt, m’avaient parues inaccessibles.
    Ma bibliothèque n’est ni un musée, ni un musée de cire. Elle est le résultat de mon parcours, de ma vie. A côté d’éditions que sais plus authentiques, plus rares vraiment, figurent donc des Jean de Bonnot (il y a un Verlaine qui me plait, avec les grandes fleurs, un Virgile…), il y a des de l’Ormeraie (un Malraux, un Marcel Aymé bleu et argent, illustré par Topor, très réussi) de même que des dizaines d’éditions ordinaires, brochées, qui sont mes acquisitions régulières d’auteurs contemporains, malheureusement rarement reliées ou enjolivées, mais sans lesquelles une bibliothèque n’est rien qu’un cimetière… Après, régulièrement, je reviens cajoler quelques volumes qui ont une valeur sentimentale : la « Recherche » de Proust chez André Sauret (ou son Apollinaire, noir et vert, magnifique), le Lautréamont chez Guy Victor Labat (ou son Boris Vian, c’est du lourd!), des cartonnages Bonet qui éclairent une partie de ma bibliothèque par les couleurs et la fantaisie de ces reliures qui rompent la monotonie des reliures à nerfs. Et toujours, les 59 volumes de la collection rouge de l’imprimerie nationale, pour moi le juste équilibre entre l’édition de luxe et l’édition pratique, documentée, scientifique…
    A. Lecteur (bibliophage)

  143. Bonjour Animal LECTEUR,
    Si Léo le permet, je reviens un instant à La Pléiade : que pensez-vous de cette collection – non au plan du contenu littéraire, mais vis-à-vis des éléments de fabrication que vous évoquez (encres, reliure, papier, qualité de l’impression, pérennité éventuelle des ouvrages…) ?

  144. Bonjour Freddy,
    Vous connaissez la célèbre formule de Gide à propos de Victor Hugo:  » Victor Hugo, hélas ! « ,
    eh bien, c’est cette formule qui me vient à l’esprit…  » La Pleiade, hélas !  »
    Cela signifie que c’est un monument, une institution indéboulonnable, c’est une collection pratimoniale, historique, on en connaît les origines, l’idée fondatrice de Jacques Schiffrin, les lettres célèbres de Louis Ferdinand Céline à Claude Gallimard, afin d’y hâter son entrée : « je me permets de vous relancer pour la Pléïade qui m’a semblée bien roupilleuse, Bernanos diable pouvant attendre il a l’Éternité pour lui plus le Bon Dieu, moi qui n’ai ni l’un ni l’autre je trouve le temps long » et « Je risque fort d’être décédé avant d’être Pléiadé. » Tout, à propos de cette collection, contribue à amplifier le mythe, et d’abord son catalogue, son contenu, c’est évident! On lui en veut d’être si rayonnante, si dominatrice!
    Inutile de continuer sur ce chapitre, puisque vous me questionnez sur l’aspect matériel de cette collection… C’est là que le « hélas » me revient à la bouche ! Conçue comme un livre de poche de luxe (José Corti doit avoir employé la formule, lui qui avait réfléchi et prospecté dans cette voie avant d’être coiffé au poteau par Schiffrin), elle aurait pu n’être que ça. Une collection soignée, pratique, (rien à dire sur les matériaux, ça tient, c’est solide, c’est indestructible), évidemment irréprochable quant au contenu, à l’appareil critique. Mais comment a-t-on pu en faire le parangon du beau livre, c’est là que je ne suis plus ! Je vois que certains, lorsqu’ils vous amènent devant leur mur de Pléiade, attendent la génuflexion. Ce mur force le respect, je n’en disconviens pas, mais il me glace. Ce n’est pas ce que j’attends d’une bibliothèque. Assis à quatre ou cinq mètres de mes livres, je veux pouvoir les reconnaître de loin. Là haut, mes Proust. Je ne lis pas le titre, mais je reconnais les 6 volumes en cuir noir, dos à faux nerfs. Plus bas, mes Camus, dos plat, cuir rouge, sous étui. Ailleurs, mes cartonnages Bonet, c’est un feu d’artifice de vert, de bleu, de jaune. Et des formes, des volutes, pas un ne ressemble à l’autre. Je reconnais le Giono, le Saint-Exupéry, les Gide (on est bien chez Gallimard, le logo nrf est bien estampillé sur les dos, c’est ma petite Pléiade à moi !)
    Voilà, cher Freddy, mon avis sur cette collection, que vous affectionnez, c’est évident. J’ai essayé d’être mesuré dans mes propos, tout comme je l’ai fait pour Jean de Bonnot. Et je redis qu’il me semblerait regrettable que ce fil se réduise peu à peu à une opposition Pleiade /Jean de Bonnot, avec des arguments faciles, papier bible par ci, toc et clinquant par là, que l’on s’envoie à la figure. Au fond, un peu comme vous, qui regrettiez d’avoir raté le coche à propos de la collection « Lettres Françaises » de l’imprimerie nationale, peut-être que moi aussi, j’ai raté le coche avec la Pléiade ! Sauf qu’aujourd’hui, il est plus facile (et ô combien moins onéreux !) de retrouver les 59 volumes de l’une que les quelques 500 volumes (peut-être plus) de l’autre…
    Ah, les 500 Pléiades habillées par l’imprimerie nationale ! ! !
    A. Lecteur (bibliophage)

  145. Merci pour ce superbe plaidoyer en faveur des beaux livres, l’œuvre d’un passionné, assurément.

  146. Étant tombé par hasard sur une édition des saint-pères (candide de Voltaire), j’aurais aimé avoir votre avis sur cette maison d’édition récente.

    Que pensez-vous de l’idée (publier les manuscrits d’auteurs) et de la réalisation des ouvrages en question ?

  147. Cet éditeur a publié – entre autres – des manuscrits d’œuvres célèbres, inédits ou non, illustrés ou non (Alcools, Le Tour du monde en quatre-vingt jours, Vingt mille lieus sous les mers, Les contes de Perrault, Jane Eyre, Notre-Dame de Paris, Madame Bovary, Alice au pays des merveilles, À la recherche du temps perdu, Les Fleurs du mal, Candide, L’Écume des jours, Le Mystère de Jean l’oiseleur, La Gloire de mon père, Voyage au bout de la nuit, Hygiène de l’assassin) ainsi que quelques scénarios de films (La Belle et la bête, Le mépris).

    Le sérieux du travail éditorial ne peut être remis en question. Qu’en est-il de la qualité de fabrication ?

    Techniquement parlant, l’éditeur fait un travail de grande qualité pour la reproduction des textes et des illustrations : scans des originaux retravaillés (travail de restauration confié à une société de restauration de films anciens), papier fabriqué sur mesure, coffrets sont réalisé à la main – la fabrication est artisanale ; j’ai pu feuilleter plusieurs de ces coffrets (Rimbaud, Baudelaire, Vian…), et ils sont en effet d’une très grande qualité technique. Je ne suis pas suffisamment bibliophile pour me permettre de les comparer avec des livres anciens ou d’autres livres d’exception actuels.

    À noter que le prix des ces ouvrages neufs dont le tirage est limité (de 1000 à 3000 exemplaires) se situe aux alentours de 100-150 €, et qu’ils prennent très rapidement de la valeur – de 500 à 1500 € dans les ventes aux enchères, seulement quelques années après leur parution.

  148. Pour ceux et celles qui apprécient la poésie et les belles éditions artisanales en typo je vous recommande fortement les éditions Rougerie et les éditions Folle Avoine… ;-)
    Une petite vidéo présentant le travail de Rougerie : https://vimeo.com/62619354. Mieux que du Jambonneau ;-)
    Léo

  149. Le 16 décembre 2008 (bon anniversaire ! Neuf ans déjà ! ) M. Léo Mabmacien lançait un sujet de discussion dont il ne soupçonnait peut-être pas le succès ni la longévité ! En neuf ans, avec des hauts et des bas, et grâce aux différents intervenants, ce fil a surtout permis, quelle que soit notre opinion à l’égard du principal éditeur concerné par le titre, de proposer une réflexion utile sur la notion de bibliophilie, de faire connaître des solutions alternatives ou complémentaires, et de renvoyer à des sites, documents ou vidéos toujours intéressants. Ainsi, la dernière vidéo sur les éditions Rougerie, qui nous montre le travail de bénédictin de la typo artisanale, le nombre de feuilles utilisées pour chaque correction de centrage ou d’organisation de la page, m’a parue passionnante. Alors, nous qui aimons les livres, et qui aimons donc ceux qui nous les fabriquent, papetiers, imprimeurs, relieurs, continuerons d’être à l’affût de tous ces petits signes qui nous permettent de voir que ces métiers existent toujours. Nul doute qu’ils seront mis à l’honneur au cours de l’année Gutenberg 2018 qui nous est annoncée.

  150. Salut à tous,
    Je viens de lire avec intérêt le fil de cette discussion et souhaite y apporter ma (très) modeste et contribution.

    Mes proches me considèrent comme un gros lecteur parce que je lis des livres régulièrement.
    Ce n’est sans doute pas exact compte-tenu du peu de temps dont je dispose pour lire.
    Mais il est vrai que j’aime lire et que j’aime les livres.

    A l’heure où une personne sur mille (au mieux) possède un semblant de culture littéraire et un bout de bibliothèque digne de ce nom, il me semble que les plus critiques d’entre-vous font fausse route.

    C’est d’ailleurs ce que les éditions Jean de Bonnot ont parfaitement compris (et depuis longtemps) puisque leur business-model est construit sur le fait que n’importe qui peut se constituer une (très) belle bibliothèque depuis n’importe où, pour un prix qui reste raisonnable.

    Je pense qu’il est important de considérer que c’est déjà beaucoup et qu’en tout état de cause, cela représente une magnifique alternative au pré-vomi intellectuel que représente la télévision, sans parler des jeux abrutissants sur smatphones ou encore des effrayants contenus du web.

    Le monde a changé, Messeigneurs, et vous le savez très bien.
    Par conséquent, sous-entendre ou expliquer au fil d’un blog public ouvert à tous, notamment aux plus jeunes, que les livres Jean de Bonnot sont aux EO ou à des éditions de luxe hyper-élitistes 10 à 100 fois plus chères ce que l’entreprise Monsanto est au potager-bio-de-mon-grand-père, représente à mon sens l’expression de la plus abjecte suffisance aggravée d’un profond mépris de ses congénères.

    A l’heure où plus personne ne lit, qu’est-ce qui peut bien se passer dans la tête d’un amateur de livres pour mépriser à ce point un autre amateur de livres, ou encore dénigrer un fabricant français et en activité de livres…franchement, je me le demande.

    A l’heure où le monde bascule dans le numérique jusqu’à la prochaine apocalypse (et encore), les éditions Jean de Bonnot réussissent le tour de force de représenter le beau livre dans le monde moderne, c’est à dire un (très) bel objet contenant une partie de l’âme de l’humanité, résistant, transportable, éventuellement remplaçable et collectionable, pour un prix raisonnable le rendant accessible à tous ou presque.

    Eh bien, mes cousins, je vous souhaite bien du courage pour faire beaucoup moins bien.

    Et n’oublions pas que, pour bien des raisons différentes, les livres Jean de Bonnot donnent l’envie aux gens de lire…et c’est vrai !!
    Oui, je sais ça fait un peu mongolito, mais qu’est-ce qui peut bien être plus important que ça, au fond ? C’est bien simple : Rien.

    Tiens, vous avez vu, j’ai dis tout ça sans dire du mal des bibliophiles, dis donc !!
    Je retourne lire mon JdB dans le métro.
    Merci pour le blog, la liste, les adresses des éditeurs.
    @+

  151. Et toc ! Il fallait pas le chercher, le Monsieur ! Oser s’attaquer à « une partie de l’âme de l’humanité » non mais… Et, qui plus est, à des objets résistants, transportables, lavables je présume aussi, c’est un véritable sacrilège, et donc, vous allez voir de quel bois je me chauffe! Les expressions « Messeigneurs, mes cousins », nous donnent-t-elles une petite indication sur l’origine sociale du pamphlétaire ? Que nenni ! C’est pour noyer le poisson, ou tempérer des expressions bien plus savoureuses comme « prévomi intellectuel de la télévision » ou la « plus abjecte suffisance aggravée du plus profond mépris de ses congénères » ! Car Monsieur voyage en métro ! Son JdB sous le bras… Dans les beaux quartiers, je présume ? Encore que… s’il y a un endroit où l’on sait débusquer le faux beau livre, c’est bien là…

  152. Bah, on trouve toujours plus riche et moins riche que soi, plus beau et moins beau etc.

    Je connais des personnes qui n’ont strictement aucune idée de ce qu’est un Pléiade, d’autres qui placent La Pléiade au panthéon d’une certaine culture (inaccessible ?), certains qui achètent des Pléiade et ne les lisent pas, d’autres qui les lisent et les achètent neufs ou d’occasion, d’autres qui considèrent que Le Pléiade n’est qu’un vulgaire livre de poche industriel vaguement recouvert et d’autres encore qui considèrent que La Pléiade est à l’érudition ce que Gala est à la presse (car il y manquerait des appareils critiques dignes de ce nom).

    Tout cela s’applique à peu près de la même façon à Jean de Bonnot qui, dont les pages de publicité peuplaient il y a quelques années encore nos Télé 7 jours, Notre temps et autres Veillées des chaumières – quoi que ce dernier titre commence à date sérieusement).

    Jean de Bonnot font-ils encore de la publicité dans les magazines « populaires » ? Y aura-t-il encore demain des magazines qui auront survécu et dans lesquels on pourra passer une publicité ? Je vois mal un éditeur de livres, quel qu’il soit, passer des bannières de pub sur des « applis » – quelle perte d’argent !

    Il faut absolument conserver ce fil qui réserve toujours une surprise, un rebondissement, un nouvel avis éclairé, et qui, surtout, est un lieu d’échange convivial. Merci encore, Léo, pour cet espace d’expression libre. :-)

  153. Bonjour à tous,

    j’ai beaucoup de plaisir à lire périodiquement ce blog et vous remercie de le nourrir. Une question me « tarabuste », ou me tourmente si vous préférez, et je suis surpris que personne ne l’ait encore posée: y aura-t-il de nouvelles parutions, ou assistons-nous à l’agonie de cet éditeur? Rien depuis les trois Lenotre et le Dürer, ce qui fait quelques années déjà. JdB donne même l’impression depuis quelques années de vider le stock en réduisant ses coûts, et peut être s’est-il déjà séparé de son outil de travail qui permettrait de nouvelles parutions. Quelques indices troublants et positifs toutefois: la page fb semble être de nouveau animée depuis quelques mois, le nombre de « suiveurs » ayant doublé, il semblerait aussi qu’une nouvelle société commerciale (et propriétaire?) ait repris l’édition au printemps 2007 ou dans les mois qui ont suivi. J’ai essayé de « tâter » le terrain en leur téléphonant il y a quelques mois mais je n’ai pas voulu insister, le mieux serait de passer les voir, ce genre de question étant plus propice à être posée courtoisement en tête à tête, mais habitant la province je n’ai pu le faire jusqu’à présent. Auriez-vous des échos ou informations?, et à défaut de nouveaux titres, peuvent-ils encore lancer des réassorts?

    Cordialement,
    Laurent

  154. Léo, ce qui est paradoxal, c’est que ce diverticule de bibliomab consacré aux éventuels liens de parenté entre JDB et la bibliophilie est devenu progressivement un fil de référence sur l’éditeur !

    Laurent, je suppose que vous avez vérifié leur site https://www.jeandebonnot.fr/ qui comporte tout de même encore un important catalogue. Je ne pense pas que ça choque un éditeur qu’on lui demande s’il a des nouvelles publications en vue : si vous obtenez des informations, n’hésitez pas à les répercuter ici, ça peut intéresser les désormais nombreux contributeurs de ce fil, ainsi que ses lecteurs, statistiquement bien plus nombreux encore.

  155. Tout – à -fait – d’accord – Thierry (euh… Freddy) ! Je me demande si Léo n’est pas en train d’envisager la suppression du point d’interrogation…

  156. Je lis ce fil avec délectation, en pensant au petit garçon que je fus et qui avait parcouru avec étonnement les réclames de JDB dans Télé 7 jours, vantant dans un hebdomadaire télé à 6 francs des éditions d’ouvrages prestigieuses et précieuses – je présentais alors qu’il y avait anguille sous roche quelquepart.

    Un point peu abordé, au delà des critères de la qualité des reliures, de la rareté ou du prix, le gros point noir de ces éditions ‘tape à l’œil’ à mon sens, c’est qu’il n’y a aucun budget pour le contenu lui-même – d’où l’usage exclusif d’œuvres libres de droit.
    Ce n’est pas bien grave lorsqu’il s’agit de Flaubert ou Hugo, les appareils critiques de la Pléiade n’étant pas indispensables au delà des cercles universitaires pour de telles œuvres. Néanmoins, on peut se poser des questions quant à la qualité (et l’actualité) de la traduction de l’Iliade proposée par l’éditeur, ou la validité du processus d’édition critique concernant les derniers volumes de Proust, aux épreuves manuscrites inachevées.

  157. En consultant le site de l’éditeur, on peut constater que Proust n’est plus disponible.
    Pour ce qui est de l’Iliade, la traduction proposée est celle de Leconte de Lisle – pas la plus récente, convenons-en.
    Est-ce que l’éditeur imprime encore des ouvrages ou se contente-t-il de déstocker un fond de catalogue ?

  158. Il se peut que je vous déplaise messieurs les snobinards de l’édition ancienne j’adore les éditions JdB Mon père a commencé sa collection en 1965 a son décès j’ai continué sa collection n’ayant pas de grands moyens j’achète sur LBC, Ebay, Rakuten j’en trouve a 10 euros en parfaits états ils ont gardés leur aspect d’origine la présentation est superbe et dans mes 7 vitrines ça a de la gueule comparé a F Beauval la Crémille Rencontre etc …..Pour la Pléiade bof quand on voit la qualité du papier et l’écriture minuscule c’est ça le surfait c’est de la couillonnade pour snobinards!!! JdB c’est le must du XX j’ai aussi des livres du XIX je n’achète pas des livres pour épater la galerie ou faire baver mes visiteurs …………….Mais pour le plaisir des yeux et de la lecture j’espère vivre jusqu’en 2057 « 100ans » ma fille prendra le relais elle en parlera a votre descendance je pense que d’ici la ils auront une cote qui sera montée en flèche !!!

  159. Cher Théodoric, votre commentaire assez goth est dans l’air du temps!
    J’aime beaucoup les JdB papier, reliure, gravures. Je comprends, aussi, qu’on ne puisse les comparer avec plus ancien (la découverte il y a quelques mois, dans un fond de vieille armoire pourtant déjà visitée, d’un grand-oncle prêtre décédé il a une dizaine d’années, d’une édition originale de 1802 de Chateaubriand…).
    Il faut cesser de tirer sur les ambulances, d’opposer Pléiade et JdB, ces deux collections, « économiquement » fragiles, apportent des plaisirs différents, essentiels. Soit dit en passant, je pense que ces deux éditeurs font une erreur en baissant leur garde quant à l’excellence, seule garantie à mes yeux qui leur permettrait de survivre à terme, – ce qui suppose, il est vrai, une trésorerie solide, un stock sur plusieurs décennies. Soyons clairs, la Pléiade ne survit pas seulement par ceux qui les lisent intégralement, elle tient aussi par ceux qui aiment le paraître, une dizaine de lues, une dizaine d’autres en attente, ou pour le panache de la bibliothèque familiale. À défaut de lire, ces amateurs veulent du foncier, du solide, si la Pléiade « baisse » en notoriété du côté des érudits, et acquiert une réputation de négligence, les autres, ces acheteurs « snobs » s’en détourneront, et ils sont essentiels à la survie économique de la collection, et donc aux autres, au plaisir des « lettrés » qui eux lisent – ce qui n’empêche pas d’être aussi des deux). La Pléiade et JdB devraient être commercialement plus agressives avec les enseignants de lettres, d’histoire, de philosophie (diffusion d’informations, opérations commerciales…). Ils représentent un vivier d’acheteurs (pour la survie de ces collections). De même, à l’export, via le réseau de l’Alliance française (Amérique du Sud, pays de l’Est, Russie,…).
    Je reprocherais à JdB son opacité, ils ne répondent pas aux demandes (internet) quant à de nouvelles parutions. Tout me laisse craindre qu’ils déstockent à coup de promotions et qu’ils n’ont plus « l’outil de travail » et la volonté d’éditer de nouveaux titres. Font-ils encore des réimpressions ?
    J’ai pensé me rendre dans leur boutique pour un ou deux achats, et surtout tirer courtoisement l’affaire au clair (parutions…). Mais habitant le bocage normand, cela fait trois quatre ans que je reporte le déplacement. Y aurait-il ici un amateur « parisien » qui pourrait nous rendre ce service, s’approcher de l’éditeur, juger de son « souffle » ?

    Cordialement,
    Laurent

  160. Excellente idée Laurent. Je ne peux pas me déplacer facilement sur Paris mais si une personne veut mener l’enquête en toute impartialité :-)

    Léo

  161. Je ne promets rien, ne me rendant que très occasionnellement à Paris.
    Cela dit, je préviendrai si je peux y aller.
    Autrement, je communique les renseignements pratiques : hôtel Dorat, 22 rue Chapon, 75003 Paris.
    La boutique est ouverte du Lundi au Vendredi de 9H à 18H ou sur rendez-vous.
    Le catalogue est toujours disponible sur leur site https://www.jeandebonnot.fr/

  162. Pardon, je rajoute un élément : l’éditeur possède aussi un catalogue « Antiquariats » (dont on peut trouver le lien sur leur page d’accueil).
    Pour les ouvrages qui sont épuisés chez l’éditeur, ils donnent une côte qui me paraît optimiste.
    Ainsi, les quatre volumes de Cervantès sont estimés à 520 € alors qu’on peut trouver cet ensemble pour 110 € en « très bon état », par exemple sur Ratuken.
    De même, les 43 volumes de Hugo sont estimés à 3400 € sur le site de l’éditeur, mais disponibles pour 600 € en état neuf.
    Ceci n’est absolument pas une critique, mais plutôt – au choix – une constatation et une bonne nouvelle pour ceux qui rechercheraient ces ouvrages aujourd’hui épuisés.

  163. Bien entendu, on ne peut leur reprocher d’avoir besoin de recettes comme toute entreprise, mais ce qui me déplaît c’est cette impression qu’ils font survivre leurs éditions uniquement par envie d’argent, et plus du tout pour éditer de nouveaux titres: nombre de leurs livres en « antiquariat » sont vendus excessivement chers, beaucoup se trouvent aisément pour quelques dizaines d’euros à l’état neuf. De là (je vais être très très mauvaise langue) à imaginer qu’eux-mêmes fréquentent ces réseaux pour s’approvisionner puis spéculent à la revente…
    Un autre éditeur me surprend, Arnaud de Vesgre, catalogue très faible en quantité de titres, un ou deux, on jurerait qu’ils n’ont plus de vie, et pourtant tous les deux trois ans la page internet se met à jour, sans qu’il y ait vraiment de nouveaux titres…

  164. Certes, je suis bien d’accord avec vous : Jean de Bonnot ce n’est pas de la bibliophilie.

    Mais il m’arrive d’acheter du Jean de Bonnot d’occasion chez des bouquinistes et j’en suis très content. Pour 10, 00 € par volume environ, j’ai ainsi pu lire les Mémoires de Fouché, le Journal de Cléry ou bien encore les Mémoires de Massena. C’est plus ou moins le prix que j’aurais payé pour un « poche » (si ces titres étaient édités en poche) avec, en plus, un bien meilleur confort de lecture : je suis à un âge où on apprécie les gros caractères.

  165. Dix euros pour un volume, c’est raisonnable.
    J’ai discuté récemment de Jean de Bonnot avec un libraire d’ancien : la profession ne considère en effet pas cette collection comme un placement, tant leur valeur marchande a baissé ces dernières années. Les raisons n’incombent pas uniquement à la qualité des ouvrages, mais aussi à la désaffection générale pour le livre, notamment chez les « jeunes » générations.

  166. Plus de 10 ans après le début de ce fil je relis les commentaires avec intérêt. Mes premiers commentaires seraient-ils les mêmes aujourd’hui après 10 ans ? Pas certain. Les JDB m’interrogent toujours autant … sans savoir vraiment quoi en penser. Si ce n’est que ce n’est pas mon truc, mais cela reste de bons et beaux livres agréables à lire et à manipuler et qui se sont bien conservés dans le temps (notamment le papier qui il faut l’avouer est de belle qualité). Bertrand

  167. Je possède une quarantaine de JdB… Au début, j’avoue que je les achetais directement à l’éditeur. Et puis… j’ai commencé à faire les vide-grenier, les bouquinistes et les salons du livre ancien, ce qui me fait faire de sacrées économies ! Pour moi, ce sont de beaux livres à un prix abordable (en circuit d’occasion). N’en déplaise à certains, j’en suis satisfait ! Tout le monde n’a pas les moyens de s’offrir les Mémoires de Dracula aux éditions Hörzenberg, 1689 (souvent dans des états douteux et disparates ! Essayez de trouver l’intégralité de la Description de l’Égypte, éditions Impériales…)

  168. Je suis toujours étonné et heureux que quelqu’un participe encore à ce fil de discussion (au moins) trois ans après sa création.
    Le plus affligeant est qu’il n’y a même plus de Jean de Bonnot ou équivalent aujourd’hui : le « beau » livre, fut-il une entrée de gamme vers de la bibliophilie ancienne de prestige, n’a plus la cote.
    À des prix abordables, ces dernières années je n’ai guère vu que des fac-similés de bandes dessinées d’époque (notamment chez Casterman), imprimés sur le même papier (chloré !) et relié à l’identique des originaux devenus inabordables – et c’était déjà il y a quelques années.
    Les livres de l’Imprimerie nationale ont été… soldés.
    Je vois que Le Monde relance une série de Jules Verne façon Hetzel, mais les reliures sont encore et toujours de skivertex ou équivalent moderne. Pourquoi un éditeur n’ose-t-il pas la réédition avec de véritables reliures en cuir ? Parce que ça coûterait « trop cher » et que, de toutes façons, il n’y aurait pas beaucoup d’acheteurs.
    Bon, je m’égare. :-)

  169. Ce débat (et le goût pour le bling-bling) me rappelle une vieille citation de Guitry que je trouve pour ma part juste. À savoir que « le luxe est une affaire d’argent, et l’élégance une question d’éducation ».

  170. Bonjour Charles,
    Jean de Bonnot, Pléiade, éditions originales pour bibliophiles… Quel est pour vous le seuil du « bling-bling » ?

  171. Bonjour Freddy,

    Le seuil c’est la volonté de paraître avant d’être, j’imagine. On peut donc soustraire les pléiades, car leur appareil critique est un véritable exhausteur des saveurs du texte. Les éditions originales également, pour leur aspect historique. Quant aux Jean de Bonnot, hormis quelques rééditions de textes rares… Pour moitié moins cher vous aurez des classiques en reliure industrielle datant de 1850 à 1930, moins vulgaire (subjectif), de meilleure qualité (objectif), et avec une histoire (objectif). Si c’est juste pour lire, vous trouverez le même classique en occasion à partir de 20cts en poche ou à partir d’1eur en France Loisirs relié, rigide et grand format (j’en vends). Après acheter des Jean de Bonnot comme on achète ces derniers, et à 5-10eur pièce, why not. Mais on est plus du tout ni dans la bibliophilie, ni dans l’amour des ouvrages anciens, ni même de celui des « beaux livres ». Cela vaut ce que cela vaut (comme support), soit pas grand chose intrinsèquement. Les œuvres qu’ils portent par contre restent inestimables, évidemment. Je lis et relis d’ailleurs inlassablement mon essai préféré sur livre de poche usagé.

  172. 100% d’accord avec Charles !
    Je pourrais presque le considerer comme un frère jumeau en qui je me reconnais trait pour trait.

  173. Pourquoi donner des leçons et faire les censeurs ! Que chacun prenne son plaisir où il le trouve. J’ai des Pléiade, des Diane de Selliers, un Génie du Christianisme de l’année de sa parution, quelques XVIII et peut être un XVII. Je goûte les textes rares édités par de « petits » éditeurs discrets.
    Les JdB ne sont pas tous intéressants, personnellement (cela n’engage que moi) je ne lirai pas Hugo ou Zola dans ces éditions, pour Dumas j’ai un original, et je préfère attendre de trouver l’intégrale de Le Vasseur, pour Scott des éditions XIX me tentent, mais pourquoi pas l’Ivanhoé de JdB (j’emprunte le 1000 soleils or de mon frère, souvenir de jeunesse). Je prends aussi beaucoup d’intérêt à lire des classiques ou des « introuvables » chez JdB. Ils ont un beau papier, de belles reliures, offrent un confort de lecture agréable (pas d’ « odeurs » comme malheureusement souvent pour les occasions passées par la cave ou le garage). Si j’apprécie les éditions savantes comme « exhausteur des saveurs du texte » (certaines me mettent en colère), j’aime aussi lire de beaux textes « nus », pour ne lire que l’auteur, en continu, sans recevoir la leçon toutes les trois lignes…

  174. Bonsoir à tous,

    J’étais déjà tombé sur cet article il y a quelques années et le ton très virulent de certains ne m’avaient pas motivé à apporter ma pierre à l’édifice.
    C’est maintenant plus calme et je vous remercie, ce n’est jamais agréable de se sentir insulté et méprisé par des gens qui n’ont aucune connaissance de nos situations personnelles, nos goûts et nos envies.

    Pour répondre à la question posée concernant l’absence de tirage ou de nouveauté : l’éditeur a fait face à un problème avec son fournisseur de papier (il y a deux/trois ans) et il a fallu du temps pour en trouver un nouveau.
    La pandémie s’en est ensuite mêlé.

    Laurent (un autre car il semble que nous soyons nombreux)

  175. Bonjour Laurent. Je suis bien d’accord avec vous. Le ton virulent ne me perturbe pas bien au contraire mais je les prends plus comme une faiblesse d’arguments que comme une marque de d’intelligence pour « construire » une discussion…! Je note également que plus de 11 ans après le début de ce sujet, il s’alimente toujours d’avis et de propos parfois très tranchés! Tant mieux d’ailleurs, la bibliophile (sur) vie! Mais la lecture…,? Pour en revenir au sujet, Les fameuses éditions Jean de Bonnot, comme certains ici, je ne suis pas sectaire et suis pour l’éclectisme! Comme je le mentionnait en 2016 et surtout en 2017, je ne sais pas si je dois me considérer comme « bibliophile » car la forme sans le fond (Textes, sujet) est inconcevable dans mon acte d’achat. Je suis fier de mes mémoires de Saint-Simon paru en 1967 chez Jean de Bonnot que j’ai acquit il y longtemps à Nancy d’occasion mais à l’état neuf car jamais ouvert. Je suis fier de l’histoire de la révolution Française de Jules Michelet édité au moins une seconde fois (Et peut-être plus?) pour son bicentenaire en 1989 toujours chez Jean de Bonnot comme je suis fier de l’histoire de France du même auteur et du même éditeur! Tous lus et parfois re relus! Mais je suis tout aussi fier de certains ouvrages des éditions Cerf, ou de la bibliothèque Franciscaine!
    Fier par la qualité (en terme d' »objet ») des ouvrages sus mentionnés (Pas tous en cuir et/ou dorés à l’or fin pour autant) que et surtout par leurs contenus!
    Pour finir, je reprendrais les mots que j’ai écrit le 23 janvier 2017 :

    Que diable, soyez curieux, ouvert, fouineurs (Le propre du lecteur ?!) et considérez, heureusement d’ailleurs, que notre pays et riche de myriade d’éditeurs qui s’acharne à faire vivre la « culture » dans toute sa diversité. Les Editions Jean-de-Bonnot, n’en déplaise à certains, fait parti de ceux-là.

  176. Je viens d’acheter l’intégrale des Mémoires de la duchesse d’Abrantes JdB… 16 volumes pour une centaine d’euros ! En excellent état, est-il nécessaire de le préciser… Je reste sur ma position : ce sont de beaux livres, de bonne qualité et surtout, abordables !

  177. C’est votre position oui, mais ça reste une assertion qui se discute. Et tant mieux! Chérissons nos désaccords. Après pour les livres abordables vous avez encore mieux que JDB avec les livres de poche.

  178. Les livres de poche… Oui, c’est intéressant ! Mais la qualité laisse grandement à désirer ! Sans compter les couvertures souvent hideuses (pour les classiques)

  179. Les livres de poche… Intéressant, mais la qualité laisse grandement à désirer, sans compter les couvertures souvent hideuse (pour les classiques)

  180. JDB annonce un nouvel ouvrage, après 8 ans sans rien, une bonne nouvelle à saluer par les temps qui courent!

  181. Bonjour les amis, à 28 ans j’aimerais me lancer dans une collection de beaux livres classiques. L’idée est d’avoir des ouvrages qui rendent bien dans une bibliothèque mais aussi de pouvoir les lire dans les meilleures conditions possibles.

    J’hésite donc entre Jean de Bonnot et Pléiade.
    Jean de Bonnot :
    + : grand format donc lecture agréable
    + : peu cher sur le marché de l’occasion sauf lorsqu’il y a beaucoup de volumes
    + : illustré
    – : les textes sont libres de droits et non retraduits ou corrigés
    – : absence de partie critique
    – : absence d’auteurs récents (Céline Camus etc)

    Pléiade :
    + : immense choix de titres et édition encore en cours
    + : plusieurs œuvres dans un même ouvrage
    + : partie critique conséquente
    + : textes retravaillés
    – : petit format difficile à lire
    – : assez cher même en occasion
    – : parfois la partie critique est trop conséquente
    – : pas d’illustrations

    Qu’en pensez-vous ?

  182. -> Jérémy Brun. J’ajouterai un détail : la Pléiade est en papier bible TRES fin alors que Bonnot a un papier vergé assez épais qui résiste mieux à la manipulation… Sans compter que les étuis carton et la jaquette plastique de la Pléiade vieillissent mal – avec la dévalue qui en découle ! Sincèrement, pour moi, la Pléiade, c’est comme la Rolex à 50 ans = une preuve de « réussite sociale » digne des Précieuses ridicules…

  183. Pourquoi choisir? Je possède des « Jean de Bonnot » comme des ouvrages de « La Pleiade » et d’autres ouvrages tout aussi valables et intéressants (A mes yeux). Certains textes, certaines œuvres se prêteront plus à une partie « critique » où une nouvelle traduction moins datée et dans ce cas, le choix de La Pleiade sera peut-être plus judicieux. Pour d’autres textes, la partie « critique » sera moins nécessaire et l’édition Jean de Bonnot sera plus indiqué. Quoi qu’il en soit, vous avez un très bel objectif jeune homme! Cordialement, Éric

  184. Pléiade évidemment ! Ça se manipule comme des poches et les côtes rendront toujours bien dans la bibliothèque dans leur étui, malgré les manipulations répétées et les traces d’usage. Ça se trouve aussi aux alentours de 10-15e aux enchères. 20-30e en occasion sur étal de marchand. Quand au côté Rolex, c’est du côté de Jean de Bonnot qui privilégie la forme sur le fond. La Pléiade c’est pour les bourgeois d’antan qui aimaient les exposé dans leurs salon pour épater, c’est vrai, mais c’est aussi les livres favoris des passionnés de littérature, des lecteurs. Mais regardez du côté de la collection Les portiques sinon. Ils sont en faux cuir mais rendent bien en bibliothèque. C’était aussi les concurrents de pléiades, un bon entre deux.

  185. Je possèdes des JDB qui ont plusieurs décennies et qui sont en parfait état. C’est toujours un plaisir de les rouvrir pour relire une histoire de Sherlock Holmes, un chapitre de l’île au trésor ou un chant de l’Odyssée tout en profitant de belles illustrations. Je trouve beaux et agréables en main ceux de ma collection et leur prix est très accessible en occasion du fait du snobisme d’un certain milieu prétentieux qui les boude parce que cela fait bien de paraitre exigeant comme devrai l’être un « vrai » bibliophile… A contrario je ne connais aucune collection plus moche et désolante d’uniformité que la sacrosainte Pléiade. J’en possède uniquement parce que l’appareil critique accompagnant les textes les rendent utiles comme les sagas islandaises. Mais je n’hésiterais pas un instant à acheter la version JDB si les choix de couverture et d’illustrations me plaisaient. J’ai été libraire et cela m’a appris à n’avoir aucun apriori sur le choix des livres que je veux ajouter à ma collection. Je choisis ceux qui me plaisent et l’avis de mes congénères m’indiffère !

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